Travailler avec les animaux : 6 métiers insolites

Six métiers insolites pour travailler avec les animaux

Qui n’a pas un jour rêvé de travailler avec les animaux ? Passé l’enfance, cette passion pour le monde animalier reste parfois un moteur et une source d’inspiration au moment de choisir son orientation. On pense alors immédiatement aux études pour devenir vétérinaire.


Pourtant, si de nombreux bacheliers se tournent vers cette profession, elle n’est pourtant pas la seule voie pour travailler avec les animaux. Bien au contraire, il existe un grand nombre de métiers qui permettent d’être en contact avec toutes sortes d’animaux, de compagnie ou sauvages, certains plus insolites que d’autres.

Avant de s’engager dans une profession qui nécessite d’interagir avec le monde animal, il convient de s’assurer que l’on dispose des qualités nécessaires pour ces missions. La première d’entre elles est bien sûr : la patience. Comme les humains, les animaux ont leur personnalité et leurs humeurs. Ils peuvent se montrer têtus, apeurés, agressifs, joueurs. Autant de comportements qui peuvent ralentir la tâche du professionnel travaillant auprès d’eux. Que ce soit pour les soigner, les dresser ou les observer, il faudra donc s’armer de patience pour réussir sa mission, mais pas que. 

Les professionnels animaliers doivent également faire preuve de qualités d’écoute, de communication et d’empathie. Ceci afin de parvenir à communiquer et à comprendre ces êtres qui ne partagent pas le même langage, mais aussi pour comprendre ou rassurer les humains qui vivent à leurs côtés. En effet, beaucoup de métiers animaliers sont aussi des métiers humains : le vétérinaire doit prendre en compte les sentiments des maîtres des animaux de compagnie qu’il soigne, un éducateur de chien d’assistance doit pouvoir anticiper les besoins de la personne qui sera accompagnée par l’animal, l’accompagnateur de tourisme équestre devra quant à lui veiller à la sécurité de ses clients autant que de celle des chevaux. 

Bien souvent, les métiers exercés au contact des animaux nécessitent une bonne condition physique. Il faut en effet être capable de canaliser l’énergie de l’animal, mais aussi, dans de nombreux cas, de porter des charges lourdes. Dans un centre équestre par exemple, il faut pouvoir transporter de grosses brouettes, nettoyer plusieurs box, déplacer des chevaux d’un endroit à un autre, rester des heures debout et parfois même savoir monter à cheval. Un vétérinaire doit être suffisamment fort pour maîtriser des chiens et chats plus ou moins gros pour leur apporter des soins. Des dresseurs d’animaux doivent, quant à eux, pouvoir se déplacer à leur rythme et donc avoir un bon cardio.

Mais la qualité qui reste la plus importante pour travailler avec les animaux reste encore la passion et l’envie de les comprendre, de les aider ou de communiquer avec eux. C’est de la passion que naîtront une partie des autres qualités nécessaires à ces métiers et au bien-être des animaux.

Vous l’aurez compris, le vétérinaire n’est pas l’unique professionnel à avoir la chance de travailler avec les animaux. Certains métiers, moins connus, s’exercent à leur contact. Ils offrent plus ou moins de débouchés et pour certains se recoupent avec d’autres secteurs d’activité comme le droit, le cinéma ou la psychologie…

Dresseur d’animaux

Chien, chats, chevaux, rapaces, fauves, loups, cétacés…De nombreux films, séries télévisées ou spectacles font intervenir des animaux domestiques ou sauvages. Comme les acteurs humains, ils ont un rôle bien précis à jouer et connaissent leurs répliques sur le bout des griffes. Nous sommes d’ailleurs souvent impressionnés par ces animaux, parfois sauvages, capables de suivre parfaitement un scripte. C’est là le rôle du dresseur d’animaux qui peut intervenir dans le milieu du cinéma ou du spectacle en général. Sa mission est d’éduquer et d’apprendre à des animaux de toute sorte à obéir et répondre à certains ordres en suivant un scénario. Si la tâche semble aisée pour des animaux domestiques comme le chien ou le cheval, celle-ci est plus ardue pour une faune sauvage comme les loups, les lions ou encore les cétacés. Pour cela, ces professionnels restent au contact des animaux toute leur vie. Ils naissent pour la plupart en captivité et grandissent au contact de l’homme. Le dresseur d’animaux, ou dompteur, a également pour mission de prendre soin de ses protégés : de les nourrir, les soigner et veiller à leur bien-être. Il aura également comme devoir d’assurer la sécurité de tous sur un plateau ou lors d’un spectacle. Charge à lui de détecter les signes de mal-être ou d’inconfort de l’animal afin de stopper le tournage ou de proposer de nouvelles mises en place pour qu’il puisse évoluer dans de meilleures conditions.

