Accompagner un enfant dans ses premiers pas, ses premières réussites est l’une des responsabilités de l’auxiliaire de puériculture. Un métier du secteur de la petite enfance attrayant mais avec certaines difficultés à prendre en compte. Nous avons décidé de suivre Fanny, dont c’est le métier depuis 8 ans.
Fanny exerce au sein d’une crèche municipale, située dans une commune de l’agglomération de Lyon. Elle nous répond sur ses études, sa réorientation et son expérience dans le secteur de la petite enfance, afin de vous donner des idées et des conseils pour votre projet professionnel.
Quel métier exercez-vous aujourd’hui ?
Fanny : Je suis auxiliaire de puériculture au sein d’une crèche municipale qui peut accueillir jusqu’à 22 enfants, de l’âge de 2 mois et demi jusqu’à 3 ans. Mon rôle est d’aider ces enfants à grandir et s’épanouir en les accompagnant dans leurs besoins quotidiens (repas, habillage, sieste, activités d’éveil) tout en respectant le rythme de chaque enfant et dans le respect du projet pédagogique de l’établissement. Je veille également à leur bien-être en assurant des soins quotidiens comprenant l’hygiène et la diététique. J’ai également un rôle d’accompagnement dans la fonction parentale : être à l’écoute des parents, répondre à leurs craintes et questionnements éventuels font aussi partie des missions de l’auxiliaire de puériculture.
Quelles sont les études et le parcours professionnel que vous avez réalisés jusqu’à présent ?
Fanny : J’ai obtenu mon bac ES (Economique et social). Je me suis d’abord orientée vers des études pour être infirmière puéricultrice car j’ai toujours souhaité faire un métier en relation avec les enfants et travailler dans le domaine des soins. J’ai passé le concours de l’école d’infirmière puis, après deux années de formation, je me suis rendue compte que ce n’était plus vraiment la voie qui me correspondait.
Grâce à la validation de ma première année d’infirmière, j’ai obtenu l’équivalence pour devenir aide soignante. Au début de ma carrière, j’ai travaillé 5 ans à ce poste avant d’effectuer une formation passerelle dans le but de devenir auxiliaire de puériculture. Je suis retournée à l’école pendant 10 mois, au cours desquels j’ai eu la chance d’avoir des expériences en maternité et en crèche qui ont confirmé mon choix professionnel. Avec l’obtention de mon diplôme d’auxiliaire de puériculture en 2016.
J’ai commencé à travailler en effectuant des missions d’intérim et des remplacements au sein de différents établissements : micro crèche, multi accueil privés et associatifs qui m’ont permis de découvrir diverses structures, organisations et gestions. Et depuis 2021, je travaille au sein d’une crèche municipale de ma commune.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans vos journées auprès des enfants ?
Fanny : J’aime vraiment l’accompagnement de l’enfant et de sa famille : élaborer des projets riches d’expériences pour les enfants en équipe, impliquer les parents à participer à des moments de vie à la crèche. Mais aussi de m’émerveiller de leur apprentissage et de leurs petits exploits du jour. C’est le fait également de se faire accueillir à bras ouverts et avec des cris de joie par les enfants en arrivant à la crèche. C’est très agréable, valorisant et cela donne le sourire pour commencer la journée.
Le secteur de la petite enfance est en difficulté ?
Fanny : L’inconvénient du secteur est la difficulté de recrutement. Beaucoup d’offres sont présentes mais les demandes ne suivent pas. Cela amène à organiser des recrutements rapides car nous manquons de temps. Il peut arriver que l’on se retrouve avec des personnes sans formation que nous n’avons pas le temps de former complètement.
À quoi ressemblerait une journée type dans votre crèche ?
Fanny : Travailler en crèche est loin d’être ennuyeux ! Aucune journée ne se ressemble ! Elles sont beaucoup animées par les enfants, leurs découvertes, leurs progrès, leurs interactions et leurs humeurs. C’est pour cela que chaque jour est différent, même s’il y a des temps forts qui ponctuent les journées.
Cela commence par l’accueil du matin à 7h45, puis on se dit bonjour autour d’un temps chanson et d’un verre d’eau. Des activités sont proposées aux enfants (parcours, danse, musique, jeux extérieurs) puis vient le moment très attendu du repas, le temps de sieste, le goûter puis les départs échelonnés jusqu’à la fermeture de la crèche à 18h15.
