Le maître de conférences/la maîtresse de conférences, enseignant-chercheur dans un établissement d’enseignement supérieur, joue un double rôle : il transmet ses connaissances aux étudiants tout en s’engageant dans la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée. Ce professionnel peut exercer dans une université, une grande école ou un institut universitaire de technologie (IUT). Si vous envisagez une carrière dans ce domaine, renseignez-vous sur ses missions, les études nécessaires, les compétences requises et le salaire potentiel.

Quel est le rôle d’un maître de conférences ?

Le maître de conférences, tout comme le professeur d’université, assume une double mission d’enseignement et de recherche. Il contribue non seulement au développement de la recherche au sein de son établissement, mais aussi à la formation des étudiants dans son domaine de spécialisation. Ses interventions touchent aux grandes disciplines, qu’il s’agisse des lettres, des sciences sociales, de l’économie, du droit, de la médecine, de l’odontologie ou des sciences humaines.

L’enseignement occupe une place centrale dans ses fonctions. Chargé de dispenser des cours magistraux, d’animer des séminaires et de superviser des travaux dirigés, il veille également à développer chez ses étudiants un esprit critique, une créativité intellectuelle et une autonomie de pensée. Il ne s’agit pas seulement de la transmission des connaissances, mais aussi de stimuler une réflexion approfondie.

Sur le plan pédagogique, le maître de conférences doit assurer 128 heures de cours magistraux par an, 288 heures de travaux pratiques et 192 heures de travaux dirigés. Une préparation rigoureuse précède chaque intervention, et un suivi attentif des étudiants est assuré à travers des conseils individualisés et un accompagnement continu. Il participe également aux concours, aux jurys d’examens et prend part à la correction des épreuves.

Cependant, sa fonction ne se limite pas à l’enseignement. En tant que chercheur, il mène des travaux scientifiques, souvent publiés dans des revues spécialisées, et contribue ainsi à l’enrichissement des savoirs dans son domaine. Il participe aussi à des colloques, des séminaires et des formations, élargissant son réseau et favorisant la diffusion de ses recherches. En parallèle, le maître de conférences joue un rôle actif dans la vie administrative de l’université, siégeant dans divers conseils et comités, et participe à l’élaboration ou à l’actualisation des programmes d’études.

Quels diplômes et qualifications sont requis pour être maître de conférences ?

L’accès au métier de maître de conférences/maîtresse de conférences est soumis à plusieurs conditions. En premier lieu, il est indispensable de détenir un doctorat dans la discipline concernée, soit un niveau Bac +8. Ce diplôme s’obtient après un master, correspondant à un niveau Bac +5. Par ailleurs, il est nécessaire d’avoir déjà exercé en tant que professeur associé à temps plein, et de justifier d’une activité professionnelle d’au moins trois ans hors des domaines de l’enseignement et de la recherche, et d’appartenir à un corps de chercheurs d’un établissement public. À noter que des conditions supplémentaires peuvent être exigées au cas par cas, comme le précisent les arrêtés publiés dans le Journal officiel.

Si ces conditions sont remplies, les candidats peuvent soumettre leur dossier de candidature au Conseil national des universités (CNU). Ce dossier doit comprendre, entre autres, trois exemplaires d’articles, de travaux ou d’ouvrages déjà réalisés. Une fois le dossier accepté, le candidat obtient l’habilitation CNU, qui lui permet de postuler, à l’échelle nationale, aux postes de maître de conférences ouverts au recrutement.

Les établissements organisent ensuite un concours pour chaque poste, les modalités variant en fonction du parcours professionnel et du profil des candidats. Après avoir réussi le concours, les nouveaux maîtres de conférences sont placés en stage pour une durée d’un an, avant de pouvoir être titularisés.

Il est important de préciser qu’en sciences politiques et gestion, ainsi qu’en droit et en économie, le recrutement s’effectue par le biais du concours de l’agrégation.

Quelles sont les compétences requises pour occuper un poste de maître de conférences ?

La rigueur scientifique est une qualité primordiale dans l’exercice des fonctions d’un maître de conférences, indispensable pour mener à bien des recherches, qu’elles soient fondamentales ou appliquées. À cela s’ajoute une solide compétence pédagogique, car la capacité à transmettre ses connaissances de manière claire, engageante et accessible est essentielle dans son rôle d’enseignant.

La polyvalence est également une compétence clé. En effet, le maître de conférences jongle entre plusieurs responsabilités : la recherche, l’enseignement et les tâches administratives, ce qui demande une grande capacité d’adaptation.

L’originalité est aussi valorisée, particulièrement dans l’élaboration de projets de recherche innovants. Il doit savoir formuler des hypothèses, mener des expériences, puis analyser et exploiter les résultats obtenus. La maîtrise de l’anglais est un atout indispensable, puisque de nombreuses publications scientifiques sont rédigées dans cette langue.

Enfin, le travail en équipe et de solides compétences en communication sont tout aussi importants. Les collaborations avec d’autres chercheurs et enseignants sont courantes, tant dans le cadre des projets pédagogiques que de la recherche.

Quel est le salaire d’un maître de conférences, et quels éléments influencent cette rémunération ?

Au début de sa carrière, un maître de conférences gagne environ 2 200 euros par mois. Avec l’expérience, cette rémunération peut atteindre jusqu’à 5 000 euros, en tenant compte des primes et indemnités éventuelles. Cette progression dépend de plusieurs facteurs, notamment du grade. Le corps des maîtres de conférences comporte deux grades : la classe normale avec 9 échelons, et la hors-classe avec 7 échelons (dont un septième exceptionnel). Pour les professeurs d’université, il existe trois grades : la seconde classe avec 7 échelons, la première classe avec 3 échelons, et la classe exceptionnelle avec 2 échelons. Le passage d’un grade à un autre est soumis à sélection, tandis que l’avancement au sein des échelons repose sur l’ancienneté.

Évolution de carrière pour un enseignant-chercheur

Les perspectives d’évolution pour un maître de conférences sont variées. Après cinq années d’exercice, il peut obtenir l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), ce qui lui permet de candidater à des postes de maître de conférences dans toute la France. Il peut ainsi progresser vers des fonctions de professeur d’université, de responsable de formation ou encore de directeur de département. En tant que professeur d’université, il a la possibilité de diriger une unité de formation et de recherche (UFR), un institut de recherche ou une école interne. En dehors du milieu académique, il peut également se diriger vers la recherche dans le secteur privé, ou envisager une carrière à l’étranger en tant qu’enseignant-chercheur.