Formation professionnelle : un secteur porteur pour la EdTech

Formation professionnelle : un secteur porteur pour la EdTech

En 2024, la filière EdTech compte plus de 540 entreprises en France. Elles sont divisées équitablement en trois secteurs : l’enseignement scolaire, l’enseignement supérieur, et la formation professionnelle. Pourtant, c’est dans cette dernière qu’elles rencontrent le plus de succès.


Son but : mettre la technologie au service de l’éducation et de la formation professionnelle. En France, la filière EdTech continue de se développer : aujourd’hui, elle compte « plus de 540 entreprises, et représente 15 000 emplois », indique Orianne Ledroit, directrice générale de EdTech France.

« Ces entreprises s’adressent surtout et d’abord aux professionnels de la pédagogie : enseignants, formateurs… Tous ceux qui ont une responsabilité ou un rôle dans l’accompagnement pédagogique de personnes, enfants ou adultes », explique Orianne Ledroit. Elles sont également destinées directement « à ceux qui peuvent utiliser des solutions », comme des élèves ou parents d’élèves.

Le marché se divise en trois secteurs : l’enseignement scolaire (jusqu’au bac ou équivalent), l’enseignement supérieur (établissements publics et privés), et la formation professionnelle (demandeurs d’emploi, CPF, formations en entreprises). Les entreprises de la filière EdTech y sont réparties équitablement, « entre 150 et 200 dans chaque secteur », détaille Orianne Ledroit. « Il y a aussi des EdTech qui s’adressent à plusieurs marchés, à celui de l’enseignement scolaire et de l’enseignement supérieur par exemple, ou de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ».

Malgré tout, c’est bien le secteur de la formation professionnelle qui enregistre « les plus belles réussites ». « C’est là où nous avons les plus grosses entreprises et le plus d’impact », assure Orianne Ledroit. Comment l’expliquer ? « L’apprentissage en ligne est le moins questionné, et il a été très utile durant la période Covid et post Covid », ajoute la DG de EdTech France.

Cette dernière évoque trois raisons. Premièrement, « les investissements publics en la matière » (CPF, simplification du droit à la formation). Orianne Ledroit souligne également « un énorme besoin de formation des adultes ». Ce dernier « s’accélère avec la diffusion des technologies, notamment dans les métiers. L’avancée de l’IA générative accentue davantage ce besoin de se former tout au long de sa vie, quel que soit son poste ». Enfin, ces entreprises sont « capables de répondre à des besoins massifs de formation ». « Des opérateurs qui font de la formation en ligne, OpenClassrooms, Studi, ou encore Skill&You par exemple, sont capables de faire entrer en formation de manière rapide, sans la lourdeur administrative d’un centre classique. La puissance du numérique, c’est que nous n’avons pas besoin de salle de classe, de formateur en présentiel. On peut donc massifier très fortement ».

« Au-delà de ces trois raisons, ce sont des solutions qui ont très vite fait leurs preuves », précise Orianne Ledroit, évoquant une « consolidation de l’appareil de formation français, historiquement très présentiel ». « Ces entreprises apportent des réponses à des besoins en formation qui ont évolué. Les personnes ont des contraintes personnelles ou géographiques qui ne sont pas prises en compte dans les processus classiques de formation », ajoute-t-elle. Les taux de diplomation et d’insertion dans l’emploi « sur les métiers visés » seraient quant à eux « aussi bons, voire même meilleurs que des centres de formations classiques ».

Les autres secteurs rencontrent plus de difficultés, en raison de « marchés moins structurés ». À l’exception des établissements privés de l’enseignement supérieur, « qui ont une capacité d’achat des solutions, mises à disposition de leurs étudiants et de leurs enseignants ».

Pour le reste du milieu scolaire, Orianne Ledroit relève « notamment des enseignants peu formés en la matière, et des classes peu équipées en informatique et numérique ».

De plus, l’utilisation de la technologie dans l’éducation fait encore des sceptiques. « On reproche souvent à la EdTech d’inventer des choses inutiles, de créer des gadgets pour l’éducation, déplore Orianne Ledroit. En réalité, la majeure partie des Edtech travaille avec des chercheurs, en sciences cognitives, dans l’IA, dans la technologie… »

Selon la DG d’EdTech France, ces entreprises « s’inspirent beaucoup des mécanismes d’apprentissage, du fonctionnement du cerveau, de la manière dont la curiosité des élèves peut être suscitée, des techniques pour apprendre de manière solide, fluide et intuitive grâce à la technologie ». « Nous ne sommes pas des apprentis sorciers dont le seul but est de numériser l’éducation et de remplacer les profs, c’est vraiment tout le contraire ! », défend-t-elle, déclarant « pâtir des débats sur les écrans ». « On doit avoir une école plus performante, moins laisser décrocher les enfants, consolider les savoirs, et inclure les besoins particuliers, comme pour les élèves dyslexiques par exemple. Les entreprises, avec les chercheurs, conçoivent les solutions qui répondent à ces défis-là ».


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : l’essor et l’impact de la filière EdTech sur la formation professionnelle.

Croissance de la filière EdTech : En 2024, la France comptabilise plus de 540 entreprises dans le secteur de l’EdTech, réparties équitablement entre l’enseignement scolaire, l’enseignement supérieur, et la formation professionnelle, cette dernière étant la plus dynamique.

Avantages de la formation professionnelle : Le secteur de la formation professionnelle bénéficie d’un fort besoin de formation continue, stimulé par les avancées technologiques et l’impact de la pandémie de Covid-19. Les investissements publics comme le Compte Personnel de Formation (CPF) facilitent l’accès à ces formations.

Solutions innovantes et efficaces : Les entreprises EdTech comme OpenClassrooms et Skill&You offrent des formations en ligne qui respectent les contraintes géographiques et personnelles des apprenants, montrant de bons taux de diplomation et d’insertion dans l’emploi, parfois supérieurs aux centres de formation classiques.

Scepticisme et défis dans d’autres secteurs : Malgré le succès de la formation professionnelle, l’enseignement scolaire rencontre des obstacles, tels que le manque de formation des enseignants et l’insuffisance des équipements. De plus, certaines innovations EdTech sont perçues comme des “gadgets”, ce qui nuit à leur acceptation.

Engagement pour l’amélioration éducative : Les entreprises EdTech collaborent avec des chercheurs pour développer des solutions basées sur les mécanismes d’apprentissage, et visent à renforcer l’efficacité de l’éducation en répondant à des besoins particuliers, comme l’inclusion des élèves dyslexiques, tout en cherchant à ne pas remplacer les enseignants, mais à les soutenir.