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Devenir acteur : comment savoir si l’on est fait pour ça ?

Devenir comédien

Devenir acteur, tourner dans de nombreux films, être connu, monter les marches du festival de Cannes, c’est une vie à laquelle beaucoup ont déjà rêvé. Certains, plus motivés que d’autres, envisagent même de postuler à une école d’art dramatique car, ils le savent, ils sont fait pour devenir comédiens. Mais comment savoir si l’on est réellement fait pour ce métier ? Quelles sont les bonnes questions à se poser avant de se lancer sur cette voie ? Que faut-il avoir en soi pour réussir ? 


Pour répondre à ces questions qui de mieux placé qu’un acteur ayant lui-même fondé sa propre école d’acting ? Comédien depuis son plus jeune âge, Théo Fernandez a tourné dans de nombreux films et séries. Il a notamment prêté ses traits à Donald Tuche, dans Les Tuche et au célèbre Gaston Lagaffe, dans le film éponyme. Il occupe également le rôle principal de la série de France TV Stalk et a été aperçu dans la mini-série Le Bazar de la Charité, et bien d’autres encore. Convaincu que le métier de comédien est accessible à tous, il a monté il y a un an Anyone, une école d’acteurs en ligne qui aide des personnes réellement motivées à exprimer leur talent et à réaliser leur rêve. Il partage avec nous sa vision de l’acting et nous livre ses conseils pour être sûr de faire ce choix pour les bonnes raisons. Interview.

Théo Fernandez : Ma conviction est que n’importe qui peut devenir comédien, dans tous les sens du terme. Devenir acteur, pour certains, c’est être riche et célèbre. Pour d’autres, c’est tourner dans une série Netflix. Pour d’autres, c’est développer leur capacité à ressentir et à transmettre des émotions. Il existe plein de façons d’être acteur et je suis profondément convaincu que n’importe qui peut le devenir.

Théo Fernandez : Développer ce talent est quelque chose de profondément humain. Peindre ou chanter, par exemple, sont des disciplines pour lesquelles je peux plus facilement croire qu’on a le truc ou qu’on ne l’a pas. Je connais des gens qui chantent profondément faux, alors j’imagine que ça va être extrêmement long pour eux de devenir chanteur. Alors que le déclic pour passer de “jouer faux” à “jouer juste” est simple comme “bonjour”. Il suffit de parler avec son cœur. Bien sûr, c’est difficile quand on a un texte à dire et une caméra braquée sur nous. La réalité c’est que pour bien jouer il ne faut pas chercher à faire semblant, mais simplement être sincère. Il suffit, finalement, d’arrêter de jouer et de commencer à parler.

Après, il y a le niveau deux de l’acting qui consiste à moduler, à avoir une certaine intelligence émotionnelle, etc. En ce sens, peut-être que tout le monde ne peut pas devenir un acteur hors pair ou une star d’Hollywood. Je pense, effectivement, que tout le monde n’a pas accès à cette palette de jeux. Mais il existe beaucoup d’acteurs qui ne sont pas des génies de l’acting et qui tournent quand même dans des séries Netflix ou dans des courts-métrages.

Théo Fernandez : Je l’ai vu s’opérer pour la première fois chez quelqu’un venu de Bergerac que j’ai coaché en physique. Il n’avait vraiment aucun don particulier pour l’acting, il partait même de zéro. Il était très représentatif de la plupart des gens qui jouent faux pensant qu’il faut faire semblant et récitant juste leur texte. Tous les défauts, il les avait. Et pourtant, il est parvenu, en six mois, à se faire représenter en agence à Paris. Récemment, il a passé des castings pour TF1 et pour Netflix. Je n’ai toujours pas les réponses, mais je pense que, dans maximum un an, on le verra à la télé ou sur une plateforme. C’est génial pour lui, parce que c’est ce qu’il voulait. Mais moi, ce qui me rend le plus heureux, c’est de le voir jouer bien et prendre du plaisir. Parce que c’est ça la clé : si on prend plaisir dans ce que l’on fait, on le transmet.

Théo Fernandez : C’est là que tout a commencé, oui. Je me suis dit que si ça marchait pour lui, ça pouvait marcher pour n’importe qui. J’ai alors testé de coacher d’autres personnes en visio et gratuitement. À l’époque, je n’avais pas encore eu l’idée d’en faire quelque chose de profitable. Pour moi, voir des gens venus de partout réussir à avoir ce déclic et à devenir, parfois, des acteurs et des actrices impressionnants, c’était un véritable trésor.

Ce déclic-là, il n’y a pas besoin de dix ans d’études pour l’avoir. C’est vraiment quelque chose de très facile à expérimenter. Il y a des gens qui mettent plus longtemps que d’autres, bien sûr, mais c’est comme le vélo : au bout d’un moment, on arrive tous à tenir à peu près droit sur deux roues. Pour l’acting, c’est pareil.

