L’alternance, toujours plébiscitée par les jeunes, permet de s’insérer plus facilement sur le marché de l’emploi. Le parcours d’un apprenti, qui a parfois passé plusieurs années en entreprise, se veut rassurant pour les employeurs. À Toulouse School of Management (TSM), le taux d’emploi des alternants avant même l’obtention du diplôme s’élève à 54 %.
« Même si nos étudiants en formation initiale s’insèrent bien sur le marché de l’emploi, on s’aperçoit qu’il y a un différentiel en termes de facilité d’intégration pour nos alternants ». C’est le constat dressé par Julien Grobert, maître de conférences en marketing et chargé de mission relations entreprises à Toulouse School of Management (TSM).
En quoi l’alternance favorise-t-elle l’employabilité ? « Les alternants ont une réelle expérience, de plusieurs mois, voire de plusieurs années, au sein d’une entreprise, explique Julien Grobert. Elle est davantage valorisée à la sortie d’études, par rapport à des étudiants en formation initiale. Les employeurs savent que l’expérience de 12 mois, 24 mois, ou 36 mois en entreprise est beaucoup plus forte qu’un stage de 4 ou 6 mois », souligne-t-il, rappelant cependant la qualité « de très bons stages ».
Résultat : à TSM, le taux d’emploi des alternants avant la diplomation s’élève à 54 %, contre 45 % « au niveau de la formation initiale ». « Généralement, cela signifie que les entreprises dans lesquelles les jeunes ont fait leur alternance leur proposent un contrat, qu’ils acceptent », ajoute Julien Grobert. Ce taux s’élève à 90 % (contre 88 %) dans les 3 à 6 mois suivant la diplomation.
« Répondre au mieux aux besoins des entreprises »
Sur 3 000 étudiants, TSM compte « un peu plus de 900 » alternants. Pour maximiser leurs chances de trouver une alternance, l’école souhaite « répondre au mieux aux besoins » de ses « entreprises partenaires », et « former des jeunes qui s’intègrent bien au sein de ces dernières », détaille Julien Grobert.
« Nous n’avons pas forcément la volonté de développer beaucoup plus l’alternance, puisque nous sommes au courant des tendances, des contraintes économiques qui pèsent sur ce type de formation au niveau national, indique le maître de conférences. L’idée, c’est plutôt de renforcer ce pôle pour accompagner au mieux les jeunes qui souhaitent faire de l’alternance. On observe un engouement pour ces formations-là depuis plusieurs années ».
« En parallèle, on constate également une volonté de la part des entreprises de recruter des alternants, et ce, malgré la baisse des aides », précise Julien Grobert. En 2025, l’aide pour les employeurs embauchant des apprentis est maintenue, mais revue à la baisse. Selon un communiqué de presse du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, daté du 30 décembre 2024, elle est désormais d’un montant de 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés et de 2 000 euros pour les autres entreprises. Le montant de l’aide est maintenu à 6 000 euros pour l’embauche d’apprentis en situation de handicap.
L’impact de ce nouveau décret n’est pour l’instant pas quantifiable. « On s’attend cependant à une baisse des recrutements, car les aides permettent d’aider les entreprises à embaucher. Cela est sécurisant, notamment sur une période économique un peu instable », estime Julien Grobert.
Trouver une alternance : tâche aisée ou parcours du combattant ?
Actuellement, les chances de trouver une alternance dépendent surtout « du profil du jeune », assure le chargé de mission relations entreprises à TSM. « Nous avons des candidats qui sont extrêmement autonomes, volontaires, et qui arrivent à trouver facilement par eux-mêmes. Ils ont de la volonté, la capacité à rebondir et faire de nouvelles demandes spontanément si une entreprise leur ferme ses portes ».
L’école vient aussi en aide à ses candidats, grâce à des contrats « poussés de manière exclusive par les entreprises partenaires ». Les étudiants « qui ne prennent même pas la peine de répondre aux annonces de ces sociétés », eux, sont logiquement moins susceptibles de trouver une alternance. La difficulté ne dépendrait, de fait, pas des entreprises, qui ont proposé encore de nombreuses offres en 2024, selon Julien Grobert.
