La réorientation est un sujet qui revient fréquemment dans l’enseignement supérieur. Chaque année de nombreux étudiants peinent à trouver leur place au sein d’une formation. Contre la perte de motivation, la solitude et le sentiment d’échec, les semestres de réorientation peuvent représenter une lumière au bout du tunnel.
L’intérêt des étudiants pour les semestres de réorientation s’avère tellement fort que certaines écoles d’orientation ont vu le jour. Face à l’échec, quels sont les moyens à votre portée pour vous relever et trouver la voie qui vous correspond ? Explication.
Se réorienter dans ses études à l’université
98 % des bacheliers français se lancent dans des études après le bac. Parmi eux, un étudiant sur quatre redouble sa première année de licence et un étudiant sur quatre se réoriente ou abandonne ses études, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Face à cette problématique, certaines écoles du secondaires programment déjà des rentrées en décalé, afin de permettre à des étudiants déçus de leur choix initial de rejoindre leurs formations en cours d’année. C’est notamment ce que proposent des formations comme l’ISCPA, Sup de Luxe, 3iL Ingénieurs… Certaines universités proposent quant à elles des semestres de réorientation. L’université Jean Moulin Lyon 3, par exemple, développe ce dispositif depuis quelques années avec son semestre “Objectif Réo”.
Avec ces cursus, l’objectif des universités est d’accueillir des étudiants souhaitant travailler sur leur poursuite d’études, tout en valorisant leur dossier pour Parcoursup. Ceux qui ne sont pas allés au bout de leur premier semestre, par manque de motivation ou d’intérêt, peuvent ainsi saisir cette nouvelle chance. Le semestre s’organise de début janvier à avril, dans le cas de Lyon 3. Le programme propose alors une remise à niveau dans des matières générales, comme les mathématiques et la culture générale et dans des matières optionnelles comme le théâtre.
Un axe majeur est dédié au projet professionnel des étudiants. « Ils définissent un projet professionnel et se positionnent sur Parcoursup en ayant travaillé leur dossier de manière approfondie », soulignent Alice Pantel, directrice du SCUIO-IP de Lyon 3. Le mot d’ordre lors de l’admission reste la motivation. « Les notes ne sont pas le critère premier. L’important est d’être motivé, curieux, de participer à tous les cours, d’avoir soif d’apprendre et l’envie de rebondir », déclare Elise Ferret, chargée de la coordination des dispositifs de réorientation du SCUIO-IP de Lyon 3. Dans la même idée, en partenariat avec les universités Lyon 1 et Lyon 2, une semaine appelée « Booste ta réo » propose des conférences, des ateliers de réorientation et de connaissance de soi, de l’aide à la rédaction de CV, etc… dédiés à tous les étudiants cherchant à se réorienter.
Émergence des écoles dédiées à l’orientation et à la réorientation
Cette nouvelle problématique d’orientation et de réorientation a permis à des écoles spécialisées de voir le jour. « L’enseignement supérieur est devenu une jungle dans laquelle les parents et les étudiants ont de plus en plus de mal à se repérer », souligne Romain Demeyrier, directeur de l’école d’orientation de transition Parenthèse Utile. À la différence des semestres de réorientation, les écoles d’orientation présentent des formations plus approfondies. Elles demandent donc davantage d’investissement de la part des jeunes. L’aspect académique est laissé de côté pour favoriser une pédagogie active !
Établie à Lyon, Parenthèse Utile est une association et une école de transition qui permet aux jeunes de 16 à 25 ans d’être accompagnés à travers une année ou un semestre. Sans mauvais jeu de mots, cette parenthèse met en place un accompagnement global et riche pour les jeunes, à plein temps. Il s’articule autour d’un soutien à l’orientation, de cours innovants et d’immersions en milieux professionnels. « Les jeunes ont trois jours de cours les lundis, les mercredis et les jeudis. Deux jours d’immersions professionnelles sont prévus les mardis et les vendredis. Chaque semaine, ils appréhendent un secteur d’activité différent : commerce, hôtellerie, banque, etc. »
À la fin de ce parcours de transition, les jeunes ont découvert un maximum d’éléments et de secteurs d’activité pour faire leur choix en toute connaissance de cause. « Ils travaillent sur des projets et parfois sur des pédagogies de classes renversées où ils construisent eux-mêmes le cours. » 93 % des 115 jeunes accompagnés depuis 2021 ont réussi à trouver leur voie et à se relancer dans un nouveau projet professionnel en études supérieures, en formations professionnelles ou dans un emploi.
