C’est devenue une priorité en matière d’éducation nationale : lutter contre le décrochage des élèves qui entraîne des sorties précoces du système scolaire. Quel rôle avons-nous tous à jouer, quelles solutions mettre en place ?
Le décrochage scolaire désigne l’arrêt temporaire ou définitif des études. Ainsi, les étudiants ou élèves concernés abandonnent leur parcours scolaire, avant même d’obtenir le diplôme tant convoité. Comment s’en prémunir ?
Décrochage scolaire, les chiffres
Parce qu’ils le considèrent comme un véritable fléau sociétal, les pays de l’UE se sont fixés comme objectif que les « sorties précoces » représentent moins de 10 % des jeunes de 18-24 ans à l’horizon 2020. Où en sommes-nous ?
Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en France, en 2022, les sorties précoces du système scolaire en pourcentage des 18-24 ans sont de 9,2 % pour les garçons et de 6 % pour les filles ; soit une moyenne générale de 7,6 % ; en-dessous du seuil qui avait été fixé, bonne nouvelle !
Comment ce chiffre peut-il être maintenu, voire réduit, et comment faire en sorte que nos enfants ne soient pas concernés ? Car pour autant, près de 80 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification et 60 000 mineurs ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi, rencontrant beaucoup de difficultés pour s’insérer dans le monde du travail.
Des mesures de prévention et de lutte
Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour réduire le décrochage scolaire. C’est le cas du parcours « Ambition emploi » des lycées professionnels. Des acteurs territoriaux se rendent disponibles pour construire auprès du lycée un parcours personnalisé, adapté aux objectifs définis pour chaque élève. N’excédant pas quatre mois, il permet à l’élève d’être suivi par un professeur référent et un conseiller de la mission locale jusqu’à son inscription dans une nouvelle formation, un parcours d’insertion ou un accès dans l’emploi. Au collège comme au lycée, des groupes de prévention du décrochage scolaire (GPDS) sont mis en place. Piloté par le chef de l’établissement, le groupe rassemble enseignants, infirmier de l’établissement, psychologue scolaire… Comme son nom l’indique, le GPDS identifie l’élève en difficulté, mais lui apporte aussi une solution concrète pour le remobiliser ou le former. De plus, dès qu’un élève ressent des difficultés pour suivre une ou plusieurs matières, il peut se tourner vers « Devoirs faits » : un temps dédié à la réalisation des devoirs, en lien avec les connaissances et compétences déjà travaillées en classe.
Rappelons que la scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Pour lutter contre le décrochage à partir de cet âge-là, un accompagnement a été mis en place pour les 16-18 ans à la rentrée 2020 : l’obligation de formation afin de les réorienter vers un parcours d’accompagnement et de formation. D’autres initiatives sont en cours d’expérimentation ; c’est le cas notamment de « Tous droits ouverts » (TDO), mis en place de façon progressive dans une dizaine d’académies depuis 2023 pour renforcer le dispositif GPDS.
Le rôle des parents
N’omettons pas les parents qui vont bien entendu jouer un rôle essentiel, les études montrant que le décrochage scolaire est souvent lié à la conjonction de plusieurs facteurs : scolaires, mais aussi personnels, familiaux… Le maître mot restant la communication ! Sondez votre enfant, cherchez à comprendre pourquoi et par quoi il est démotivé. Ne rompez pas le lien avec son établissement et demandez à rencontrer son professeur principal ou le CPE (conseiller principal d’éducation). Tutorat, changement de spécialité, aménagement, réorientation, stage passerelle, formation en 1 an, alternance ou autres alternatives, adaptive learning (apprentissage adaptatif grâce au numérique)… il existe des solutions !
Exemples de ressources
– Pour les 16-18 ans (et leurs parents) hors circuit scolaire et sans emploi, un numéro vert : 0 800 122 500 et un site www.nouvelles-chances.gouv.fr,
– Le réseau FOQUALE rassemble les acteurs de l’éducation nationale intervenant dans la prise en charge des jeunes sortis sans diplôme ni niveau suffisant de qualification : établissements, Centres d’information et d’orientation (CIO), personnels de la mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), structures de retour à l’école (SRE). Se rapprocher de l’établissement de son choix dépendant de son Académie.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Lutte contre le décrochage scolaire, comment faire ?
Chiffres et objectifs : Bien que les sorties précoces soient inférieures à 10 % en France, avec un taux de 7,6 % en 2022, environ 80 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans aucune qualification, soulignant la nécessité d’actions continues.
Mesures de prévention : Des dispositifs comme le parcours “Ambition emploi” et les Groupes de Prévention du Décrochage Scolaire (GPDS) aident à identifier et à soutenir les élèves en difficulté, offrant un suivi personnalisé et des solutions concrètes pour leur remobilisation.
Initiatives pour les 16-18 ans : L’obligation de formation introduite en 2020 vise à réorienter les jeunes vers des parcours de formation ou d’emploi. Des projets comme “Tous droits ouverts” renforcent le dispositif GPDS pour prévenir le décrochage.
Rôle crucial des parents : Les parents doivent rester engagés, communiquer avec leurs enfants pour comprendre les sources de démotivation, et collaborer avec les écoles pour explorer des solutions comme le tutorat, les changements de spécialité, ou des formations alternatives.
Ressources et soutien : Des ressources telles que le réseau FOQUALE et des numéros verts offrent un soutien aux jeunes et aux parents. Ces initiatives visent à réintégrer les jeunes dans le système éducatif ou à les orienter vers l’emploi.