Quels seraient vos conseils à un jeune qui voudrait s’inscrire au diplôme d’auxiliaire de puériculture ?
Fanny : Je conseillerais aux étudiants d’aimer travailler en équipe, d’avoir des capacités relationnelles, de la patience, faire preuve d’empathie et être capable d’évoluer sur leurs pratiques. Il faut être conscient des difficultés liées au secteur de la petite enfance. Cela fait deux ans maintenant que je suis juré au sein des entrées pour les instituts de formation d’auxiliaire de puériculture. J’entends souvent les candidats dire : “J’aime les enfants, ils sont mignons…”. C’est très positif, mais il est nécessaire d’aller plus loin quand on souhaite en faire son métier.
On oublie parfois le côté moins drôle du métier : la prise en compte du bruit ambiant d’une journée auprès des enfants, la fatigue psychologique et la fatigue physique (porter les enfants, se baisser, …). Aujourd’hui, le secteur de la petite enfance a évolué. La prise en charge des petits n’est plus la même, aimer les enfants ne suffit plus selon moi. Savoir travailler en équipe, se questionner sur sa posture, réfléchir aux actions que l’on a auprès des enfants. Toutes ont un impact sur la vie des touts petits.
Des conseils pour une personne qui hésite à se reconvertir ?
Fanny : Il est nécessaire de se renseigner sur le métier souhaité. Au départ, je ne savais pas que le métier d’auxiliaire de puériculture existait. Je l’ai ensuite découvert lorsque je me suis informée sur la possibilité de travailler auprès des enfants. L’expérience est aussi la clé, comme un stage ou une immersion dans une structure. Le but est pour vous de voir si le métier correspond à vos attentes et d’échanger avec des professionnels de la petite enfance. Cela vous donnera les premières idées sur le métier et vous pourrez ensuite vous réorienter en étant sûre de vos envies.
Avez-vous déjà pensé à une quelconque évolution de carrière ?
Fanny : J’effectue régulièrement des formations sur divers sujets : observations, accompagnement à la parentalité, accueil d’enfants en situation de handicap, langage associé à la parole… Ces formations me permettent d’évoluer et d’enrichir mes pratiques professionnelles. Actuellement, je suis sur un poste de continuité de direction avec l’objectif de devenir éducatrice de jeunes enfants par le biais d’une validation des acquis de l’expérience (VAE).
Le parcours VAE est ouvert au secteur de la petite enfance. Une personne qui n’a pas le CAP petite enfance mais qui possède des expériences dans le secteur peut présenter un dossier VAE pour obtenir le CAP ou devenir auxiliaire de puériculture. Le parcours VAE permet d’avancer à son rythme, chez soi, et de concilier vie professionnelle/étudiante et familiale.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : devenir auxiliaire de puériculture et les réalités du métier.
Rôle clé de l’auxiliaire de puériculture : L’auxiliaire de puériculture accompagne les enfants dans leur quotidien, assurant des responsabilités telles que l’hygiène, l’alimentation, les soins, et le développement de l’autonomie, tout en respectant le rythme de chaque enfant.
Parcours professionnel varié : Fanny a commencé en tant qu’aide soignante avant de se réorienter. Son expérience lui a permis de passer par une passerelle afin de suivre une formation adaptée et de devenir auxiliaire de puériculture.
Défis du secteur : Le secteur de la petite enfance fait face à des difficultés de recrutement, avec une demande inférieure à l’offre. Les nouveaux arrivants n’ont parfois pas le temps d’être formés par manque de personnel.
Importance de l’expérience et de la formation : Fanny conseille aux futurs auxiliaires de se renseigner sur le métier, d’acquérir de l’expérience via des stages ou des immersions en crèche. Il faut être conscient des exigences, au-delà de l’amour des enfants, notamment la capacité à travailler en équipe et à gérer la fatigue psychologique.
Perspectives d’évolution de carrière : Des formations continues et des opportunités comme la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permettent aux auxiliaires d’évoluer vers des postes comme éducatrice de jeunes enfants, favorisant un avancement à leur rythme et l’acquisition de nouvelles compétences.