Un élève d’Anyone coaché par Théo Fernandez

Théo Fernandez : Il y a deux catégories de personnes : ceux qui veulent être acteurs pour les mauvaises raisons et ceux qui le veulent pour les bonnes raisons. Les premiers veulent changer de vie, comme on veut devenir millionnaire, avec des fantasmes de richesse, de statut social, de notoriété, etc. Ceux-là sont dans la projection : ils rêvent devant des stars au cinéma qu’ils admirent et se disent qu’ils aimeraient être à leur place. Mais, est-ce que cela veut dire que c’est vraiment leur chemin de vie ? Pas nécessairement. 

J’ai plutôt l’impression que ceux qui sont vraiment destinés à arriver à cette place n’ont pas le temps d’être admiratifs : ils sont déjà en train de faire des choses pour les mener à cet objectif. C’est la seconde catégorie de personnes que l’on rencontre chez Anyone. Ce sont souvent des gens qui sont dans l’action et qui ont le plaisir de faire.

Théo Fernandez : Ceux qui souhaitent devenir acteur pour les bonnes raisons veulent avant tout ressentir, transmettre des émotions et ont besoin de jouer. Ils jouent tout seuls dans leur chambre et s’inventent des scènes. Ils ont besoin d’incarner des personnages et de vivre plusieurs vies. Ils ont cette passion depuis toujours et ce rêve inexpliqué. Ils ont déjà fait une initiation au théâtre qui les a confortés dans l’idée que c’était ce qu’ils voulaient faire. C’est une flamme à l’intérieur d’eux qu’on peut appeler passion, rêve, moteur, ce que vous voulez. C’est en tout cas quelque chose qui reste de l’ordre du besoin, plus que de l’envie.

Chez Anyone, notre travail est de filtrer les candidatures pour n’avoir que cette deuxième catégorie de personnes. C’est pour cela qu’aujourd’hui quelqu’un qui décide de candidater va se trouver face au tunnel de vente le plus dissuasif de la planète. C’est un parcours du combattant qui consiste à répondre à énormément de questions, à apprendre un texte et à l’interpréter en moins d’une heure. On ne va pas encourager la vente, au contraire, on va essayer de sortir les candidats de cet irrationnel et de les ancrer dans la réalité du métier. On le voit, il y a plein de personnes qui se disent très motivées mais qui, dès lors qu’on leur envoie un texte à apprendre disparaissent de la circulation.

À l’arrivée, il ne reste que des gens dont on est fier et que l’on a envie de présenter à nos professeurs. Ils se révèlent souvent d’excellents acteurs, parce qu’ils en ont besoin. Alors, ils prennent du plaisir et ils nous le transmettent.

Théo Fernandez : C’est ce que j’ai toujours voulu faire. Je voulais être acteur, alors que je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Je disais que je voulais « être en DVD ». Je pense que j’avais un besoin de m’exprimer. J’étais très jeune et je ressentais un milliard de choses que j’avais envie de partager. Quand je le faisais, ça marchait ! Les gens riaient, étaient touchés, disaient que c’était pertinent, etc. De l’extérieur, on pouvait penser : « Il est un peu bizarre Théo », mais dans le bon sens du terme. 

Théo Fernandez : En grandissant, j’ai découvert la joie de me lâcher. J’ai en moi à la fois un animal qui gronde et un autre, tout mignon, qui a besoin de tendresse. J’ai toutes ces choses-là en moi. Mais je ne peux évidemment pas les exprimer telles quelles dans la vie, parce que ce serait toujours “trop” ou “bizarre”. En revanche, je peux placer ces émotions-là dans des scènes, dans des rôles. Je peux les exprimer. Quand je joue et que je me lâche vraiment, je ressens un réel soulagement. Je pense que la société ne permet pas d’exprimer toute la complexité que l’on porte en nous, alors que le jeu : si !

Théo Fernandez : C’est de n’avoir aucune certitude. Jamais ! Même quand on décroche un rôle : souvent, c’est après avoir terminé de tourner qu’on signe le contrat. Si on prend l’exemple des élèves d’Anyone : ils apprennent pendant un an avec un mentor, quelqu’un du milieu du cinéma, qui leur donne toutes les armes, puis on leur fait tourner leur bande démo. À la fin, on leur dit : « Voilà, c’est le début de la galère. Bonne chance ! » Malheureusement, on ne peut pas faire plus que ça. Alors, j’exagère un petit peu parce que cet accompagnement constitue déjà un énorme atout, mais la réalité c’est qu’il n’y a personne qui vous attend.

Dans le milieu, il y a même un peu cette idée que, si on veut vraiment devenir acteur, il faut se battre. En fait, le milieu s’en fiche complètement de vous, et ce même si vous jouez extraordinairement bien. Si on prend une Adèle Exarchopoulos ou un Raphaël Quenard, ce sont des acteurs devant lesquels on ne peut que rester bouche bée, et pourtant ça fait longtemps qu’ils font ça et ils n’ont percé qu’il y a deux ou trois ans.

