85 % des métiers de demain n’existent pas encore ! Face à cette incertitude, « apprendre à apprendre » revêt une importance cruciale.
Les parcours de formation et des études ne cessent de se diversifier et font de l’orientation une nouvelle source d’anxiété, en particulier pour les parents. Ces derniers, souvent plus stressés que leurs enfants, peinent à accompagner leurs choix. « La disparition des filières classiques leur a fait perdre leurs repères, ce qui a généré une angoisse supplémentaire », explique Hector Balas, fondateur d’Impala, un outil d’accompagnement qui aide les jeunes à mieux se connaître et à se poser cette question essentielle : « Qui suis-je et que veux-je devenir ? » Une incertitude encore amplifiée par la montée en puissance de l’intelligence artificielle : d’ici à 2030, trois métiers sur cinq devraient voir au moins 30 % de leurs activités automatisées…
Apprendre à apprendre : la clé de la réussite ?
Pourtant, les étudiants ne seraient pas si inquiets face à l’avenir. « Ils sont impatients, motivés et cherchent avant tout à donner du sens à leur carrière », affirme Léon Laulusa, directeur général de l’ESCP. L’ambition de cette « génération héroïque » ne consisterait pas seulement à réussir, mais aussi à améliorer la société. Pour les accompagner, l’ESCP ne se contente donc pas de transmettre des savoirs techniques. Elle cherche surtout à développer les fameuses compétences humaines (soft skills) et les qualités atypiques. Il peut s’agir d’une concentration exceptionnelle, d’une créativité hors norme ou d’une capacité supérieure à la moyenne à s’adapter au changement, cette dernière étant l’une des plus recherchées par les recruteurs, selon une récente étude d’AssessFirst.
Apprendre à apprendre est donc la clé d’une employabilité future, quels que soient les emplois émergents. « Plus on étudie, plus on devient apte à étudier », souligne Léon Laulusa. « Nos enseignants travaillent à inculquer cette souplesse. Ils encouragent l’esprit critique, le discernement et la capacité à challenger des outils comme ChatGPT. Il ne s’agit pas seulement d’acquérir des connaissances, mais de savoir les déconstruire avant de les reconstruire. C’est cette flexibilité qui, in fine, devient leur meilleur atout pour le futur. »
Créer les conditions pour trouver son propre emploi d’avenir
Même écho à l’Ecole 42 de Xavier Niel, où les développeurs informatiques sont formés avec pour objectif de se réinventer, développer leur curiosité et leur capacité à collaborer. « Nous n’enseignons pas seulement un métier ; nous expliquons comment créer les conditions de son propre emploi et à prendre confiance en soi », souligne sa directrice, Sophie Viger. Souvent qualifiée de « révolutionnaire », la méthode pédagogique de l’école s’inspire en réalité de théoriciens tels que Joseph Jacotot ou Maria Montessori, et permet aux jeunes d’acquérir cette compétence clé, qui revient comme un refrain : « Apprendre à apprendre ». « L’informatique est un secteur porteur, mais mouvant, où les technologies évoluent à toute vitesse. Nos étudiants sont préparés à s’adapter aux changements qui surviendront à coup sûr pendant leur carrière professionnelle. »
Si la définition exacte des métiers de demain reste encore floue, Léon Laulusa se plaît à émettre des hypothèses : responsables de la conformité en décarbonation ; coordonnateurs du télétravail ; experts en interaction humain-robot et pourquoi pas des éthiciens en intelligence artificielle… Autant de nouvelles fonctions qui témoignent de l’impact profond qu’auront la technologie et le développement durable sur le marché du travail et dans les entreprises dans les prochaines décennies. Pour s’y préparer au mieux, le doyen de l’ESCP rappelle que dans un monde en mutation rapide, le savoir-être va devenir un véritable savoir-faire. L’humain gardera donc son rôle à jouer dans les métiers du futur. IA ou pas.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Comment se préparer aux métiers de demain ?
Importante incertitude concernant les métiers de demain : Avec 85 % des métiers de demain qui n’existent pas encore, “apprendre à apprendre” devient un objectif essentiel pour les étudiants. La mutation rapide du monde du travail pose des défis, notamment en raison de l’automatisation croissante, des réseaux sociaux et des nouvelles technologies.
L’anxiété des parents face à l’orientation : L’évolution des parcours de formation et la disparition des filières classiques créent de l’anxiété chez les parents, qui ont du mal à accompagner leurs enfants dans leurs choix de carrière professionnel.
Les compétences humaines en avant : Les établissements comme l’ESCP mettent l’accent sur le développement des “soft skills” et des qualités atypiques, comme l’adaptabilité et la créativité, afin de préparer les étudiants au monde professionnel et de l’entreprise en constante évolution.
Apprendre à s’adapter : Il est crucial d’inculquer aux étudiants, par la formation, la flexibilité nécessaire pour déconstruire et reconstruire les connaissances, ce qui aura pour objectif de leur fournir des atouts pour leur future employabilité dans une entreprise, quel que soit le métier d’avenir émergent.
Émergence de nouveaux emplois : Les nouvelles technologies et le développement durable ouvriront de nouvelles opportunités professionnelles, avec des rôles innovants tels que responsables de la conformité en décarbonation, éthiciens en intelligence artificielle, métiers dans la protection de l’environnement… Cela souligne ainsi le rôle de l’humain dans les métiers d’avenir.