Chaque année, de nombreux étudiants et/ou bacheliers passent les concours pour intégrer telle ou telle école. Certains sont particulièrement exigeants et reconnus comme tels.
Ce sont généralement des épreuves prestigieuses qui comptent beaucoup d’inscrits pour peu d’admis. En voici 6 d’entre elles.
1- L’agrégation pour devenir professeur du supérieur
Le concours de l’agrégation est connu pour son exigence. Il est très difficile d’être admis dès la première année et les étudiants doivent souvent s’y reprendre à deux fois, voire plus, pour espérer être admis. En effet, en 2023, les statistiques du Ministère de l’éducation nationale révélaient que sur 8 659 élèves présents aux épreuves d’admissibilité du concours externe, 3 367 ont été reçus aux oraux et seulement 1 603 ont été admis.
Cela équivaut à un taux d’admissibilité de 18,51 %. Certaines spécialités s’avèrent plus exigeantes que d’autres : c’est le cas des langues vivantes étrangères chinois qui présentent un taux d’admissibilité de seulement 6,25 %, des sciences médico-sociales (5,98 %) ou encore de l’art plastique (9,09 %).
2- Le concours d’entrée en École Nationale Supérieure d’Architecture (ENSA)
Peu nombreuses, les écoles d’architecture sont très sélectives. Il existe 21 ENSA sur le territoire français, auxquelles s’ajoutent l’INSA Strasbourg (école d’ingénieur) et l’ESA Paris (Ecole Spéciale d’Architecture).
Sur Parcoursup, les écoles d’architecture sont très attractives mais le taux d’admission ne s’élève qu’à environ 13 % en 2024. Les établissements les plus sélectifs sont l’ENSA Toulouse (5,61 % de taux d’admission en 2023) et l’ENSA Paris-Belleville (7,11 %). Il est à noter que la majorité des étudiants sélectionnés par l’INSA Strasbourg et les ENSA de Lyon, Strasbourg, Nantes, Paris Malaquais, Paris-Belleville et Bordeaux sont en général de très bons élèves (preuve en est : ils ont pour la plupart obtenu une mention très bien au bac).
Les admissions en école d’architecture se font en deux étapes :
- Jusqu’en février les candidats doivent transmettre leur dossier aux écoles. Celui-ci doit comprendre un relevé de notes, une lettre de motivation, un CV et un book de réalisations personnelles.
- D’avril à mai, les candidats sélectionnés sur dossier doivent ensuite passer des épreuves écrites et/ou orales. La plupart des épreuves consistent en un entretien oral face à un jury composé de deux professeurs de l’école. Il s’agit alors d’un commentaire d’œuvre suivi d’une discussion permettant de juger des connaissances et de la motivation du candidat.
3- Le concours d’admission d’HEC
Accessible uniquement suite à une classe préparatoire, HEC Paris est la première école de commerce de France. Chaque année, elle intègre une promotion de seulement 400 étudiants sélectionnés parmi plusieurs milliers de candidats. En 2024, ils sont 5 608 à s’être présentés aux épreuves. Le concours d’admission organisé par la Banque Commune d’Epreuves (BCE) compte deux phases : les écrits et les oraux.
Les épreuves écrites sont intenses (coef 30) et les candidats doivent plancher sur :
- une étude et synthèse de texte
- une dissertation de culture générale
- une composition d’histoire-géographie ou d’économie
- deux épreuves de mathématiques
- des épreuves de LV1 et LV2
Les oraux comptent quant à eux pour 54,5 % de la note finale et sont particulièrement exigeants. Les candidats doivent ainsi passer :
- les épreuves de LV1, LV2
- culture générale et sciences humaines
- mathématiques
- histoire-géographie-économie
- l’épreuve du « Triptyque » : débat entre trois candidats où le sujet et les rôles de chacun ne sont révélés que 20 minutes avant l’épreuve
Il est à noter que les sessions d’oraux d’HEC sont ouvertes au public, les candidats sont donc amenés à réaliser leurs épreuves sous le regard d’une dizaine de personnes en plus de leurs examinateurs.
