TROUVER VOTRE ECOLE

« La transition écologique est cardinale » : comment les grandes écoles se transforment ?

Transition écologique, les écoles prennent les devants.

Si enseigner la transition écologique devient obligatoire au sein des universités, certaines écoles ont fait le choix d’intégrer ces enjeux dans leur stratégie depuis plus longtemps. Comment la transition écologique se déploie dans ces établissements ? On fait le point.


« La transition écologique est cardinale pour nous. Tous les enjeux de l’école s’articulent autour de ces sujets-là », indique d’emblée Anthony Briant, directeur général des Ponts et Chaussées.

Dans la même lignée, l’Insa Lyon a intégré cette question au plus haut niveau de gouvernance. « Nous portons cet enjeu comme une vision forte : celle de former des ingénieurs capables d’agir en tant qu’acteur de cette transition quel que soit leur secteur d’activité », affirme Nicolas Freud, directeur adjoint chargé de la transformation socio-écologique de l’Insa Lyon.

Dans les écoles de commerce aussi, ces questions sont prises en compte dans le pilotage. L’ESCP a ainsi créé une fonction de doyen du développement durable, un rôle connecté au comité exécutif. L’emlyon comme TBS Education ont, elles, changé de statut pour devenir société à mission. Avec un même objectif : devenir un acteur de la transition écologique et sociétale.

Un changement de gouvernance qui implique un meilleur pilotage des questions de transition socio-écologique. « Nous avons adopté une posture systémique pour irriguer l’ensemble de nos activités, nos enseignements et notre recherche de cet enjeu », explique Bénédicte Bost, directrice de l’engagement social et environnemental de l’emlyon.

Enseigner les enjeux de transition écologique devient ainsi primordial. « Pendant quatre ans, nous avons travaillé à la transformation des maquettes pédagogiques pour intégrer cette question dans les cinq années du cursus ingénieur », résume Nicolas Freud.

Dès la première année, les élèves-ingénieurs suivent des électifs dédiés aux enjeux socio-écologiques par une approche transversale et pluridisciplinaire. « On veut amener nos étudiants à réfléchir en appréhendant la biodiversité, l’analyse du cycle de vie mais aussi en s’interrogeant sur nos déplacements et la manière dont on produit », précise Nicolas Freud.

À l’Emlyon, 90 % des cours ont été revus sous ce prisme. « Nous avons identifié 35 compétences RSE qu’on souhaite doter nos étudiants sur l’ensemble des sujets – marketing, RH, management, finance, etc », explique Bénédicte Bost.

« Nous dispensons ainsi un cours “agir pour la planète” qui commence dès le mois d’octobre pour tous nos étudiants. Il se base sur des connaissances théoriques pour comprendre le dérèglement climatique, et se poursuit dans des groupes de travail pour trouver des pistes de solution », poursuit-elle.

En plus de ce socle commun, chaque spécialité va intégrer ces enjeux dans sa discipline. Aux Ponts et Chaussées, « les étudiants qui choisissent la spécialité génie civil et construction, suivent des cours sur l’éco-conception, dès la deuxième année. Des cours transversaux en lien avec les sciences humaines sont aussi dispensés pour comprendre comment on peut s’inscrire dans un environnement socio-économique », explique Anthony Briant.

En école de commerce, les différentes spécialités – marketing, management, RH, finance, etc – vont aussi être enseignées sous l’angle de la transition écologique. « Par exemple, en master 1, nos étudiants en ressources humaines, vont avoir des cours liés aux enjeux sociaux et d’inclusion », précise Anne Rivière de TBS Education.

Avec pour ambition de former des étudiants à cette complexité pour devenir des managers et des ingénieurs responsables dans un environnement mouvant écologiquement et socialement. « On va au-delà de la sensibilisation pour former nos élèves à ces sujets », insiste Nicolas Freud de l’Insa Lyon.

Au-delà de l’enseignement, ces écoles investissent aussi sur la recherche autour de la transition écologique. « Nous avons structuré notre recherche par grands enjeux sociétaux comme l’énergie, la santé, le numérique responsable…. Sortir de la logique disciplinaire est une première évolution forte », analyse Nicolas Freud.

Avec pour résultat des enseignants-chercheurs qui donnent un axe socio-écologique à leurs recherches. « Nous avons créé un département académique consacré au développement durable, il y a cinq ans. Il rassemble aujourd’hui 20 enseignants-chercheurs et nous souhaitons l’agrandir en diversifiant nos profils », explique Gorgi Krlev, doyen et professeur associé de développement durable à l’ESCP.

Même approche pour TBS Education qui a lancé un centre d’excellence DD-RSE. « Nous comptons 40 enseignants-chercheurs qui inscrivent la transition socio-écologique dans leurs recherches qui vont irriguer nos cours », conclut Marie Boitier.

Un cercle vertueux pour transformer durablement la formation des étudiants dans l’enseignement supérieur.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Comment les grandes écoles se transforment ?

Intégration de la transition écologique : Les écoles, comme l’Insa Lyon et l’ESCP, mettent la transition écologique au cœur de leur gouvernance, formant des leaders capables d’agir dans tous les secteurs d’activité face aux enjeux environnementaux.

Révision des programmes pédagogiques : Les établissements ont adapté leurs cursus pour intégrer les enjeux socio-écologiques dès la première année, permettant aux étudiants d’acquérir des compétences RSE transversales dans toutes les spécialités.

Enseignement pratique et théorique : Les écoles offrent des cours axés sur des problématiques réelles comme le dérèglement climatique et l’éco-conception, promouvant des approches pluridisciplinaires et impliquant les étudiants dans des projets concrets.

Accent sur la recherche : Les établissements investissent dans la recherche sur la transition écologique, en structurant des équipes d’enseignants-chercheurs pour développer des solutions durables, qui alimentent à leur tour le contenu des cours.

Formation de managers responsables : L’objectif est de former des étudiants non seulement sensibilisés, mais également compétents pour devenir des leaders responsables dans un environnement mouvant, créant ainsi un cercle vertueux pour l’éducation supérieure.