Référencer son école

Métiers animaliers : la transition écologique transforme le secteur

Métiers animaliers : la transition écologique transforme le secteur

Vous aimez les animaux et rêvez d’en faire votre métier ? Longtemps cantonnées aux soins et à l’élevage, les professions animalières embrassent aujourd’hui de nouveaux horizons. De la conservation des espèces au bien-être animal, sans oublier la recherche sur les écosystèmes, ces métiers se réinventent pour répondre à la transition écologique.


« La transition écologique a amené son lot de transformations, notamment dans les formations et les pratiques professionnelles », souligne le Dr Didier Boussarie, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France. Les professionnels doivent désormais prendre en compte la protection de la biodiversité et la durabilité des pratiques, au-delà des métiers du soin.

L’un des principaux changements concerne la médecine vétérinaire. « Nous devons suivre toute la filière, de l’élevage jusqu’au consommateur, pour garantir la sécurité sanitaire des produits d’origine animale », explique le Dr Boussarie. La santé publique vétérinaire est devenue un enjeu crucial, tout comme la recherche sur les maladies émergentes et la prévention des zoonoses.

Parallèlement, la zoologie a le vent en poupe, notamment dans le cadre de la réintroduction d’espèces et de la protection des habitats naturels. « Il y a une forte augmentation des étudiants intéressés par la zoologie, la gestion des parcs animaliers et les missions à l’étranger pour la préservation des espèces », constate le vétérinaire. Ces postes exigent cependant des parcours académiques exigeants, qui vont jusqu’au doctorat.

Autre évolution notable : l’essor des métiers liés au bien-être animal. L’ostéopathie animalière, le comportementalisme ou encore les thérapies alternatives se développent rapidement. « Aujourd’hui, on trouve des ostéopathes pour chiens, chevaux, mais aussi pour cochons d’Inde ! », note le Dr Boussarie. Cette diversification témoigne d’une sensibilité accrue du public à la qualité de vie des animaux et à la nécessité de soins plus personnalisés.

Si les métiers animaliers restent prisés, certains connaissent une pénurie de main-d’œuvre problématique. « Nous avons un besoin urgent de vétérinaires en zone rurale, mais aussi dans certains secteurs spécifiques comme la santé publique vétérinaire », insiste le Dr Boussarie.

Les auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV), qui assistent les vétérinaires en clinique ou en cabinet, sont également très recherchés. Pourtant, le métier souffre d’un manque d’attractivité en raison des conditions de travail exigeantes. « Beaucoup d’ASV quittent la profession après quelques années à cause des horaires contraignants et de la charge émotionnelle du métier », explique le vétérinaire.

Le métier de soigneur animalier vit de belles heures. Nombreux sont les jeunes qui rêvent de s’occuper d’animaux sauvages dans un zoo ou une réserve naturelle. Mais la réalité du marché est plus complexe. « Être soigneur animalier est un métier très demandé, mais les places sont chères. Il faut souvent multiplier les stages et acquérir de solides compétences sur le terrain », prévient le Dr Boussarie.

Le soigneur animalier a pour mission de nourrir les animaux, nettoyer leur environnement et surveiller leur santé en collaboration avec des vétérinaires. Le professionnel travaille principalement dans des zoos, des parcs animaliers, des réserves naturelles ou encore des centres de réhabilitation pour animaux sauvages. Contrairement au métier de vétérinaire, il ne nécessite pas d’études longues, mais une formation spécialisée reste indispensable.

Cependant, ce métier, souvent idéalisé, implique des conditions de travail exigeantes. Il s’agit d’une profession physique, avec des horaires irréguliers, parfois en extérieur par tous les temps. Les soigneurs doivent être en bonne condition physique et prêts à travailler avec des animaux qui peuvent être imprévisibles ou dangereux. « Ce n’est pas un métier de rêve au quotidien. Il faut être rigoureux et prêt à assumer des tâches parfois ingrates, mais c’est une profession passionnante pour ceux qui s’y investissent », rappelle le vétérinaire.

Enfin, les métiers de la conservation et de la protection de la biodiversité connaissent une montée en puissance, portée par l’urgence climatique et les politiques de préservation des écosystèmes. Zoologistes, biologistes de la faune sauvage ou spécialistes des parcs naturels sont de plus en plus sollicités.

Si les vocations ne manquent pas, les formations, elles, peinent à suivre le rythme des mutations du secteur. « Nos écoles vétérinaires forment très peu de chercheurs et la formation en biodiversité est largement insuffisante », déplore le Dr Boussarie. Tandis que les enjeux écologiques redessinent le paysage des métiers animaliers, l’enseignement peine encore à intégrer ces nouveaux défis. Seulement 1 % des étudiants des écoles vétérinaires se destinent à la recherche. Autre carence : la filière de la santé publique vétérinaire. « C’est un enjeu très important. On parle souvent du chemin qui mène de la fourche à la fourchette : le rôle du vétérinaire ne se limite pas aux soins, il s’étend à toute la chaîne, de l’élevage aux exploitations agricoles, jusqu’à l’assiette du consommateur. »

Conscients de ces lacunes, de nombreux étudiants prennent le large et partent se former ailleurs. La Roumanie, l’Espagne ou le Portugal attirent chaque année une jeunesse avide d’une approche plus en phase avec la transition écologique. « Les formations étrangères sont souvent plus modernes et intègrent mieux ces nouvelles exigences », constate le vétérinaire.

Cependant, nul besoin de s’expatrier pour devenir un professionnel dans des métiers d’éducateurs canins, toiletteurs, palefreniers, éthologues… Autant de voies où la relation homme-animal se réinvente, entre savoir-faire techniques et compréhension fine du comportement animal.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Métiers animaliers : la transition écologique transforme le secteur.

Transformation des métiers animaliers : La transition écologique impacte profondément les métiers au contact des animaux, élargissant leur portée au-delà des soins et de l’élevage pour inclure des aspects de conservation, de bien-être animal et de recherche sur les écosystèmes.

Médecine vétérinaire en évolution : Les vétérinaires doivent désormais adopter une vision holistique de leur rôle, intégrant la santé publique vétérinaire et la sécurité sanitaire des produits d’origine animale, face à l’augmentation des maladies émergentes et des zoonoses.

Émergence de nouvelles spécialisations : Les métiers liés au bien-être animal, tels que l’ostéopathie et le comportementalisme, connaissent un essor rapide, reflétant une prise de conscience accrue du public pour la qualité de vie animale et des soins personnalisés.

Pénurie de main-d’œuvre : Le secteur souffre d’une pénurie de vétérinaires et d’auxiliaires spécialisés vétérinaires, en partie à cause des conditions de travail exigeantes et du manque d’attractivité de ces professions, ce qui pose des défis pour l’avenir du secteur.

Besoin de réformes dans les formations : Les établissements de formation peinent à suivre les évolutions du secteur, avec une insuffisance dans les programmes axés sur la biodiversité et la santé publique vétérinaire, poussant de nombreux étudiants à se former à l’étranger pour bénéficier de cursus plus adaptés à ces enjeux contemporains.