Les IEP proposent un concours d’accès commun. Sélectif, il mérite de s’y préparer suffisamment tôt, et d’adopter quelques bons réflexes pour réussir les épreuves.
Envie d’intégrer l’un des sept Instituts d’études politiques (IEP) du réseau Sciences Po ? Le sésame passe par la réussite à leur concours commun. Celui-ci a lieu fin avril et permet de candidater simultanément dans tous les IEP pour, peut-être, décrocher l’une des 1 150 places. Seulement 10 % des candidats sont généralement admis. Pour postuler, il faut être en train de passer son Bac (ou DAEU ou diplôme étranger) ou avoir obtenu ce diplôme l’an dernier et s’inscrire entre janvier et mars sur la plateforme Parcoursup « Réseau ScPo – concours commun ». Les frais d’inscription au concours s’élèvent à 210 € (40 € pour les boursiers de l’année en cours).
Exigeant, le concours comprend trois épreuves : une dissertation de question contemporaine, une épreuve d’histoire d’analyse de documents et une épreuve de langue vivante.
Commencer dès la Première
Jérôme Calauzènes, agrégé d’histoire, professeur en CPGE au lycée Ampère de Lyon, ancien professeur à l’IEP de Saint-Germain-en-Laye et en classes prépas Sciences Po et coordinateur du livre Tout en un, concours commun des IEP 2025 (éditions Vuibert), conseille de débuter sa préparation le plus tôt possible. « Anticiper dès la première le programme d’histoire de Terminale, c’est préparer le concours des IEP, améliorer son dossier pour Parcoursup et pour Sciences Po Paris si on veut cumuler », glisse-t-il. La même stratégie peut être adoptée en anglais et pour la moitié du programme de question contemporaine puisqu’il y a deux questions qui changent tous les deux ans en alternance. Attention à ne pas négliger une matière. Le concours est difficile même en n’ayant aucune matière faible. « La moyenne à obtenir pour être à peu près sûr de passer est de 12. Il faut viser au moins entre 10 et 12 sur deux épreuves et avoir en plus une matière forte », conseille l’enseignant.
Épreuve d’histoire : attention à la paraphrase
L’épreuve d’histoire est une analyse de documents qui se déroule en deux heures et est notée avec un coefficient 3. Elle porte sur le programme de Terminale : « Les relations entre les puissances et les modèles politiques des années 1930 à nos jours. Histoire politique, sociale et culturelle de la France depuis les années 1930 ». Ici le candidat est évalué sur sa méthode. Le document ne doit pas servir de prétexte à restituer tout son cours ni à paraphraser. Les deux documents doivent être confrontés, il faut éviter de consacrer un premier paragraphe à l’un et le second à l’autre.
« L’erreur, c’est aussi de croire que tout sera dans les documents et qu’il n’y a rien à apprendre. C’est tout le contraire, il faut nourrir son analyse avec des connaissances encore plus précises que dans une dissertation », prévient Jérôme Calauzènes. Cela permet de confirmer, d’infirmer, de préciser les documents.
Question contemporaine : miser sur la pluridisciplinarité
Pour cette épreuve de dissertation de coefficient 3, deux thèmes sont proposés. Cette année, il s’agit de « le corps » et « solidarités ». Le candidat dispose de trois heures pour traiter l’un des deux sujets de dissertation proposés. Ceux-ci peuvent porter sur l’une des thématiques ou les deux. « L’objectif est de mêler différentes disciplines pour construire un raisonnement. Il faut se demander si on a trouvé des arguments philosophiques, historiques, littéraires, économiques, politiques… C’est ce qui fait la richesse du raisonnement », précise Jérôme Calauzènes.
Épreuve de langue vivante : gare aux fautes !
L’épreuve de langue vivante est constituée d’une question de compréhension sur des textes écrits et d’un essai à produire, le tout pendant une heure pour un coefficient 2. Le candidat a le choix entre quatre langues : anglais, allemand, espagnol, italien.
Cette épreuve évalue la qualité de la langue qui doit être irréprochable. « J’ai eu beaucoup d’étudiants parfaitement bilingues, assez confiants, qui n’ont pas eu la note escomptée en raison des erreurs qu’ils faisaient à l’écrit », se souvient l’enseignant. Il ne s’agit pas de traduire une pensée mot à mot mais de faire appel à des idiomatismes. Pour bien se préparer, il est recommandé de lire la presse étrangère – les sujets étant généralement connectés à l’actualité – et de noter les mots de vocabulaire susceptibles de servir pour l’essai.
Où trouver de l’aide pour préparer le concours sciences po ?
Le réseau Sciences Po du concours commun propose une prépa interne pour les établissements éligibles. Cette prépa se déroule généralement pendant les vacances de février dans les IEP du réseau. Des prépas privées existent aussi. Attention à en choisir une avec un vrai suivi, un référent pour les étudiants. Le site du réseau sciences Po met également en ligne une bibliographie utile pour chaque épreuve. Des aides bienvenues pour mettre toutes les chances de son côté.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Comment bien se préparer aux épreuves d’IEP ?
Exigences du concours : Le concours d’accès aux IEP du réseau Sciences Po est sélectif, avec seulement 10 % d’admis pour 1 150 places. Les candidats doivent s’inscrire entre janvier et mars et passer des épreuves de dissertation, d’analyse de documents historiques et de langue vivante.
Préparation anticipée : Commencer dès la Première est essentiel pour réussir. La préparation au programme d’histoire de Terminale doit être conséquente. Il est aussi conseillé de travailler l’anglais ainsi que la question contemporaine afin d’optimiser son dossier et d’augmenter ses chances de réussite au concours.
Méthode pour l’épreuve d’histoire : L’épreuve d’analyse de documents requiert une confrontation des documents sans paraphraser. Les candidats doivent enrichir leur analyse avec des connaissances précises pour soutenir leurs arguments, évitant l’erreur de se reposer uniquement sur les documents.
Stratégie pluridisciplinaire pour la dissertation : Pour l’épreuve de question contemporaine, les candidats doivent intégrer des éléments de différentes disciplines dans leur raisonnement, ce qui enrichit leur argumentaire et répond mieux à la complexité des thèmes proposés.
Importance de la langue vivante : L’épreuve de langue vivante nécessite une maîtrise irréprochable de la langue. Lire des médias étrangers et pratiquer le vocabulaire spécifique à l’actualité sont des stratégies recommandées pour éviter des erreurs qui pourraient pénaliser les candidats.