C’est un poste clé au sein d’une entreprise : Responsable des ressources humaines (RRH). Doté de qualités de communication et d’organisation, il doit parfaitement maîtriser le sens du relationnel. Mais aussi piloter de nombreuses missions. Décryptage.
« Soyez curieux des hommes avec un grand H ». C’est le conseil donné par Thierry Decool, Responsable des ressources humaines (RRH) chez Telemecanique Sensors, pour la relève.
À 60 ans, il cumule 25 années d’expérience dans le domaine des ressources humaines (RH). Il occupe aujourd’hui le poste de RRH, similaire à celui de Directeur des ressources humaines (DRH), titre qu’il a d’ailleurs porté une longue partie de sa carrière. La différence entre les deux « est purement liée aux organisations », explique-t-il.
« Cela dépend de la latitude que vous avez, de la pratique du site. En fonction des sociétés, vous pouvez avoir des responsabilités un peu plus élargies. Dans mon entreprise par exemple, je ne gère pas les négociations de rémunérations car cela est traité en central. Si j’étais DRH, peut-être que j’aurais cette activité-là dans mon panel d’interventions », détaille Thierry Decool.
Quelles sont les principales responsabilités du RRH ?
« Notre grande mission, c’est de faire en sorte d’avoir des salariés qui soient formés, présents, en nombre suffisant, et avec les compétences nécessaires pour pouvoir faire tourner notre activité », ajoute le RRH. L’entreprise, basée à Limoges (Haute-Vienne), conçoit « des systèmes d’information pour les systèmes automatisés ».
Le travail de Thierry Decool consiste également à anticiper l’avenir. « Je dois me demander où l’on sera dans deux ans, de quelles compétences nous avons besoin, de combien de personnes. Le sexagénaire est aussi en charge de « la partie santé » sur site.
« Nous sommes actuellement en période de transformation, souligne-t-il. Nous venons d’intégrer un nouveau groupe, donc nous sommes en train d’incorporer tous les process, tous les outils de ce nouvel acquéreur. Cela prend du temps. Puis, en local cette fois, nous travaillons sur les formations, les recrutements, la discipline ». Sans oublier la relation avec les partenaires sociaux, ou encore avec les écoles. « Nous lançons la campagne d’alternance, avec le recrutement des alternants. Nous devons donc faire de la communication sur le tissu économique local », précise Thierry Decool.
Ce dernier cite également « des missions très pratico-pratiques », comme « la rédaction des contrats de travail » ou encore « la gestion de la paie », gérées par l’équipe RH.
La nécessité d’avoir « une vision globale de l’entreprise »
Ce technicien d’origine a rapidement changé de parcours, en quête « de contact humain ». Un virage qu’il ne regrette pas. « Ce que j’aime dans mon travail, c’est la complexité de la personnalité humaine, et faire avancer l’ensemble des personnes vers un projet commun », assure-t-il. « Nous rencontrons des fortunes diverses, note le RRH. Il faut parfois se poser des questions sur l’investissement des personnes, leur volonté de nous accompagner sur le long terme. Comment doit-on agir ? Les recadrer, les former, les licencier ? Parce que licencier, ce n’est pas forcément une mauvaise chose », tient-il à préciser.
« Il y a aussi la complexité technique : le droit du travail, les conventions collectives, l’organisation… Nous avons une vision globale de l’entreprise, ce que je trouve intéressant. C’est d’ailleurs l’un des critères indispensables à avoir lorsque l’on exerce ce métier : comprendre et savoir comment fonctionne une entreprise ».
Selon Thierry Decool, les candidats aux postes de RRH et DRH doivent posséder plusieurs aptitudes, dont « une qualité d’organisation, de communication, et de relation avec les autres », mais aussi « une forte base technique ». L’un des autres défis du RRH est de « savoir donner des consignes sans être le responsable hiérarchique des salariés », contrairement au directeur d’une entreprise, d’où l’importance de la pédagogie. « C’est un multi-cartes. Il doit comprendre la finance, parce qu’il fait des budgets, il doit comprendre le droit du travail, parce qu’il applique des sanctions, il doit comprendre ce que sont des compétences et comment les développer, parce qu’il propose des plans de formations, et il doit aussi comprendre le jeu syndical », résume-t-il.
« Nous ne sommes pas un centre administratif de remplissage de contrats »
Quant à la mauvaise image qui colle parfois à la peau des DRH, Thierry Decool assure que la réalité est tout autre. « Dans l’imaginaire collectif, on le rencontre rarement, et lorsque cela arrive, c’est uniquement en cas de sanction, pour un rappel à l’ordre, pour un entretien de licenciement ou encore lors d’une fermeture de site. En d’autres termes, lorsque ça ne va pas. Mais c’est faux », affirme-t-il.
« Si vous êtes sur le terrain, si vous avez communiqué, si vous allez au contact des personnes, que ce soit les salariés, les managers, les syndicats, vous faites du préventif. On dit que lorsqu’un feu se déclare, au bout d’une seconde il suffit d’un verre d’eau pour l’éteindre, au bout d’une minute il faut un sceau d’eau, et au bout d’une heure un fleuve. Où se positionne le DRH ? Il peut être soit le fleuve et appliquer seulement des sanctions, ou le verre d’eau qui gère les soucis dès le départ ».
Les DRH et RRH doivent également s’adapter au comportement des nouvelles générations. Les jeunes « prennent un petit peu plus de distance par rapport au travail, note Thierry Decool. Et je pense qu’ils ont raison. Ils communiquent différemment, et osent demander les choses. Pour autant, ils ne travaillent pas moins, ils sont investis », assure-t-il.
« Nous ne sommes pas un centre administratif de remplissage de contrats, de fichiers, de tableaux Excel, insiste Thierry Decool. Ce qui est important, c’est de trouver sa valeur ajoutée dans l’organisation ». Selon l’Onisep, le salaire d’un RRH débutant, à partir de 2 900 euros brut par mois, est variable en fonction du lieu d’exercice et du statut. Ce poste est accessible à partir d’un niveau bac+5 (master en ressources humaines ou droit social, diplôme d’école de commerce ou d’institut d’études politiques), et une expérience dans le recrutement est généralement exigée.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Missions, qualités requises, défis, témoignage d’un Responsable des ressources humaines (RRH).
Rôle clé du Responsable des Ressources Humaines (RRH) : Le RRH est chargé de garantir la présence et la formation des salariés en nombre suffisant et avec les compétences nécessaires pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Il doit également faire face à des missions variées, telles que la gestion des recrutements et des relations avec les partenaires sociaux.
Qualités et compétences requises : Pour exceller en tant que responsable RH, il est crucial de posséder de solides compétences en communication, en organisation et en relations interpersonnelles. Une forte base technique est également indispensable, notamment en matière de droit du travail et de finance.
Prise en compte de l’humain dans l’entreprise : Le RRH doit être capable de travailler sur la motivation et l’investissement des employés, en gérant des situations délicates comme le licenciement ou le coaching, tout en s’assurant d’une communication interne préventive pour éviter les conflits.
Adaptation aux nouvelles générations : Les responsables RH doivent s’ajuster aux attentes des jeunes employés, qui adoptent une approche différente du travail, en étant plus enclins à questionner et à demander des changements sans pour autant réduire leur engagement.
Perspectives de carrière et rémunération : Un responsable RH débutant peut s’attendre à un salaire de base d’environ 2 900 euros brut par mois, avec des variations selon le lieu d’exercice. Ce poste est accessible avec un niveau bac+5, généralement dans les domaines des ressources humaines ou du droit social, et requiert souvent une première expérience en recrutement.