Devenir dresseur animalier pour le cinéma ou pour le spectacle s’apprend sur le terrain. Pour accéder à ce métier, il convient de se tourner vers des formations spécialisées dans le comportement et le dressage des animaux. Ces formations s’étalent généralement sur deux ou trois ans et délivrent un diplôme de niveau bac +2/3. Elles forment les étudiants aux techniques d’entraînement et de dressage mais aussi au soin des animaux.

Les métiers de dresseur ou de dompteur sont assez rares et encore peu demandés. Avant de se lancer dans cette voie, il est important de prendre en compte les évolutions du secteur largement transformé par les sensibilités à la cause animale. Une loi votée en 2021 prévoit, par exemple, l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques d’ici 2028. Les spectacles mettant en scène des cétacés sont, quant à eux, souvent critiqués. Si ces actualités ne sonnent pas nécessairement la fin des métiers de dompteurs et de dresseurs d’animaux, elles prédisent en revanche une réelle évolution du métier, qui se veut toujours plus respectueux du bien-être animal.

Avocat de la cause animale

Ces avancées en matière de cause animale ont permis l’apparition de nouveaux métiers, dont l’avocat en droit animal. Il s’agit à proprement parler d’une spécialisation en droit des animaux qui est accessible à tous les avocats. Ce professionnel est donc avant tout un avocat qui a décidé de plaider en faveur de la cause animale. Il exerce donc sur tous les types d’affaires, mais est recommandé en priorité lorsqu’un cas implique un animal. Généralement, ces avocats sont en lien direct avec les associations de défenses des animaux comme la SPA, 30 Millions d’amis ou encore L214. C’est d’ailleurs en collaboration avec l’association 30 Millions d’amis, que le premier code juridique du droit des animaux a été publié en 2018, à l’initiative d’un groupe d’avocats. Ce « Code de l’animal » recense tous les textes nécessaires aux avocats pour défendre leurs clients à quatre pattes.

Pour devenir avocat de la cause animale, il faut donc suivre des études de droit (5 ans) puis passer l’examen d’entrée à l’école d’avocat (2 ans) qui prépare à l’examen final permettant d’exercer en tant qu’avocat. Il s’agit d’un cursus en 7 ans au cours duquel il est possible de se spécialiser dans le droit des animaux. Il existe encore peu de formations préparant à cette discipline mais il existe un diplôme en droit animalier délivré par les universités de Limoges et de Toulon, ainsi que des cours de droit animal au Centre européen d’enseignement et de recherche éthique de l’université de Strasbourg. 

Zoothérapeute ou médiateur animal

Plusieurs études tendent à démontrer les bienfaits apportés par les animaux sur la santé, tant physique que mentale. Il n’est donc plus rare de les voir intervenir dans des métiers du soin. C’est ce que propose notamment la zoothérapie, aussi connue sous le nom de médiation par l’animal. Cette pratique est née dans les années 50 et désigne un ensemble de méthodes utilisant l’animal comme médiateur auprès de personnes présentant des troubles physiques ou psychiques. Il faut préciser qu’au même titre que la naturopathie ou que l’ostéopathie, la zoothérapie est une méthode non conventionnelle, elle ne remplace donc pas les thérapies classiques, mais vient plutôt les compléter.

La zoothérapie s’adresse à des personnes souffrant d’un handicap, de troubles physiques ou de troubles psychologiques et émotionnels, tels que la dépression, l’autisme ou la schizophrénie. Elle répond également aux besoins de personnes hospitalisées, isolées, souffrant de la maladie d’Alzheimer ou encore pour des personnes ayant des difficultés sociales ou des problèmes de délinquance. L’animal intervient auprès de ces personnes afin de favoriser l’apaisement et la confiance. Divers animaux peuvent faire de bons médiateurs : les meilleurs d’entre eux sont le cheval, le dauphin ou les animaux de compagnie comme le chien ou le chat. Le zoothérapeute intervient dans le milieu hospitalier mais aussi dans des maisons de repos, des centres de réhabilitation sociale, en libéral ou encore dans des prisons. 

L’exercice de ce métier nécessite une très bonne connaissance des pathologies rencontrées. Le zoothérapeute est donc un professionnel qui a reçu une formation spécifique mais qui est avant tout issu du milieu médical ou social. Pour devenir médiateur animal, il faut avoir suivi une formation médicale et/ou de psychologie et être détenteur d’un diplôme d’État ou reconnu, délivré à l’issue d’une formation en 3 ou 5 ans. L’étudiant peut ensuite passer une formation complémentaire en zoothérapie et médiation animale lui délivrant une certification. 

