Les grandes écoles recrutent de plus en plus d’étudiants titulaires d’un premier diplôme – BTS, bachelor, BUT… – pour diversifier leurs effectifs. Des étudiants qui deviennent des atouts par leur parcours et leur vision plus pratique de l’entreprise.
C’est un fait. Les grandes écoles s’ouvrent de plus en plus à la voie des admissions parallèles (ou Admission sur titre – AST). Cette voie s’adresse ainsi aux étudiants déjà titulaires d’un diplôme de niveau bac +2 ou 3 – BTS, BUT, licence, bachelor – de rejoindre une école d’ingénieurs ou de commerce après une sélection sur dossier ou sur concours.
À Mines Nancy, sur 600 étudiants, une centaine est issue de cet accès. « Nous accueillons des étudiants d’IUT, de BTS qui ont suivi une prépa AST, et de plus en plus des étudiants issus de classes prépa universitaire », indique ainsi Antoine Le Solleuze, directeur des études de Mines Nancy.
Clermont business school de son côté compte plus de 45 % d’étudiants issus d’admissions parallèles. « Nous accueillons aujourd’hui davantage d’étudiants avec un diplôme de niveau bac + 3, et de moins en moins de bac +2. Cette diversité de profils est intéressante pour mélanger des étudiants au profil plus académique et des étudiants déjà plus matures », explique Richard Soparnot, directeur général de Clermont business school.
Des étudiants plus matures
C’est cette maturité qui fait l’atout de ces candidats pour les écoles. « Certains profils en AST ont déjà des expériences professionnelles avec des stages ou des apprentissages. Ils ont souvent davantage conscience de ce qu’ils doivent apprendre pour progresser », considère Antoine Le Solleuze.
Un constat partagé par Catherine Gautier, directrice déléguée de Passerelle, une banque d’épreuves aux écoles de commerce ouverte aux étudiants en admissions parallèles. « Les atouts des candidats qui viennent de BTS, BUT ou de bachelor, c’est leur connaissance du monde de l’entreprise. Ce sont des jeunes qui ont besoin de s’immerger dans le concret très vite. Par ailleurs, les candidats issus de licence viennent en école pour développer leurs connaissances de l’entreprise », résume-t-elle.
Richard Soparnot va plus loin. Selon lui, les étudiants qui viennent d’AST ont aussi davantage de recul et une meilleure compréhension du monde du travail et de ses exigences. « Ils arrivent avec des expériences et un projet professionnels. Ils ont déjà une visibilité sur leur avenir. Ils ont souvent davantage de densité grâce à leur parcours », estime-t-il.
Par ailleurs, ces profils qui sont de plus en plus recherchés par les écoles apportent aussi une diversité sociale. « En école d’ingénieurs, les AST apportent une diversité de genre et sociale car la prépa est encore aujourd’hui une concentration masculine avec des élèves plutôt issus de classes sociales supérieures. Avec une admission sur dossier, des étudiants qui viennent de tous horizons vont se tourner vers des grandes écoles », estime Antoine Le Solleuze.
Une complémentarité des parcours
Cette diversité des profils est d’ailleurs perçue comme un atout. « Cela crée une forme de complémentarité. Les étudiants qui viennent de prépa apportent des méthodes de travail, d’analyse, des approches de raisonnements qui sont plus élaborés mais ils sont moins connectés à la réalité des entreprises. De l’autre côté, les étudiants en admissions parallèles vont apporter un peu plus de proximité et de connaissance du monde de l’entreprise », analyse le directeur de la business school clermontoise.
« Avoir une diversité dans la formation des candidats permet de créer des dynamiques d’apprentissage plus riches pour les étudiants qui ne sont pas formatés pareil », confirme d’ailleurs Catherine Gautier.
Mais quid du niveau entre élèves issus de prépa et élèves issus d’une autre formation ? À Clermont business school, les étudiants d’AST viennent souvent de parcours économie, gestion ou management. « Il n’y a pas besoin de faire une remise à niveau la plupart du temps », estime Richard Soparnot.
En revanche, en école d’ingénieurs, le niveau de la première année peut être difficile à appréhender quand on ne vient pas d’une prépa. « Le premier semestre, quand ils arrivent, c’est le plus dur. Ils doivent travailler davantage que les étudiants de prépa qui ont une méthodologie. Mais on prévoit des cours de soutien en maths et en physique en petit groupe pour retravailler les exercices et combler les lacunes », relate le directeur des études de Mines Nancy.
Une même réussite à la sortie
Pour autant, le résultat est clair, à l’issue des études en grande école, il n’y a plus de différences entre les étudiants. « Très rapidement, les étudiants d’AST se fondent parfaitement dans les apprentissages. Et puis à la fin de la formation, certains vont se diriger vers les sciences fondamentales et les autres vers l’industrie. Il y a un bel équilibre entre les deux profils », conclut Antoine Le Solleuze.
Pour Richard Soparnot aussi, les étudiants réussissent autant quelle que soit leur formation d’origine. « On ne peut pas démontrer que les étudiants qui viennent de prépa font une meilleure carrière que les AST. Les parcours sont vraiment similaires ».
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les admissions parallèles, un atout pour diversifier les grandes écoles.
Ouverture des grandes écoles aux admissions parallèles : Les grandes écoles accueillent de plus en plus d’étudiants titulaires de diplômes de niveau bac +2 ou bac +3 (BTS, BUT, bachelor) via des admissions parallèles. Cela permet de diversifier les profils et d’enrichir l’environnement académique.
Atouts des étudiants en admissions parallèles : Ces étudiants apportent maturité et expérience professionnelle, souvent grâce à des stages ou des apprentissages. Ils ont une meilleure connaissance du monde de l’entreprise et une vision plus claire de leur projet professionnel.
Complémentarité entre les profils : La diversité des origines des étudiants (prépa et admissions parallèles) favorise une dynamique d’apprentissage enrichissante. Les méthodes analytiques des étudiants issus de prépa sont équilibrées par la proximité des étudiants ayant une expérience concrète dans le monde du travail.
Pas de différence significative en termes de réussite : Une fois en école, les étudiants issus d’admissions parallèles se fondent facilement dans le cursus et réussissent aussi bien que ceux issus de prépa. Les taux de réussite et les carrières ne montrent pas de disparités significatives.
Nécessité de soutien pour les étudiants en école d’ingénieurs : Les étudiants venant d’admissions parallèles peuvent rencontrer des difficultés en première année, surtout en maths et physique. Des cours de soutien sont mis en place pour les aider à combler les lacunes et réussir leur intégration.