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L’alternance : une étape stratégique dans son parcours professionnel ? 

Les avantages du contrat d'alternance

En avril 2024, la France comptait 991 000 apprentis. Le dispositif de l’alternance a su consolider sa place dans le parcours des étudiants du secondaire comme de l’enseignement supérieur. Quels sont donc les avantages de ce contrat ? Est-ce un réel tremplin pour la suite de son parcours professionnel ?


Les contrats en alternance sont des contrats de travail qui incluent une formation diplômante ou qualifiante et s’adressent en grande majorité aux jeunes de moins de 30 ans en cours d’insertion dans la vie professionnelle. Les deux principales formes de l’alternance sont le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. 

Toutes les formations, quel que soit le niveau, peuvent bénéficier de ce type de contrat : du CAP au Mastère spécialisé (bac+6), en passant par le bac professionnel, le BTS (bac+2), le bachelor ou la licence professionnelle (bac+3). Selon L’Observatoire de l’Alternance, 93 % des alternants déclarent avoir fait « un vrai choix » en se lançant dans cette voie en 2023. 78 % recommandent le dispositif et lui attribuent une note supérieure à 8 sur 10 (+11 points par rapport à 2022 et +14 par rapport à 2021). Un engouement qui s’explique par des taux d’insertion record, dès la sortie de formation : 7 apprentis sur 10 trouvent un emploi dans les 7 mois une fois diplômés.

Pour Amaury Montmoreau, fondateur d’Eiquem, un cabinet de recrutement parisien, les intérêts de l’alternance sont aussi financiers. « L’alternance donne un salaire qui permet de financer ses études et de commencer à cotiser pour sa retraite. » Il ajoute que pendant longtemps, l’alternance était vue comme une voie de garage pour les jeunes qui devaient aller vite sur le marché du travail. « Son image a complètement changé : l’alternance est aujourd’hui perçue par les employeurs comme une force. Le dispositif les rassure lorsqu’ils cherchent à recruter : ils privilégieront un candidat qui a réalisé une alternance car ils ne sont pas les premiers à le tester. » 

Olivia Ryez a 25 ans. Elle souhaitait devenir juge pour enfants après une licence de droit mais a finalement bifurqué vers un master en communication à l’ISCOM à Lyon, avec un an d’alternance après 6 mois de cours et 6 mois de stage. « J’ai trouvé un stage chez Les Petites Familles, où tout était à faire : le site internet, la communication, etc. Ce stage a débouché sur un an d’alternance, puis sur un CDI », explique la jeune femme. Elle occupe alors un poste très hybride durant son année d’alternance, qui lui permet de « connaître l’entreprise comme sa poche ». L’alternance ressemble-t-elle plus à un vrai poste que le stage ? « Oui, assure Olivia, surtout dans une très jeune entreprise où tout est à faire. On devient un membre à part entière de l’équipe, avec beaucoup de responsabilités. »

Pour Raphaël Fuentes, 27 ans, ancien élève de l’École Supérieure du Digital et Consultant Data Analyst en aéronautique, ses deux années d’alternance ont été bénéfiques à plusieurs niveaux : « Mon alternance m’a permis d’être confronté à la réalité des métiers de la data, et je suis aujourd’hui beaucoup plus confiant dans mes prises de décision. Elle m’a aussi permis d’obtenir un meilleur salaire dans mon premier emploi, car j’avais les preuves concrètes de mes compétences. » Tout comme Olivia Ryez, il affirme que la plupart des élèves de sa promotion étaient déjà en processus de recrutement avant même la fin de leur alternance.

Le dispositif améliore l’employabilité des jeunes, en leur donnant les codes de l’entreprise et du monde du travail. « C’est aussi une première occasion de développer son réseau professionnel, et de mieux savoir ce qu’on recherche », ajoute Amaury Montmoreau. « Elle permet de confronter ses connaissances théoriques à la pratique, de valider ou d’invalider son parcours professionnel ». L’exemple d’Olivia Ryez est à cet égard très parlant : sans son alternance, elle n’aurait sans doute pas découvert son intérêt fort pour le marketing et la création pédagogique. « Avoir un poste en alternance très hybride nous permet de déceler ce pour quoi on a le plus d’appétence. »

L’alternance présente aussi des points de vigilance, car elle ne débouche pas systématiquement sur un job dans l’entreprise d’accueil : « Les grands groupes emploient beaucoup d’alternants pour des questions de quotas, mais ils n’ont pas forcément de poste à la clé », souligne Amaury Montmoreau. En revanche, si un poste s’ouvre, ils privilégieront leurs alternants. Olivia ajoute avoir noté un plus fort engagement chez les élèves de son master en alternance dans de petites entreprises que dans les grands groupes, avec un meilleur taux d’embauche à l’issue des contrats. 

« À noter également que le rythme est soutenu, qu’il y a beaucoup de compétition sur les offres, qu’il est plus difficile de participer à la vie étudiante et que son réseau peut en pâtir », alerte Amaury Montmoreau avant de conclure positivement : « Mais cela reste un réel tremplin. On voit vite le niveau de maturité de quelqu’un qui a fait une alternance : il a déjà des réflexes de salarié. »