Ce sera donc toujours difficile pour les gens qui veulent tout de suite rentrer dans une agence et tourner pour Netflix. Ils passeront leurs journées à se dire qu’ils n’ont pas réalisé leur rêve. Alors que si le rêve est juste de tourner et d’incarner des rôles, jouer dans un court-métrage représente déjà une réussite énorme.

Théo Fernandez : Ce sont vraiment deux opposés. Au cinéma, on utilise des micro HD qui coûtent des fortunes, capables de capter les battements de notre cœur. Donc, on peut se contenter de chuchoter, on entend très bien. Le but du cinéma est d’ailleurs de ne jamais aller au-delà de ce que l’on ressent. En cela, on peut être tout à fait taiseux ou timide au cinéma, on n’a pas du tout besoin de porter la voix. Il y a une phrase, que je me suis un peu réappropriée, qui dit : « la caméra voit ce que l’acteur cache. » Effectivement, dans la vie, on ne peut pas contrôler à 100 % ce que l’on a en nous. Même quand on essaye de le cacher, il en ressort toujours des petites choses, même subtiles. Ça, la caméra le voit ! C’est ce qu’on cherche au cinéma : le spectateur a alors vraiment l’impression d’être en position de témoin, presque de voyeur, et c’est ce qui fait qu’il croit à ce qui se passe. 

Au théâtre, c’est absolument l’inverse, puisqu’on doit aussi s’adresser à la personne qui est au fond de la salle. Le spectateur est conditionné à ce que tout ce qu’il voit sur scène soit faux. Maintenant, on peut quand même être touché par un acteur de théâtre, parce que son point commun avec le cinéma c’est la sincérité. Effectivement, au théâtre on a tendance à surjouer et à exagérer, mais ça ne signifie pas qu’on ne doit pas être sincère dans ce que l’on ressent et dans ce que l’on joue. C’est précisément parce que les comédiens de théâtre sont sincères qu’ils peuvent hurler ou en faire des caisses, tout en restant touchants et percutants.

Théo Fernandez : C’est ce qui fait qu’il y a d’excellents comédiens de théâtre qui sont aussi d’excellents acteurs de cinéma, oui. Ce truc de sincérité, si le comédien de théâtre ne l’a pas, quand il arrive devant une caméra, c’est une catastrophe. Il y a tout à refaire. J’ai tourné avec des centaines de personnes dans le cadre d’Anyone et dans 90 % des cas les meilleurs sont ceux que l’on rencontre dans la rue et qui n’ont jamais rien fait, et pas toujours ceux qui ont fait trois ans de théâtre. Ceux qui n’ont aucune connaissance en acting ont parfois ce truc un peu instinctif de “ne pas faire semblant”, de ne pas crier, de ne pas jouer une émotion, de ne pas cacher. De ne pas aller au-delà de ce qu’ils sont, finalement.

Théo Fernandez : Oui, et c’est plutôt en lien avec la vision d’Anyone. J’aimerais éviter à des gens la souffrance de tout quitter, de dépenser des fortunes pour tenter de devenir acteur à Paris et finalement se rendre compte que ce n’est pas leur truc. On en voit souvent des gens qui, parce qu’ils ont tellement investi, s’accrochent à ça et persistent, alors que ce n’est pas pour eux et qu’ils sont malheureux. Cette situation ne devrait pas exister, et c’est pour ça qu’Anyone a vu le jour, et est quinze fois moins chère que n’importe quelle autre école d’acting.

J’aimerais aussi que ceux qui hésitent à jouer parce qu’ils n’aiment pas leur voix, leur visage, leur corps, qu’ils trouvent trop imparfaits, comprennent que c’est précisément ce qu’il y a de plus beau à filmer. Il s’agit de se regarder sous le bon angle ! Quand on comprend ça, c’est un déclic pour la vie, de confiance en soi et d’amour propre. C’est juste de la joie. Pour être très franc, j’adore l’acting, mais plus j’avance avec Anyone et plus j’ai l’impression que c’est un prétexte pour faire comprendre aux gens qu’en fait ils sont tous des stars.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur les bonnes raisons de devenir comédien :

Motivation et vocation : Le métier d’acteur va au-delà du rêve de célébrité. Les acteurs qui réussissent sont souvent ceux qui éprouvent le besoin de jouer et de transmettre des émotions.

Accessibilité du métier : Selon Théo Fernandez, acteur et fondateur de l’école d’acting Anyone, le talent d’acteur peut être développé par tous. L’essentiel est de jouer sincèrement et de parler avec son cœur.

Importance du déclic : Le véritable talent réside dans l’authenticité. Théo Fernandez a souvent observé ce déclic chez ceux qu’il a formés, leur permettant de se démarquer en jouant avec sincérité.

Épreuves de la profession : Le métier d’acteur est précaire et incertain. Beaucoup de passionnés doivent persévérer dans l’incertitude pour réussir à se faire une place dans l’industrie.

Conseils aux aspirants acteurs : Avant de se lancer, les candidats devraient évaluer leurs motivations pour s’assurer qu’ils poursuivent cette ambitions pour les bonnes raisons, et voir leur singularité comme un atout à l’écran.