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Formatrice, un métier de partage réciproque 

Lucie Roose nous raconte son parcours en tant que formatrice.

Les formations enrichissent les salariés. Le rôle du formateur est donc fondamental pour accompagner et faire évoluer les compétences de ses apprenants. Mais comment devient-on formateur ? Quels sont les dessous du métier ? À 38 ans, Lucie Roose a fait le choix de se réorienter pour devenir formatrice et accompagnatrice des dirigeants de PME. Elle nous répond.


Lucie Roose : Je suis formatrice freelance auprès d’équipes et de directions commerciales depuis 8 mois. J’accompagne les dirigeants de PME dans le développement de leurs enjeux commerciaux sur des sessions de formation. Je les anime sur une, deux ou trois journées selon les besoins des clients et, bien souvent, leur budget. Le but est de former les équipes commerciales à la négociation, au management d’équipe et au pilotage. J’apporte une expertise et je contribue à la croissance et à la compétitivité des entreprises que j’accompagne. Je dispense également des cours aux étudiants dans les écoles de commerce et d’ingénieur. Enfin, je suis aussi membre du jury lors des temps de recrutement et lors des soutenances de mémoire. 

Lucie Roose : Le choix de me spécialiser est lié à mes expériences précédentes. Je sors de 15 ans au sein du groupe agroalimentaire Saint Michel. L’idée était de mettre à profit les compétences que j’ai acquises dans ce domaine-là pour les partager à mes clients en entreprise et dans les écoles. 

Je suis devenue freelance parce que j’avais envie de voir autre chose. Je cherchais beaucoup de sens à ce que je faisais, j’avais le besoin d’être utile et libre. Je voulais avoir la possibilité de rencontrer des profils de clients variés et d’intervenir dans d’autres secteurs que l’agroalimentaire. 

Lucie Roose : J’aime l’autonomie que permet mon travail et la diversité des clients et des apprenants. J’ai aussi une agilité dans la prise de décision, liée à mon statut d’auto-entrepreneur. J’ai la capacité d’allier création et pragmatisme. Ce qui ressort le plus à la fin de mes formations, c’est ma pédagogie et mon enthousiasme, et c’est ce qui me fait dire que je suis au bon endroit. 

Les formations nourrissent ma quête de sens et le besoin que j’ai de partager et d’être utile. Je propose mes expériences, mes compétences et en échange les personnes me nourrissent par leur vie professionnelle, ce qui permet de co-construire des ateliers. J’ai l’impression d’aider et en retour, d’apprendre énormément. J’avais besoin de continuer à apprendre et grandir sur des sujets très variés. 

Lucie Roose : La charge administrative. Entre l’Urssaf, les facturations … Ce n’est pas la partie qui me plaît le plus et c’est chronophage. Comme je suis toute seule, cela me prend du temps et j’avais moins appréhendé cette partie avant de me lancer. C’est le seul inconvénient de mon métier de freelance.

Lucie Roose : J’ai deux journées types possibles. La première est une journée de production de contenu. J’effectue un travail de fond pour comprendre l’entreprise ainsi qu’une immersion dans la structure, pour voir le métier et ses enjeux. Je réfléchis à des idées, les compétences à cibler et les objectifs de la formation. J’ai toute une partie où je me nourris de l’actualité pour mes productions de cas pratiques, études de cas, faire le parallèle avec des situations, je cadre la formation dans leur écosystème et l’actualité. 

La deuxième journée type, c’est lorsque je suis en formation. Cette semaine, j’ai fait trois jours de formation, de 7 heures par jour. Je suis face au public, j’alterne entre les jeux de rôle, brise-glace, je fais des cas pratiques, des ateliers, des mises en situation, avant de faire la théorie. L’auto debrief des participants et des spectateurs permet de poser ensuite des concepts, des théories, des outils. C’est une méthode qui permet d’être concrète, pouvoir monter en compétences, utiliser les outils que je propose. Mes modules peuvent porter sur : les techniques de vente, les principes et stratégies de négociation commerciale, le développement des compétences en écoute active, la prise de parole en public et la gestion des relations interpersonnelles, les techniques de management moderne,…

Lucie Roose : Après 5 années d’études au sein de l’IAE de Lyon III et l’obtention d’un diplôme Master II en Vente et Management Commercial, j’ai démarré ma carrière au sein du groupe agroalimentaire français Saint Michel Biscuits. J’ai fait un stage puis j’ai été embauchée en tant que chef de secteur pour les 2 Savoies. Après quatre années d’expériences de terrain, j’ai eu l’opportunité de devenir Directrice Régionale des Ventes à 29 ans, un nouveau défi.

