Référencer son école

Le rôle des écoles d’ingénieurs face aux enjeux environnementaux

Le rôle des écoles d'ingénieurs face aux enjeux environnementaux

Les ingénieurs ont un rôle déterminant à jouer dans les enjeux liés au changement climatique. Une question largement intégrée aux enseignements. Au sein du Groupe INSA, les étudiants sont également sensibilisés dès leur arrivée à l’école.


« Sur la question du changement climatique, un apport de la technologie et de l’ingénierie est évidemment attendu ». Face aux enjeux environnementaux, les ingénieurs ont un rôle important à jouer, affirme Armel de la Bourdonnaye, directeur de l’INSA Hauts-de-France. « Il y a un dialogue entre les sciences sociales et politiques et les sciences de l’ingénieur pour garder une planète vivable, tout en maintenant un certain confort », estime-t-il.

Ces acteurs de la transition écologique travaillent notamment sur les questions énergétiques des bâtiments, ou encore sur la mobilité « intelligente et durable », « ce qui veut dire assez souvent de l’électrification, mais aussi l’organisation d’une mobilité inclusive », précise Armel de la Bourdonnaye. « Les ingénieurs sont très compétents sur ces questions-là, mais ont aussi besoin de la contribution de l’urbanisme, parce que la demande de mobilité ou de confort dépend aussi de l’organisation de la ville », complète-t-il.

« Il y a beaucoup d’ingénieurs, parmi ceux que nous formons, qui travaillent à l’optimisation des produits, des systèmes, ajoute Julien Pellé, directeur des Formations d’Ingénieurs de l’INSA Hauts-de-France. Aujourd’hui, la problématique environnementale est forcément prise en compte dans cette optimisation. Diminuer le coût énergétique, prendre en compte l’analyse des cycles de vie… L’ingénieur a obligatoirement un impact dans la mesure où il va concevoir des produits qui respectent un certain nombre de règles environnementales ».

Les étudiants de l’INSA Hauts-de-France, situé sur le campus de l’Université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes, sont sensibilisés aux questions environnementales dès leur arrivée dans l’école. « Lors de la semaine de rentrée, début septembre, tous nos nouveaux arrivants vont vivre une fresque du climat, une expérience ludique pour mieux comprendre les enjeux climatiques », explique Julien Pellé.

L’école, avec l’Université Polytechnique Hauts-de-France, est quant à elle dans « une démarche de développement durable visant à obtenir le label DD&RS (développement durable et responsabilité sociétale), délivré de façon conjointe par la Conférence des grandes écoles et France Universités », détaille Armel de la Bourdonnaye. Selon le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, ce dernier garantit l’engagement des écoles, universités et instituts de recherche en matière de transition écologique. « Dans ce contexte, nous travaillons notamment sur la performance énergétique de nos bâtiments ou nos déplacements, entre autres actions », détaille le directeur.

Des étudiants ingénieurs sont également engagés dans l’association Gr’INSA, tournée vers les questions d’écologie et de développement durable. « C’est l’association écolo du campus, explique sa présidente », Mathilde Favier. Grâce à un partenariat avec une productrice de la ville voisine d’Orchies, Gr’INSA propose notamment des paniers de légumes de saison à prix coûtant aux étudiants, une semaine sur deux. « Nous réparons aussi des vélos qui nous ont été donnés par la métropole et les résidences universitaires, abandonnés depuis longtemps. Ensuite, on les loue pour 3 euros par mois aux étudiants », témoigne l’étudiante de 20 ans en mécanique et énergétique.

L’association organise également des cleanwalks, des marches qui consistent à ramasser les déchets sur le campus. « Depuis la rentrée 2024, nous mettons aussi en place des cleanwalks au bord de l’Escaut (fleuve qui traverse Valenciennes, ndlr), en partenariat avec la fondation Andurand. Après avoir collecté les déchets, on les trie par matière, par objet et par marque, détaille Mathilde Favier. Ces informations sont renseignées dans une base de données sur la pollution des cours d’eau en France. Plusieurs établissements du territoire y participent. Cela permet d’avoir des chiffres clairs, une vision globale, pour pouvoir ensuite appuyer au niveau local l’investissement pour de nouvelles poubelles, des panneaux de sensibilisation, etc. » Un projet de potagers collaboratifs, installés dans les patios de la bibliothèque universitaire du campus, est également en cours de création.