La satisfaction des étudiants réorientés en cours d’année
À l’Université Lyon 3, le taux de satisfaction des étudiants se situe entre 96 et 98 %. Pour la majorité des jeunes apprenants, le semestre a été plus que positif. Il leur a permis d’augmenter leur chance d’une orientation réussite et de définir un nouveau projet professionnel. Plusieurs enquêtes menées par l’université sont organisées suite aux semestres de réorientation pour évaluer la satisfaction des participants, connaître leur nouvelle situation et leur avis sur leur nouvelle formation. Cette dernière fait-elle sens après ces mois de transition ? Il y a un réel suivi pour mesurer l’impact du parcours de réorientation sur l’étudiant.
Pour les apprenants issus d’écoles d’orientation, la satisfaction est aussi de mise. Le parcours présenté est très enrichissant et correspond à leurs besoins et attentes lors de l’inscription. Pour Théo, ancien apprenant au sein de Parenthèse Utile, l’expérience a été fondatrice pour son parcours : « C’est vraiment pluridisciplinaire. Il y a aussi bien des cours sur des matières générales que sur la confiance en soi et l’orientation, ainsi que des journées sur le terrain. » Les étudiants ont approfondi un temps de recherche basé sur eux et sur leur métier futur. « C’est intéressant parce que l’on voit l’ensemble des professions existantes et cela nous permet d’éliminer des pistes, d’en découvrir d’autres et d’en approfondir certaines. »
Les étudiants, un jour en difficulté face à leur orientation ont, le lendemain, évolué et ouvert leur champ des possibles, franchissant ainsi le pas vers la réorientation. « L’important est de s’écouter. Prendre conscience de sa situation. Si vous n’êtes pas à l’aise avec ce que vous faites, prenez du temps pour trouver une solution. Un temps utile et actif », souligne Théo. L’objectif de ces parcours est de vous accompagner. Il est nécessaire néanmoins de rester actif, chercher ses intérêts, travailler sur soi, explorer et tenter de nouvelles expériences.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet des semestres de réorientation, une solution pour trouver sa voie.
Importance de la réorientation : Avec un nombre croissant d’étudiants perdus dans leur orientation, les procédures de réorientation se présentent comme une solution pour les aider à redéfinir leur parcours académique, une passerelle favorisant une meilleure compréhension de leurs intérêts et de leurs capacités.
Mise en place de dispositifs d’accompagnement : Des initiatives telles que “Objectif Réo” à l’Université Lyon 3 et “Booste ta réo” à Lyon 2 permettent aux étudiants de travailler sur leur projet professionnel au sein d’un cadre structuré, avec des ateliers, des conférences et des supports adaptés.
Croissance des écoles dédiées à l’orientation : L’émergence d’écoles spécialisées, comme Parenthèse Utile, offre aux jeunes de 16 à 25 ans un accompagnement global à travers des cursus qui allient cours innovants et immersions en milieu professionnel, favorisant ainsi une approche active de leur orientation.
Adaptation des programmes aux besoins : Les formations intégrant des compétences en transition écologique et en innovation sont de plus en plus au rendez-vous. Les écoles renforcent leur pédagogie pour s’assurer que les étudiants acquièrent des connaissances pratiques applicables lors de leur insertion professionnelle.
Taux de satisfaction élevé : Les retours des étudiants montrent des taux de satisfaction très élevés. Les établissements répondent efficacement aux attentes des étudiants, grâce à des services, des centres d’informations et des chargés d’orientation, qui les aident à se sentir épanouis dans leurs choix professionnels.