Après dix années riches et intenses sur ce poste, j’ai voulu relever un nouveau challenge et je voulais retrouver du sens au sein de mon activité professionnelle. Cela faisait des années que j’avais l’envie de me lancer en tant qu’indépendante et de mettre à profit mes compétences pédagogiques et commerciales en tant que formatrice d’entreprises et d’écoles supérieures. 

Lucie Roose : Pour ma réorientation, j’ai été accompagnée par l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) ainsi que par une coach professionnelle afin d’entamer une démarche de reconversion professionnelle. J’ai élaboré un dossier de reconversion que j’ai présenté au comité de la transition professionnelle afin de construire un business plan précis et d’affiner mon projet. La commission ayant validé le caractère sérieux de mon projet, j’ai démissionné et lancé mon idée d’entreprise. Cette validation était importante pour moi, car elle permettait d’ancrer mon projet dans un cadre réel et de passer du rêve à une réelle mise en œuvre.

Lucie Roose : Mon premier conseil serait d’oser : oser se lancer, oser rêver grand, oser être opportuniste ! De façon plus pragmatique, les premiers pas sur le marché du travail sont des moments importants et marquants dans une carrière professionnelle. Connaître ses forces et ses compétences, définir ce qui nous fait vibrer, les secteurs d’activité qui nous attirent, c’est fondamental. Il faut se préparer à se vendre auprès des recruteurs, c’est l’une des clés de la réussite !

Lucie Roose : Je lui conseillerais de faire un premier exercice d’introspection visant à faire le point sur ses compétences, ses rêves, ses facteurs de motivation et à l’inverse les éléments rédhibitoires. En synthèse, partir de soi, apprendre à se connaître et ensuite se tourner vers un organisme de reconversion ou un coach professionnel pour partager ses réflexions de manière encadrée et construite.

Lucie Roose : Aujourd’hui, lors de mes formations, je demande des feedbacks de manière anonyme pour continuer à évoluer, voir si l’auditoire a été réceptif et pour écouter les idées. Il y a aussi une évaluation qui est faite pour noter la qualité de ma formation. 

J’ai beaucoup d’idées. À moyen terme, je souhaite continuer la formation à un niveau plus international. Mon rêve ultime est d’ouvrir une école de formation. À court terme, l’idée serait de m’associer avec des formateurs intervenant dans d’autres domaines que les miens afin de proposer une offre globale et complète aux entreprises, qu’elles soient PME ou grands groupes.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : devenir formatrice et l’impact de ce métier de partage.

Parcours de réorientation : Lucie, anciennement dans le secteur agroalimentaire, a décidé de se réorienter en tant que formatrice. Après avoir exercé diverses fonctions dans une entreprise, elle a voulu contribuer au développement des compétences des dirigeants de PME et chefs d’entreprise, en mettant à profit ses expériences professionnelles.

Missions et impact du métier : En tant que formatrice freelance, Lucie accompagne les équipes commerciales en développant des formations sur des compétences clés telles que la négociation, le management et le pilotage, participant ainsi à la croissance et la compétitivité des entreprises.

Autonomie et diversité : Lucie apprécie l’autonomie qu’offre son statut d’indépendante, ainsi que la diversité des missions. Chaque formation est conçue sur mesure en fonction des besoins des clients, et elle alterne entre théorie et mise en pratique, enrichissant continuellement son expertise et sa relation avec les clients.

Importance de l’accompagnement et du feedback : Pour se perfectionner, Lucie demande régulièrement des retours anonymes de ses apprenants afin d’évaluer l’efficacité de ses formations et d’adapter ses contenus. Elle reconnaît également le besoin d’un soutien, notamment lors de la transition vers le métier de formatrice.

Encouragement à l’introspection : Lucie conseille aux jeunes en quête de leur voie d’oser explorer leurs passions et compétences, et de considérer une introspection guidée par des organismes spécialisés pour mieux définir leurs ambitions et cheminements professionnels. Elle envisage personnellement d’élargir ses activités dans le futur avec un projet d’ouvrir son école de formation.