De l’assurance à l’immobilier en passant par l’investissement financier, les métiers de la gestion de patrimoine balayent un vaste champ d’action. Le secteur est-il porteur pour autant ?
Si certains secteurs connaissent la crise, celui de la gestion de patrimoine semble connaître une belle dynamique. Cela se remarque au niveau même de la formation. Les métiers de la gestion de patrimoine sont généralement accessibles grâce à un diplôme de niveau bac +5 obtenu en école de commerce, en école spécialisée en immobilier, ou bien encore via un master universitaire… Des formations exigeantes et complètes pour préparer ces futurs professionnels à réaliser un audit et à élaborer une stratégie patrimoniale sur-mesure pour leurs clients. « Beaucoup de nos étudiants après un BTS en professions immobilières ou un Bachelor conseiller financier voulaient se tourner vers la gestion de patrimoine. Cette demande a augmenté de façon très importante. Nous allons y répondre à la rentrée avec la création d’un Mastère dédié sur nos campus à Lyon et à Paris », témoigne ainsi Jehan Sorg, responsable formations du campus de Strasbourg pour Suptertiaire. De quoi attirer les étudiants déjà en formation au sein de l’école, mais aussi des personnes en reconversion professionnelle issues de secteurs assez proches : banque, assurance, immobilier.
Des compétences de gestionnaire valorisées
Deux raisons expliquent cet engouement selon Jehan Sorg : un besoin croissant de conseils en investissements financiers, fiscaux et immobiliers et l’image de ces métiers « valorisants, bien rémunérés, avec de réelles perspectives de carrières ». Ces métiers offrent une certaine latitude. Ils peuvent s’exercer dans des sociétés à prédominance immobilière, assurantielle, bancaire, dans des cabinets indépendants… Ils requièrent des compétences et des connaissances solides couplées à des capacités d’analyse, de réflexion, de pédagogie. « Le fait de pouvoir conseiller des personnes dans des projets de transaction, de gestion de copropriété, ce qui était l’essence de nos BTS et de nos Bachelor, va être décuplé dans les métiers de la gestion de patrimoine », ajoute Jehan Sorg. Cette variété de missions et de centres d’intérêts apporte un plus à la profession.
Un secteur en plein développement
Autre atout non négligeable : le secteur se porte bien. Le baromètre 2024 du marché des conseillers en gestion de patrimoine, mené par BNP Paribas Cardif en partenariat avec Kantar, rappelle que la clientèle augmente de manière continue depuis cinq ans ; 83 % des conseillers sondés estiment même avoir des perspectives de développement importantes pour les cinq prochaines années et 91 % se déclarent confiants pour leur activité. Malgré le vieillissement de la population, les clients sont de plus en plus jeunes et nombreux. D’après ce même baromètre, le marché s’élargit : 34 % de conseillers s’ouvrent à des ménages aux profils plus modestes. « L’essor peut être lié au fait que les Français épargnent de plus en plus et ont davantage besoin de conseils pour diversifier leurs placements en dehors du livret A. Ils ont la connaissance suffisante pour se dire qu’ils ne savent pas assez et ont besoin de conseils », estime le responsable de formations. Cette bonne santé se traduit par un marché du travail favorable au recrutement. Softec, l’établissement avec lequel collabore Suptertiaire pour son futur Mastère, affiche par exemple 80 % de taux d’insertion six mois après l’obtention du diplôme d’Expert en gestion de patrimoine.
Des évolutions constantes
Le secteur est également porté par les avancées réglementaires. La directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (MiFID II), entrée en vigueur en 2018, a par exemple incité à mieux prendre en compte les profils des clients pour leur proposer des produits adaptés et renforcé l’indépendance et la transparence de la rémunération du conseiller. « Ça a eu pour effet de rassurer les clients. Avant, les conseillers pouvaient parfois recevoir en plus de leurs honoraires une commission sur les solutions qu’ils commercialisaient. Désormais, la rémunération est connue avant la mise en place d’une solution, ça garantit une indépendance du conseil donné », explique Jehan Sorg.
Les évolutions technologiques participent également à moderniser le secteur. La plupart des professionnels ont déjà intégré des solutions numériques à leurs pratiques : signature électronique, logiciels spécialisés… L’intelligence artificielle facilite les tâches courantes, permet une logique d’automatisation et une analyse plus précise des investissements. Le cœur du métier en lui-même reste le même mais ses pratiques vont se transformer pour répondre aux demandes du marché.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les métiers de la gestion de patrimoine, un secteur en plein essor ?
Une formation accessible : Les métiers de la gestion de patrimoine requièrent généralement un diplôme de niveau bac +5, offrant des opportunités à ceux venant de secteurs proches tels que la banque ou l’immobilier. De nouvelles formations, comme un Mastère spécialisé, vont être introduites pour répondre à l’augmentation de la demande.
Compétences recherchées : Les conseillers en gestion de patrimoine doivent posséder des compétences solides en finance, fiscalité et immobilier. La variété des missions, allant du conseil à la gestion de copropriété, rend ces postes attrayants et valorisants.
Croissance du marché : Le secteur de la gestion de patrimoine se développe rapidement, avec une augmentation continue des clients depuis cinq ans. 91 % des conseillers estiment avoir de bonnes perspectives d’évolution, attirant des clients de plus en plus jeune, et même des ménages modestes.
Évolutions réglementaires : Les réglementations, comme la directive MiFID II, favorisent une meilleure transparence et indépendance dans les conseils donnés. Leur rôle est de renforcer la confiance des clients envers les conseillers.
Transformation technologique : L’intégration de solutions numériques et d’intelligence artificielle modernise les pratiques des conseillers. Bien que le cœur des métiers reste constant, les outils des sociétés de gestion évoluent pour répondre aux nouvelles attentes du marché.