Les établissements d’enseignement supérieur publics ont l’obligation de mettre en œuvre des aménagements pour les étudiants en situation de handicap. Des associations sont également présentes pour accompagner ces jeunes, qui ne sont pas toujours au courant de leurs droits.
En France, de quels accompagnements peuvent bénéficier les étudiants en situation de handicap ? Tous ne sont pas au courant de leurs droits. Pourtant, « les établissements d’enseignement supérieur publics ont obligatoirement une mission handicap intégrée », indique Pierre Crescenzo, président de l’association APACHES (Association des Professionnels d’Accompagnement du Handicap dans l’Enseignement Supérieur). « Nous avons encore des étudiants qui nous disent qu’ils ne savaient pas que ça existait, malgré de nombreuses campagnes de communication », explique-t-il.
« L’aménagement des examens (contrôle continu, oral, écrit, sortie notée…) est obligatoire », détaille Pierre Crescenzo. En revanche, c’est à l’étudiant d’en faire la demande, soit en première année, soit plus tard pendant son cursus. Ses besoins sont analysés par la mission handicap, en collaboration avec le service de santé de l’établissement. « Tout ça est résumé dans un document, signé par le président ou le directeur de l’établissement, qui indique les aménagements qui doivent être faits par les enseignants pour l’étudiant en question », ajoute Pierre Crescenzo, lui-même enseignant-chercheur à l’Université Côte d’Azur.
Des aménagements pour suivre les cours sont également mis en place, même s’ils ne sont pas obligatoires. « Toutes les universités le font, et quasiment tous les autres établissements du public, assure Pierre Crescenzo. Il peut s’agir d’une personne qui prend les notes à la place de l’étudiant, d’avoir une salle accessible pour tous, des interprètes en langue des signes… Nous pouvons tout inventer pour aménager leurs études. » À la rentrée 2022, plus de 59 000 étudiants accompagnés par une mission handicap avaient été recensés dans les établissements d’enseignement supérieur publics et privés d’intérêt général.
« Nous sommes là pour les renseigner sur leurs droits »
Les jeunes en situation de handicap peuvent aussi se tourner vers des associations qui les guideront pendant leurs études, mais aussi dans leur insertion professionnelle. « Nous sommes là pour les renseigner sur leurs droits, mais aussi pour les aider à se poser les questions utiles pour leurs projets », témoigne Katia Couton-Wyporek, coordinatrice générale de Droit au savoir, un collectif national inter-handicap de 33 associations.
Les demandes, elles, ont évolué. « Nous avons énormément de questions sur les études à l’étranger, ça n’existait pas il y a vingt ans. Cela montre que l’on a beaucoup progressé, y compris au niveau des droits », assure-t-elle, évoquant la circulaire du 10 juillet 2024, consultable sur le site du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à laquelle l’association a contribué avec d’autres partenaires. « Nous travaillons pour que les droits soient respectés au sein des établissements, car ils ne sont pas toujours connus, mais aussi pour qu’ils évoluent en même temps que les besoins dans une société qui se transforme. » Grâce à un large réseau (collectif et partenaires), Droit au savoir peut aiguiller les étudiants vers d’autres organismes en fonction de leurs interrogations. « On ne laisse jamais un étudiant sans réponse », promet Katia Couton-Wyporek. L’association entretient notamment « des contacts privilégiés » avec les missions handicap.
La mise en relation avec des entreprises
Quant à l’insertion professionnelle, d’autres associations, comme Arpejeh, mettent en relation des jeunes avec des entreprises. « Nous avons un réseau d’entreprises membres (majoritairement des employeurs privés et une dizaine d’employeurs publics), prés de 160 au total, avec lesquelles on travaille », explique Solène Roques, chargée de mission sur l’académie de Montpellier. L’association est basée sur cinq régions (Ile-de-France, Hauts-de-France, Bretagne, Rhône-Alpes, et une partie de l’Occitanie), mais peut accompagner des jeunes d’autres territoires selon les demandes et besoins.
Arpejeh vient notamment en aide aux jeunes en situation de handicap à la recherche d’un stage, d’une alternance ou d’un emploi. « Nous avons un tableau de candidatures. On y intègre les candidats qui nous ont fait remonter un besoin, comme un stage longue durée sur un secteur particulier. Nos entreprises membres peuvent ensuite y piocher des candidats, consulter leurs CVs », détaille Solène Roques. L’association organise également des visites d’entreprises, des coachings sur l’écriture de CVs et lettres de motivation, ou encore des simulations d’entretiens, entre autres.
Sur Parcoursup, les futurs étudiants peuvent par ailleurs remplir un document dans lequel ils renseignent brièvement l’accompagnement dont ils ont bénéficié au lycée ou au collège. Il sera envoyé automatiquement, s’ils le souhaitent, à leur futur établissement, uniquement après l’acceptation de leur candidature et confirmation de l’inscription de la part de l’élève, afin d’éviter toute discrimination.