Devenir magistrat est une voie exigeante mais gratifiante pour ceux qui souhaitent servir la justice et la société. Ce métier, au cœur du système judiciaire, requiert une solide formation juridique et des qualités personnelles spécifiques. En France, le parcours pour devenir magistrat passe principalement par l’École Nationale de la Magistrature (ENM), bien que d’autres voies existent pour les professionnels expérimentés. Découvrez les étapes clés, les prérequis et les compétences nécessaires pour embrasser cette carrière.

Qu’est-ce qu’un magistrat et quel est son rôle ?

Le magistrat, fonctionnaire du ministère de la Justice, est chargé d’interpréter et d’appliquer la loi lors des procès. Son rôle implique une analyse approfondie de chaque affaire pour assurer le bon déroulement des procès. Il écoute équitablement les arguments des accusateurs et des accusés, prononce les peines, impose des sanctions et peut ordonner des dédommagements.

On distingue deux catégories de magistrats. D’un côté, le magistrat du parquet veille aux intérêts sociétaux et au maintien de l’ordre public. Il supervise l’action de la police judiciaire, veille à l’exécution des peines et décide des suites à donner aux infractions. Bien qu’il ne rende pas de verdict, il propose au juge une peine au nom de la société. Il opère au cœur d’une cour de cassation, d’un tribunal judiciaire ou d’une cour d’appel. De l’autre, le magistrat du siège, communément appelé juge, tranche les litiges. Il s’appuie sur les preuves présentées, le profil de l’accusé et les textes légaux pour rendre ses décisions.

Il existe différents types de juges. Le juge des enfants, par exemple, est chargé d’assurer la protection des mineurs en danger, mais également de sanctionner ceux commettant des délits. Quant au juge d’instruction, il doit mener une enquête pour déterminer s’il y a assez de preuves pour condamner ou juger un individu. En somme, un magistrat de siège s’occupe de résoudre les conflits entre les personnes, qu’ils concernent des questions familiales, des problèmes de logement ou des litiges de consommation et veille aux intérêts des victimes de la société.

Concours, Formation, Master : Quel parcours suivre pour devenir magistrat ?

Pour être en mesure d’exercer le métier de magistrat, il faut obligatoirement passer le concours de l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM). Située à Bordeaux, elle est l’unique école de formation des magistrats en France. Pour être admis, il est nécessaire d’avoir au moins un bac+4 en droit. Les candidats reçus suivent une formation de 31 mois, combinant des périodes d’études et des stages, leur offrant ainsi une expérience pratique du métier. À l’ENM, le droit occupe une part minoritaire du programme, étant donné que les élèves sont généralement censés avoir acquis les connaissances requises dans ce domaine à ce stade de leur formation.

Pour accéder à la formation pour devenir magistrat, trois concours sont proposés par l’ENM :

• Le 1er concours est ouvert aux étudiants de moins de 31 ans ayant un minimum de bac +4, souvent titulaires d’un Master 2 en droit.
• Le 2e concours est destiné aux agents publics souhaitant une reconversion dans la magistrature.
• Le 3e concours s’adresse aux personnes de plus de 40 ans ayant au moins 8 années d’activités professionnelles dans le secteur privé, un ou plusieurs mandats de membre d’une assemblée élue d’une collectivité territoriale, ou des fonctions juridictionnelles à titre non professionnel.

Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer le métier de magistrat ?

Outre une connaissance approfondie en droit, le magistrat doit posséder une capacité d’écoute excellente, être ouvert d’esprit, compréhensif, organisé, autonome et réactif. Il doit également être capable de prendre du recul sur chaque cas et de rester impartial, sans se laisser influencer par ses propres opinions ou expériences personnelles lorsqu’il rend un verdict. La communication est également essentielle, tant à l’écrit qu’à l’oral, car il est amené à échanger régulièrement avec d’autres membres du corps judiciaire comme les huissiers de justice, les avocats et les greffiers.

Quel est le salaire d’un magistrat en sortant d’ENM ?

Pendant leur formation à l’ENM, les élèves reçoivent une rémunération de 1 600 euros nets, qui augmente à 1 900 euros nets durant les stages. En début de carrière, un magistrat peut percevoir jusqu’à 2 500 euros nets, avec une évolution possible jusqu’à 35 000 euros après quelques années d’expérience. Les magistrats les plus expérimentés peuvent souvent toucher plus de 6 000 euros nets mensuellement.

Magistrature : quels sont les débouchés et les évolutions de carrière pour un magistrat ?

Les magistrats, avec au moins 7 ans d’ancienneté, peuvent être promus au grade de vice-président d’un tribunal de grande instance par leur supérieur hiérarchique. Ils peuvent ensuite évoluer vers des postes prestigieux à la Cour de cassation, tels que premier président, procureur de la République ou procureur général. La possibilité de changer de fonction, comme passer de juge des enfants à procureur, permet une carrière riche et variée.

A ne pas confondre avec :

• Avocat : L’avocat représente et conseille ses clients dans les affaires juridiques, plaide devant les tribunaux et élabore des stratégies de défense. Contrairement au magistrat, l’avocat est un acteur privé du système judiciaire, agissant en tant que défenseur ou conseiller.
• Procureur : Bien que le procureur et le magistrat du parquet exercent des fonctions similaires dans le domaine de la poursuite des infractions, le procureur est un magistrat du ministère public qui représente l’intérêt général et dirige les enquêtes. Le procureur peut avoir un rôle plus large au niveau des poursuites et de l’organisation des affaires judiciaires.
• Notaire : Le notaire est un officier public chargé de la rédaction et de l’authentification des actes juridiques. Il ne juge pas les affaires comme le fait un magistrat, mais intervient dans la validité juridique des actes et contrats, comme les testaments ou les contrats de mariage.
• Huissier de justice : L’huissier exécute les décisions de justice, délivre les convocations et procède aux saisies. Il joue un rôle de facilitateur et d’exécuteur des décisions de justice, contrairement au magistrat qui rend les décisions.