4- Les concours de Polytechnique
Polytechnique, aussi connu sous le nom ESCPI Paris ou X, est à la filière ingénieur, ce qu’HEC est au commerce. Première école d’ingénieurs de France, l’X est extrêmement sélective. En 2024, 4 357 étudiants étaient inscrits aux épreuves écrites, ils n’étaient plus que 1 065 admissibles pour seulement 431 places disponibles.
Ce concours est ouvert à 7 filières en classes préparatoires (MP, MPI, PC, PSI, BCPST, PT et TSI) et 3 filières universitaires (FUF, FUI, FUI.FF). Les écrits se déroulent en avril et, en fonction des filières, se composent d’épreuves de mathématiques, informatique, physique et sciences de l’ingénieur, physique, LVE et chimie. Les oraux se déroulent quant à eux en juin et juillet et se composent d’épreuves de mathématiques, physiques, français, ADS (maths, chimie, physique ou informatique), chimie, informatique et LVE.
Les candidats devront également passer une épreuve de sport.
5- Le concours de l’école nationale supérieur des métiers de l’image et du son (Fémis)
Ecole réputée dans le monde du cinéma, la Fémis est accessible par un concours particulièrement exigeant composé de nombreuses épreuves écrites, orales et pratiques. En 2024, sur les 1 319 inscrits au concours général, seuls 38 ont été admis, soit un taux d’admission de 3,6 %.
Pour espérer intégrer cette école, les candidats doivent tout d’abord présenter un dossier personnel d’enquête qu’ils ont préparé chez eux en cinq semaines. Pour ce dossier, le candidat doit donc choisir un sujet parmi les trois thématiques proposées et construire un ensemble de documents représentatifs du thème choisi (témoignages, expériences, indices) et reflétant leur interprétation. Cette première épreuve compte coefficient 1.
Les candidats doivent ensuite passer une épreuve écrite d’analyse d’un film. Puis, en fonction du département choisi, ils devront participer à plusieurs épreuves orales, écrites ou pratiques : rédaction de scénario, tournage, montage, etc.
6- Le concours de l’École Nationale de la Magistrature (ENM)
L’École nationale de la magistrature, accessible sur concours, est l’unique formation permettant d’accéder à la profession de magistrat et de juge. Pour y accéder, il faut passer l’un des trois concours d’accès qui en 2024 (année record pour l’école), présentaient en moyenne un taux de réussite de 10%. Cette année-là 459 candidats ont été admis au titre des 3 concours destinés aux étudiants et aux professionnels en reconversion
Les candidats du premier concours, réservés aux étudiants, doivent ainsi plancher sur :
- une épreuves écrite portant sur la connaissance et la compréhension du monde contemporain
- une composition de droit civil et de procédure civile
- un cas pratique de droit pénal
- un cas pratique de procédure pénale
- deux questions de droit public
- une note de synthèse
Les candidats du deuxième et du troisième concours, réservés aux personnes en reconverstion, sont quant à eux soumis aux mêmes épreuves portant sur la connaissance et la compréhension du monde contemporain, l’examen d’un cas pratique de droit pénal et de procédure pénale et la rédaction d’une note de synthèse. Toutefois, à la place de la composition de droit civil et de procédure civile, ils ont à traiter un cas pratique.
Les candidats du 1er concours doivent ensuite passer des épreuves orales d’anglais, de Droit de l’Union européenne ou de droit international privé ou de droit administratif; de Droit social ou de droit des affaires ; ainsi qu’une mise en situation et un entretien avec le jury.
Les candidats du 2e et 3e concours doivent quant à eux passer des épreuves orales de Droit public ; de Droit social ou de droit des affaires, ainsi qu’une mise en situation et un entretien avec le jury. Ils peuvent également passer une épreuve facultative de langue étrangère (anglais, allemand, espagnol, italien ou arabe littéraire).