Licence de droit : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Faire des études de droit

La licence en droit fait partie des filières les plus plébiscitées sur Parcoursup en 2024. Cette année, elle a en effet reçu 336 538 vœux, un nombre de candidatures qui ne fait que croître depuis 2021.


Pourquoi choisir de poursuivre des études de droit ? À quoi s’attendre une fois sur les bancs de la faculté ? Katia entre cette année en master 1 de droit, après trois ans de licence de droit à l’Université Jean-Moulin – Lyon 3. Elle nous explique pourquoi elle a choisi cette filière et nous raconte son quotidien. Témoignage.

Katia : Je me suis orientée vers le droit parce que je suis une littéraire. Il y avait pourtant beaucoup d’autres métiers, scientifiques, qui m’intéressaient. J’ai notamment fait un stage en orthodontie qui m’avait vraiment plu. Mais les maths et toutes les autres matières scientifiques, ce n’était pas pour moi. C’est grâce à un cours de latin, en troisième, durant lequel nous avons participé à un procès fictif, que j’ai eu l’envie de faire du droit. J’ai commencé à lire tout ce qui avait trait à ces métiers et j’ai découvert que c’était une voie faite pour moi.

Katia : Je n’ai pas encore d’idée précise, mais j’aimerais m’orienter vers les relations internationales et la diplomatie. Je veux exercer un métiers dans lequel je peux parler, avoir des discussions, négocier et peut-être prendre de grandes décisions. Je vises plutôt des postes diplomatiques : pourquoi pas à l’ONU, dans des ONG ou à Strasbourg, dans une institution européenne ?

Katia : En licence, une grande partie du programme est dédié au droit général. On va tout voir, tout passer en revue : introduction au droit, droit constitutionnel, droit des sociétés, droit des affaires, histoire du droit, droit civil, droit des contrats, etc. Mes journées se découpent en deux ou trois cours magistraux (CM) de trois heures, en amphithéâtre, dans différentes matières. J’ai ensuite un travail dirigé (TD) par jour d’une autre matière, que j’ai choisie, qui se déroule en classe, en groupe de 20 personnes.

Katia : Ce n’est pas parce qu’on aime le droit qu’on va aimer toutes les matières. C’est tellement différent que tout ne peut pas plaire. Personnellement, j’ai bien aimé le droit privé qui implique une réflexion pratique. Par exemple, on va poser le problème suivant : « Un tel a fait telle chose ou a signé tel contrat. Comment résoudre le litige entre les deux personnes ? » Ce sont des sujets ancrés dans le réel et qui nécessitent une réponse pratico-pratique. Au contraire, j’aimais moins l’aspect théorique de certaines matières, qui est très présent en études de droit. Certains professeurs ne parlent que de la théorie, de doctrine, de réflexions d’auteurs. C’est quelque chose que je trouve, personnellement, moins intéressant, mais il faut bien en passer par là.

Katia : Il y a plusieurs préjugés sur les étudiants en droit. Le premier concerne les métiers exercé à l’issue de ces études : on pense souvent à avocat ou juge. Alors qu’il y a des centaines d’autres professions accessibles suite à des études de droit qui ouvrent énormément de portes. Le deuxième cliché, assez répendu, est que le droit se réduit au droit pénal. Pas du tout ! Là encore, on suit énormément de matières en droit. J’ai pu le découvrir à mes dépens, puisque je pensais, moi-aussi, qu’il y avait beaucoup de droits pénal. Finalement, je me suis aperçue que c’était une matière parmi tant d’autres. Enfin, il y a l’idée que l’on se lance dans des études de droit pour l’argent, car elles permettent d’exercer des métiers très bien rémunérés. Mais ce n’est pas nécessairement vrai, il existe aussi des professions du droit rémunérées au SMIC. Quand on commence une carrière en avocature, par exemple, on peut être au SMIC. Pareil, quand on est greffier. Après, bien sûr, il y a d’autres métiers qui vont vraiment rapporter, mais généralement, cela reste une petite partie d’entre eux, comme dans tous les domaines d’activité.

Katia : Si je devais en choisir une, c’est que la fac est un milieu très différent du lycée sur le plan social. Honnêtement, les gens s’en fichent de vous ! Vous êtes un mouton parmi le troupeau. Donc habillez-vous comme vous voulez, faites ce que vous voulez. Je trouve qu’on peut vraiment grandir et s’épanouir à la fac sans craindre le regard des autres. La fac, ça fait peur : on a peur de ne pas se faire d’amis, mais, rassurez-vous, vous allez vous faire des amis. Pour cela, je conseille les associations étudiantes. Pour ce qui est des études de droit en particulier, j’aurais bien voulu savoir que cela impliquait beaucoup de théories. Mais, dans tous les cas, ce sont des études qui restent intéressante, et c’est en master que les cours vont devenir plus pratiques et professionnalisants.

Katia : Chacun a sa propre méthode de révision, ça ne sert à rien de copier sur le voisin. Personnellement, pour assimiler les informations, j’ai fait la différence entre mes cours de majeur, avec des coefficients plus élevés et mes cours de mineur. Généralement, les cours de majeur sont évalués sur des exercices de commentaires, de dissertations ou de cas pratiques. Je révisais avec les manuels de la bibliothèque universitaire et si je savais que j’allais avoir un cas pratique, je m’entraînais uniquement avec des cas pratiques. Pour les mineurs, qui sont évaluées grâce à des questions de cours, j’apprends mon cours par cœur.

Katia : J’en ai même deux. Le premier concerne les étudiants toulousains, grenoblois et lyonnais, c’est la carte Mojo. C’est une carte qui coûte 15 € et qui donne accès à plein d’offres dans différents restaurants à Lyon, à Grenoble et à Toulouse. Le deuxième concerne plutôt les étudiants qui s’intéressent à la diplomatie et au droit. C’est ce qui s’appelle les MUN, les Models United Nations. Ce sont des simulations des Nations Unies où vous représentez un pays dans un comité. C’est une association qui les organise et c’est vraiment à échelle onusienne : il y a 500 participants. Ça peut être en anglais, en espagnol, en français. Je le conseille vraiment : c’est comme ça que j’ai réussi à choisir mon master et à savoir vers où je voulais m’orienter.