De plus, TSM organise chaque année un forum sur l’alternance. « Cela nous permet de mettre en relation des jeunes avec des entreprises qui proposent des contrats. Pendant ce forum, on met également à disposition des candidats des séances de coachings personnalisées ». Les étudiants en interne sont aussi accompagnés tout au long de leur scolarité, « sur de la professionnalisation avec des ateliers (« Parcours Professionnel Individualisé »), durant lesquels ils vont devoir faire des lettres de motivation, passer des entretiens, essayer de se vendre, faire un pitch en réponse à une annonce… ». Des équipes vont ensuite « leur faire des retours pour leur permettre de s’améliorer ».
Enfin, lorsque des candidats sélectionnés pour l’une des formations de l’école n’ont pas décroché de contrat, TSM « leur pousse des offres proposées par les entreprises », assure Julien Grobert. « Dans certains cas, on va envoyer des CV à l’entreprise qui nous a contactés, et prévenir les candidats que leur CV a été transmis. À ce moment-là, on leur conseille de se préparer à un éventuel entretien. Mais ça reste du sur-mesure. En tant qu’école publique, on ne peut pas l’appliquer aux 5 000 personnes qui candidatent chaque année », précise-t-il. Une démarche payante.
Sans oublier la sensibilisation aux soft skills, ou comment bien se comporter en entreprise. « On nous demande de les former aux codes de l’entreprise : bien répondre aux mails, être ponctuel, poli… Des choses qui peuvent paraître évidentes, mais la nouvelle génération, les jeunes de 20, 21 ans, n’ont pas les mêmes codes que les générations passées. Ils ne voient pas toujours où est le problème lorsqu’ils ont 30 minutes de retard par exemple ». De fait, une expérience en alternance renforce la confiance d’un employeur. « Quand les entreprises voient sur le CV d’un alternant qu’il a passé plusieurs années dans la même société, elles se disent qu’il s’agit de quelqu’un de fiable ».
Bien choisir sa formation
Si l’alternance reste un choix privilégié pour accélérer l’insertion professionnelle, encore faut-il se tourner vers une formation de qualité, prévient Julien Grobert. « Certaines délivrent un titre, mais pas de crédits ECTS. De fait, les étudiants ne peuvent pas s’inscrire à l’université. Nous avons déjà eu des jeunes qui ne pouvaient pas partir à l’étranger ! », déplore le maître de conférences.
« Il faut absolument choisir des formations sérieuses et reconnues par l’État, conseille-t-il. Sinon, les étudiants peuvent ensuite avoir des difficultés pour trouver un travail et même pour lancer une carrière à l’international. Les parents, qui dépensent parfois beaucoup d’argent, peuvent eux aussi se retrouver en difficulté. ». Certaines astuces permettent de repérer des formations fiables, ajoute Julien Grobert, comme « le fait qu’il s’agisse d’une université, en regardant les labels attribués aux écoles, ou encore en considérant les classements de référence ».
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : L’alternance, un tremplin vers l’emploi.
Meilleure insertion professionnelle : Les alternants bénéficient d’une expérience significative en entreprise, un atout majeur pour trouver un emploi durable et stable par la suite. À Toulouse School of Management (TSM), le taux d’embauche des alternants avant l’obtention du diplôme atteint 54 %, contre 45 % pour les étudiants en formation initiale.
Adaptation aux besoins des entreprises : TSM s’efforce de former des jeunes qui s’intègrent bien dans le milieu professionnel. L’école travaille en étroite collaboration avec ses entreprises partenaires pour maximiser les chances de placement des alternants.
Changement des aides financières : En 2025, les aides pour l’embauche d’apprentis sont revues à la baisse, ce qui pourrait impacter le nombre de recrutements. Toutefois, une demande constante d’alternants persiste malgré ces ajustements.
Dépendance du profil des candidats : La facilité à trouver une bonne alternance varie en fonction du profil et de la motivation des candidats. TSM propose des sessions de coaching et des forums, d’excellents moyens pour aider les étudiants à améliorer leur candidature et à établir des contacts avec des entreprises.
Importance de choisir une formation reconnue : Julien Grobert souligne l’importance de sélectionner des formations qui délivrent des diplômes reconnus par l’État, afin de garantir de bonnes perspectives d’emploi et d’immersion progressive dans le marché du travail.