Après des années dans le monde du travail, certains professionnels décident de reprendre des études pour évoluer au sein de leur entreprise. L’Executive MBA à temps partiel est l’une des formations phares pour réussir ce tournant.
Que ce soit pour briser un plafond de verre, accélérer sa carrière ou changer de trajectoire, de plus en plus de professionnels décident de suivre un MBA ou un Executive MBA. « Selon moi, faire ce type de formation cache souvent une crise existentielle, un moment fort où une personne veut transformer sa vie professionnelle », résume Alon Rozen, directeur des Ponts Business School.
Sortir de la technique pour prendre en responsabilités
Parmi les profils d’apprenants, certains ont « un bon profil technique et souhaitent prendre des responsabilités », affirme-t-il par ailleurs. C’est le cas de Mylène, spécialisée en nutrition humaine, qui travaille depuis 13 ans chez Gira Conseil, une société de conseil en études de marché spécialisée dans le secteur agro-alimentaire.
« J’ai été embauchée avec un profil très scientifique et technique. Pendant mes études, j’avais mis de côté les matières portant sur l’économie, la finance, etc. Or, ce sont des compétences que j’ai dû mettre en œuvre assez vite. J’ai donc appris en faisant », résume-t-elle.
C’est en 2022 que son supérieur lui propose d’évoluer au sein de Gira. « Il avait bien conscience de mon profil et savait que pour progresser, une formation en management était nécessaire », précise Mylène. Après quelques mois de réflexion, elle s’oriente vers un Executive MBA à Rennes BS, formation qu’elle a terminée en mars 2024.
Ingénieur, lui aussi, Ahmed suit un EMBA à l’ESSEC dont il sera diplômé à la fin de l’année 2025. « J’ai intégré mon entreprise, ENERGTRAG, spécialiste des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, en avril 2023. Quelques mois plus tard, j’ai parlé à la direction de mon projet de suivre ce cursus », raconte-t-il.
Après une période de discussion, son entreprise valide le projet. « Cette formation apporte une vision généraliste du management et donne une dimension entrepreneuriale. Comme je développe des activités en France et sur de nouveaux marchés à l’international, mon employeur a pu voir l’intérêt de m’accompagner », explique-t-il.
Une approche approuvée par Alon Rozen. « Pour lever les barrières des entreprises, les candidats peuvent expliquer que ce qu’ils apprennent le vendredi en formation pourra être appliqué dès le lundi en entreprise. Pour le même salaire avant un EMBA, l’entreprise a face à lui un salarié qui a plus de connaissances et change de vision. »
Un accompagnement concret de l’entreprise
Au-delà de la validation du projet, le soutien de l’entreprise pendant le parcours est essentiel. Ce soutien peut être financier mais aussi en libérant du temps. « Les sociétés les plus soutenantes vont accepter les absences ou le travail à distance de leurs salariés pour aller en formation. Pour les moins arrangeantes, les salariés vont devoir poser des congés pour se former », estime Alon Rozen.
Mylène Potier, elle, a pu compter sur son entreprise et ses collègues pendant son EMBA à Rennes SB qui comptait deux à trois jours de formation par mois. « J’ai pu me dédier à la formation tout en continuant de travailler. Mes collègues et mon chef ont fait en sorte de me dégager du temps et me permettre de me focaliser sur mes études ».
Même flexibilité pour Sergi, diplômé d’un Global Executive MBA à l’école des ponts business school qu’il a réalisé en parallèle de son emploi au sein de Werfen situé en Espagne. « Mon entreprise m’a soutenu pendant tout mon parcours. Je n’avais pas besoin de poser des congés pour suivre ma formation. Quand j’étais à Paris pour une semaine, on me laissait l’espace pour ma formation », explique-t-il.
Un accélérateur de carrière
Et si chacun des témoins a pu avoir le soutien de leur entreprise, c’est notamment dans une logique de progression de carrière. « Dans notre établissement, nous avons différents profils. Certains apprenants veulent évoluer en interne ou changer de secteurs au sein de leur société, d’autres changer d’entreprise. Ceux qui souhaitent rester dans leur entreprise, il arrive fréquemment qu’ils soient promus au cours de la formation », affirme Alon Rozen.
C’est ce qu’a vécu Mylène qui est passée de consultante sénior à directrice de pôle pendant son EMBA. Un poste de management qui lui donne de l’autonomie dans ses activités professionnelles.
De son côté, Ahmed a pour objectif de progresser au sein de l’entreprise. « Ma société sait que ce type de formation permet de préparer une évolution de poste, de périmètre ou de mission, un sujet qui sera abordé à la fin de la formation ! », sourit le jeune homme.
« Avec un EMBA à temps partiel, la majorité des apprenants est promue très rapidement. Sans promotion, il y a un risque de perdre un vrai talent », conclut Alon Rozen.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Faire un MBA ou un EMBA, « un moment fort pour transformer sa vie professionnelle ».
Raisons de suivre un MBA/EMBA : Les professionnels choisissent ces formations pour briser le plafond de verre, accélérer leur carrière ou changer de trajectoire, souvent lors d’une crise existentielle de leur parcours professionnel.
Élargir ses compétences : De nombreux apprenants utilisent le MBA/EMBA pour sortir des compétences techniques et acquérir une vision généraliste du management, essentielle pour prendre des responsabilités accrues.
Soutien de l’entreprise : Le succès du parcours dépend en partie du soutien de l’entreprise, offrant des aides financières et du temps libre pour faciliter la formation tout en maintenant l’engagement professionnel.
Accélérateur de carrière : L’EMBA est souvent un levier majeur pour une progression de carrière, avec des possibilités de promotions significatives pendant ou après la formation, répondant aux aspirations d’évolution des participants.
Impact immédiat : Les compétences acquises dans les programmes peuvent être appliquées rapidement au travail, transformant la perception de l’employeur sur la valeur du salarié, ce qui renforce leur importance et justifie l’investissement.