Qu’en est-il des enseignements ? « Nous avons une formation en 5 ans, avec un premier cycle où tous les jeunes vont suivre les mêmes cours, puis un second cycle, en 3 années, durant lequel ils se spécialisent dans un domaine », explique Julien Pellé. « Nous avons donc des enseignements dédiés à la problématique environnementale au sens large, puis des enseignements non dédiés, où cette problématique sera abordée, mais cette fois au travers d’un enseignement de spécialité, détaille le directeur des Formations d’Ingénieurs. Pour la mécanique, par exemple, le professeur va sélectionner des sujets applicatifs qui vont avoir un lien, de près ou de loin, avec ce que peut faire un ingénieur en faveur de l’environnement, du développement durable, de la responsabilité sociétale… »

Depuis peu, les étudiants en premier cycle sont notamment évalués à la fin de chaque semestre sur un projet de groupe « autour de la transition écologique et des métiers de l’ingénieur pour un développement soutenable ». Par exemple, comment rendre un vélo plus écologique. « À ce stade de leurs études, ils ne savent pas encore faire de la conception, précise Julien Pellé. On leur demande juste de réfléchir à ce que ça changerait, comment et où ils pourraient s’approvisionner pour avoir les matériaux nécessaires, etc. Cela leur permet aussi de développer une approche systémique ».

Durant le deuxième cycle de leur cursus, les étudiants vont également être formés, entre autres, à l’analyse du cycle de vie. « Pour fabriquer une cafetière par exemple, on a besoin de plastique, de métal, d’électricité. Puis, quand elle sera hors d’usage, on doit se demander ce qu’elle va devenir. Comment est-ce qu’on la recycle ? Quels déchets peut-on réutiliser ? Le but est d’estimer l’impact environnemental complet sur tout un cycle de vie », ajoute Julien Pellé.

Armel de la Bourdonnaye pointe également l’importance de l’internationalisation dans les enseignements sur la question environnementale. « Nous préparons les ingénieurs à agir ailleurs que sur notre territoire. Nous les confrontons à des solutions qui sont nées ailleurs, applicables ailleurs, et qui pourraient être applicables chez nous. C’est tout le sens des partenariats que nous pouvons avoir au Canada, au Brésil, au Maroc et en Asie du Pacifique par exemple  ».

En 2020, le Groupe INSA s’est par ailleurs associé au think thank The Shift Project pour créer le projet ClimatSup INSA. Depuis la publication d’un rapport final en 2022, les écoles du Groupe poursuivent leur travail pour intégrer les enjeux socio-écologiques à leurs formations. « Nous faisions déjà des choses en ce sens auparavant, souligne Julien Pellé, mais ClimatSup nous a permis d’évoluer dans nos pratiques ».

Après leurs études, une grande partie des ingénieurs formés à l’INSA Hauts-de-France se dirigent, une fois sur le marché du travail, vers les transports terrestres, notamment. « Ils vont travailler sur l’aérodynamique véhicule par exemple, qui représente un potentiel gain d’énergie important. Nous avons aussi des ingénieurs qui vont travailler sur tout ce qui est système embarqué et automatisme. Dans un souci, certes, de sécurité, mais aussi de gestion énergétique ». « Nous sommes accompagnés par nos grands industriels des Hauts-de-France, précise Armel de la Bourdonnaye. Nous avons un vrai partenariat avec eux, notamment dans les secteurs des transports et de l’énergie ».

Les étudiants, eux, sont de plus en plus nombreux à s’intéresser aux problématiques environnementales. « Ils peuvent parfois être déçus, parce qu’ils pensaient qu’on allait beaucoup parler d’éoliennes par exemple. Mais dans les éoliennes, il y a un moteur électrique, il y a des aimants. Quand on continue à faire des mathématiques, des sciences, ils ne font pas toujours le lien. Pourtant, s’ils ne travaillent pas toujours de façon directe pour préserver l’environnement, nous avons besoin d’eux pour mettre en place des systèmes qui vont permettre de le faire », conclut Julien Pellé. Mathilde Favier, la présidente de l’association Gr’INSA, souhaite quant à elle « travailler dans une entreprise avec une conscience écologique ». Un critère déterminant pour la jeune femme.


(vérifié par notre rédaction)

Voici résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Le rôle des écoles d’ingénieurs face aux enjeux environnementaux.

Formation orientée vers l’environnement : L’établissement de l’INSA Hauts-de-France intègre les enjeux liés au changement climatique dans ses programmes, sensibilisant les étudiants au domaine de l’environnement. 

Collaboration avec le secteur de la santé : Les écoles d’ingénieurs, en partenariat avec des établissements de santé, cherchent à former des spécialistes capables de répondre à des défis comme la cybersécurité dans le milieu hospitalier et à améliorer l’intégration de l’IA.

Adaptation des formations aux besoins du marché : Les cursus dans les écoles d’ingénieurs incluent de plus en plus des cours sur l’analyse du cycle de vie et des projets visant à rendre des produits plus écologiques, préparant ainsi les étudiants à des carrières en tant qu’ingénieur en environnement, en lien avec le développement durable.

Importance de l’internationalisation : Les étudiants sont formés non seulement pour agir localement mais aussi internationalement, apprenant des solutions développées ailleurs pour les appliquer dans leur contexte et le monde professionnel. 

Sensibilisation des jeunes aux victimes du changement climatique : On constate une demande croissante des étudiants pour des carrières en tant qu’ingénieur en environnement. Ils adoptent des critères écologiques pour choisir leur future entreprise, cherchant ainsi à concilier ambition du monde professionnel et responsabilités sociales.

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