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Comment les écoles forment-elles aux métiers du futur ?

Les écoles forment aux métiers du futur.

De nouveaux métiers émergent dans différents secteurs, notamment dans le digital et l’environnement. Les enseignements doivent s’adapter pour répondre à la demande des étudiants et des employeurs. Un défi permanent.


C’est un domaine d’activité en constante évolution. À l’EEMI, l’École Européenne des Métiers de l’Internet, fondée par les grands noms du web Jacques-Antoine Granjon (veepee.com), Xavier Niel (Free) et Marc Simoncini (Meetic) en 2011, les étudiants sont formés aux nombreux métiers du digital. Pour suivre le rythme effréné de l’apparition de nouvelles technologies, elle doit constamment s’adapter.

« Nous adaptons les maquettes pédagogiques tous les ans, en fonction des évolutions technologiques, explique Racha Wayzani, directrice Marketing, Communication et Admissions chez EEMI. Il y a plusieurs nouveaux métiers qui sont nés de l’Intelligence Artificielle (IA) par exemple. Nous avons fait le lien en intégrant l’utilisation de l’Intelligence Artificielle dans nos cours, nous apprenons aux étudiants comment l’utiliser à bon escient. Si l’on prend l’IA générative, on va notamment voir comment créer des visuels à partir de l’IA, sans que la technologie remplace l’humain ».

Globalement, il s’agit surtout de transformations de métiers déjà existants, souligne Racha Wayzani. « Aujourd’hui, un développeur web ne travaille pas avec les mêmes langages qu’il y a 10 ans. Un des étudiants, diplômé de l’école il y a plusieurs années, a exercé cette fonction un certain temps. Puis il a choisi de reprendre ses études pour être au fait des nouvelles technologies et des nouveaux langages ». Même constat pour le métier de chargé de marketing. « Quand j’étais à l’école il y a 15 ans, je n’ai pas appris le même métier que celui enseigné aujourd’hui aux étudiants, concentré sur le digital, les réseaux sociaux, la data, et la performance, entre autres ».

Le métier de community manager, qui existe (déjà) depuis une dizaine d’années, a lui aussi beaucoup évolué. « Maintenant, on demande au community manager d’être bon rédacteur, bon créateur de visuels, et surtout créateur d’expériences pour le public ciblé. C’est en cela que le métier est nouveau, parce qu’il fait appel à des compétences pluridisciplinaires ».

La polyvalence, justement, est désormais une qualité indispensable pour exercer dans le digital. « On offre la possibilité aux étudiants de ne pas se spécialiser dès le début de leur cursus, et d’avoir une triple compétence en développement web, en marketing et en design. Cela leur permet de prendre leur temps pour leur orientation, et d’avoir une triple expertise sur le marché du travail », assure Racha Wayzani. Dans un secteur où « tout va vite », il faut également veiller à ne pas « rester sur ses acquis ». « On apprend à nos étudiants à être curieux, à ne pas attendre que les choses se passent ».

Des métiers d’avenir émergent également dans d’autres secteurs, comme celui de l’environnement. L’ISE, l’Institut Supérieur de l’Environnement, fondée en 1993, forme ses étudiants aux nouveaux métiers de la transition écologique.

« Il y a deux grandes familles : les métiers verts et les métiers verdissants, explique Armand de Coussergues, président de l’ISE. Les métiers verts le sont par nature et par construction : le traitement de l’eau, la gestion des déchets, etc. Là où les métiers les plus importants se développement, c’est dans ce qu’on appelle les métiers verdissants ». Ces derniers « intègrent les enjeux de la transition écologique, liés au réchauffement climatique, à la biodiversité, aux émissions de gaz à effet de serre, à la responsabilité sociale des entreprises… »

Par exemple, le responsable des achats dans une entreprise. « Le métier qui a été verdi, c’est le ‘responsable des achats responsables’. Il a été formé à intégrer les enjeux de la transition écologique à son poste d’acheteur ».

Pour mieux comprendre l’évolution de ces métiers, le président de l’ISE rappelle qu’il y a eu « différentes vagues ». « Dès qu’il y a eu, en France, des événements liés à de la réglementation, cela a favorisé l’émergence de nouveaux métiers d’avenir. Quand l’école a été créée, en 1993, il y avait les responsables environnement, responsables hygiène sécurité environnement. Ils étaient dans les usines, les sites de production, et existent encore aujourd’hui. Ensuite, il y a eu l’émergence du concept de développement durable, dans les années 90-2000. Puis après 2010, l’avènement du terme RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et tous les métiers qui en découlent. Aujourd’hui, on parle davantage de transition écologique, parce que ça intègre d’autres thématiques, dont une qui nous tient à cœur : la biodiversité », détaille Armand de Coussergues.

Un nouveau métier a notamment vu le jour : chef de projet biodiversité. « Lorsque les entreprises mènent des projets, certains peuvent avoir des impacts sur la biodiversité. Elles ont l’obligation d’éviter de la dégrader, ou de réduire l’impact sur la biodiversité. Sinon, à minima, de compenser, ou de surcompenser. Par exemple, si votre projet entraîne la destruction d’une zone humide, vous allez devoir recréer l’équivalent, voire plus que l’équivalent pour compenser. La compensation écologique, c’est l’un des grands sujets. »

L’intérêt des jeunes pour ce secteur est de plus en plus important. « Avoir un engagement personnel, vouloir œuvrer pour la transition écologique, c’est essentiel, estime le président de l’ISE. Mais les entreprises ont besoin de compétences à haute valeur ajoutée, qui sont à la fois techniques, juridiques, et de gestion de projet, prévient-il. Si vous n’avez pas ces compétences, il y a beaucoup de postes qui ne vous seront pas ouverts. C’est pour cela qu’on insiste beaucoup, à l’ISE, sur ces savoir-faire, ils sont un facteur d’employabilité ».

Armand de Coussergues souligne justement « de très bonnes statistiques d’employabilité ». « Au niveau bac+5, sur les promotions de 2020 à 2023, 95 % des étudiants trouvent un travail dans les six mois, un an. Mais ce qui est intéressant, c’est que plus de 90 % des personnes trouvent un emploi à niveau responsable dans les métiers de l’environnement », précise-t-il. Pour l’EEMI, Racha Wayzani évoque quant à elle « 95 % des étudiants en poste dans les six mois qui suivent leur diplomation », selon les dernières statistiques.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Comment les écoles forment-elles aux métiers d’avenir ?

Capacité d’adaptation aux nouvelles technologies : À l’EEMI, les programmes sont modifiés chaque année pour incorporer les dernières avancées, comme l’utilisation de l’Intelligence Artificielle, permettant aux étudiants de rester à la pointe des technologies.

Parcours de formation polyvalent dans le digital : Les étudiants de l’EEMI ne se spécialisent pas immédiatement, acquérant des compétences multiples en développement web, marketing et design, ce qui les prépare à un marché du travail en constante mutation.

Émergence de métiers verts et verdissants : À l’ISE, la formation s’adapte aux évolutions réglementaires et environnementales, intégrant les concepts de transition écologique et biodiversité, préparant les étudiants à des rôles clés dans la gestion environnementale.

Compétences spécifiques requises : L’ISE insiste sur des compétences à haute valeur ajoutée, techniques, juridiques, et en gestion de projet, pour répondre aux besoins des entreprises et garantir une employabilité élevée dans les métiers de l’environnement.

Excellente employabilité des diplômés : Les formations de l’EEMI et de l’ISE affichent de très bonnes statistiques d’employabilité, avec la majorité des diplômés trouvant un emploi rapidement dans des postes à responsabilités.