Accompagnateur en tourisme équestre

Ce métier s’adresse en priorité aux passionnés de chevaux et aux cavaliers. L’accompagnateur de tourisme équestre, ou ATE, a pour mission d’encadrer des promenades ou randonnées à cheval. Ce métier peut s’exercer au sein d’un organisme de tourisme ou d’un centre équestre mais aussi en tant que chef d’entreprise dirigeant son propre centre de tourisme équestre.

Ce métier implique beaucoup de temps passé à cheval, durant lequel le professionnel doit veiller à la sécurité des chevaux et des cavaliers tout en leur faisant découvrir une région. Le reste du temps, il prépare ses itinéraires, construit ses offres de tourisme, accueille ses clients, et s’occupe de sa cavalerie. Pour remplir ses missions, l’ATE doit donc avoir une bonne connaissance du monde de l’équitation, témoigner d’un bon niveau d’équitation en extérieur, mais aussi connaître la culture de sa région sur le bout des doigts.

Pour devenir accompagnateur en tourisme équestre, il faut avoir obtenu son Galop 6 de cavalier de pleine nature, délivré par la Fédération Française d’équitation et avoir effectué au moins 7 jours de randonnée à cheval. L’obtention du diplôme d’Accompagnateur de Tourisme Équestre, lui aussi délivré par la Fédération française d’équitation, est quant à lui obligatoire. Il s’agit d’un titre à finalité professionnelle de niveau 4 (Bac) reconnu par l’État.

Maître-chien d’avalanche

Lorsqu’une avalanche se déclenche en montagne, plusieurs acteurs du secours peuvent intervenir pour venir en secours aux éventuelles victimes : la gendarmerie nationale et son pelotons de Gendarmerie de Montagne ou de Haute Montagne, la police nationale et ses CRS montagne, les sapeurs-pompiers et leurs groupe montagne ou leur groupe d’intervention en milieux périlleux, et enfin, les maîtres-chiens d’avalanche civils. Ces derniers sont employés par les stations de ski et dépendent du département. Selon les zones géographiques, c’est un certain corps de métier qui sera envoyé sur place. Les maîtres-chiens sont eux cantonnés aux domaines skiables, là où les zones urbaines sont prises en charge par les pompiers et les zones montagneuses par la gendarmerie nationale ou la police. 

Les missions du maître-chien d’avalanche évoluent en fonction de la saison, de la fréquentation de la station où du massif sur lequel il est affecté. Pendant la saison de ski (entre décembre et avril) il doit chaque jour vérifier les conditions météorologiques et évaluer les risques d’avalanche. Si une avalanche est signalée, il se rend sur place avec son chien pour entamer les recherches d’éventuelles victimes. Le chien utilise son odorat pour localiser les personnes ensevelie et marque l’endroit pour que son maître puisse procéder au sauvetage grâce à son équipement (sonde et pelle). En dehors de ces missions de sauvetage, le maître-chien entraîne régulièrement son chien et entretient son matériel pour être toujours prêt à intervenir. Le duo participe également à des démonstrations de prévention. Le quotidien d’un maître-chien est donc généralement rythmé par des périodes d’action intenses et des phases d’attente et de formation.

Les races de chien utilisées pour le sauvetage en montagne sont sélectionnées pour leur odorat, leur obéissance et leur nature amicale. Il est donc fréquent de rencontrer des labrador retriever, des golden retriever, des bouviers bernois, des Saint-Bernard, des berger malinois et bien d’autres encore.

Maître-chien d’avalanche n’est pas un métier à proprement parler et il n’est pas possible d’en vivre. Il s’agit d’une spécialisation s’adressant à des professionnels de la montagne qui ont une pratique et une connaissance approfondies du milieu : pisteurs-secouristes, gardiens de refuges, bergers, moniteur de ski, personnel des remontés mécaniques, sapeurs-pompiers. Pour passer le brevet national de maître-chien, les professionnels doivent être titulaires du PSE 1 et PSE 2, réunir trois avis favorables des autorités compétentes (préfecture, employeur, formateur responsable) et avoir un chien mâle âgé de 9 mois à 4 ans.

Ornithologue

L’ornithologue est un scientifique qui pratique l’étude des oiseaux. Ses recherches et observations sur le terrain ont pour objectif d’étudier des caractères spécifiques des espèces, de protéger la biodiversité et de contrôler le développement des populations. L’ornithologue peut intervenir dans des centres de soin, des réserves ou des instituts de recherche. Il est également concerté dans le cadre de projets écologiques ou écotouristiques. En tant que chercheur, il est souvent amené à partager les résultats de ses recherches lors de conférences. 

Pour devenir ornithologue, il est recommandé d’avoir suivi une formation en biologie : licence sciences et technologie, master recherche, doctorat. Ce métier est également accessible suite à un cursus en école d’ingénieur spécialisé en biologie, biochimie, biotechnologie, océanologie ou agronomie. Enfin, les écoles vétérinaires peuvent elles-aussi préparer à cette profession.