Les vétos : dans le quotidien d’un vétérinaire de campagne

Le filme Les vétos rappelle le rôle essentiel du vétérinaire de campagne.

Ce week-end, nous avons visionné de nouveau le film de Julie Manoukian : Les vétos. Sorti en 2020, avec en tête d’affiche Clovis Cornillac et Noémie Schmidt, ce long métrage nous fait découvrir la réalité du métier de vétérinaire de campagne.


À sa retraite, Michel, vétérinaire de campagne, désigne sa nièce, Alexandra, pour reprendre sa place au côté de son associé Nico. Sortie major de sa promotion à l’école vétérinaire, elle avait pourtant d’autres ambitions et ne semble pas ravie de revenir s’installer dans ce petit village du Morvan. Aura-t-elle les épaules pour relever ce défi ? 

Le message que la réalisatrice a voulu faire passer au travers de ce film est que le métier de vétérinaire de campagne est absolument indispensable. De ces professionnels dépendent en effet la survie de nombreux éleveurs. Découvrez en quatre répliques phares la réalité du métier de vétérinaire de campagne.

Par cette réplique, Nico, sous les traits de Clovis Cornillac, fait valoir la dimension psychologique de son métier. Si la priorité du vétérinaire est bien de soigner les animaux et de veiller à leur bien-être, il ne doit pas oublier que ces bêtes ont souvent une grande importance aux yeux de leur maître. Les animaux de compagnie sont en effet souvent identifiés comme des membres de la famille et tiennent une place centrale dans le cœur de leur propriétaire. Quant au bétail et aux animaux de ferme, ils sont l’essence même du métier d’éleveur ou d’agriculteur. Dans un cas comme dans l’autre le vétérinaire a alors une très grande responsabilité et doit travailler sous le regard inquiet des propriétaires. Ce métier implique donc d’être aussi à l’aise avec les animaux qu’avec les humains et de savoir se montrer fin psychologue pour annoncer des mauvaises nouvelles, rassurer et écouter les maîtres de leurs patients.

Suite à la sortie du film de Julie Manoukian, plusieurs vétérinaires de campagne ont admis s’être reconnus dans le personnage porté par Clovis Cornillac. Ces professionnels travaillent énormément et ne comptent pas leurs heures. Leur zone d’intervention s’étale parfois sur plusieurs centaines de kilomètres et ils parcourent de longues distances pour aller d’une exploitation à l’autre. Ils sont souvent appelés au milieu de la nuit, les week-ends et les jours fériés, pour des urgences : blessure, mise bas, intoxication, etc. À ces contraintes s’ajoutent des difficultés pour assurer la relève alors que de moins en moins de professionnels choisissent d’exercer en milieu rural. Pour ce qui est de la rémunération, on voit dans le film que, à plusieurs reprises, Nico ne fait pas payer la totalité de ses interventions. Une réalité confirmée par plusieurs vétérinaires de campagne qui soulignent la détresse financière dans laquelle se trouve leur clientèle, en grande partie composée d’agriculteurs.

Alors qu’Alexandra est repartie à Paris, les habitants de Mhère regrettent son départ. Nico s’agace et leur rappelle que ce sont eux qui, dès le début, ne lui ont pas laissé sa chance. Il s’emporte et leur assène cette vérité : oui, les vétérinaires de campagne sont en voie d’extinction. Les diplômés préférant exercer en ville, là où la vie est plus douce. Or, si plus aucun vétérinaire ne souhaite s’installer en milieu rural, si personne ne vient prendre la relève, c’est toute la filière agricole qui est en danger. En effet, les éleveurs, notamment, mais aussi d’autres agriculteurs utilisant les animaux pour le travail de la terre, ou même les centres équestres, ont absolument besoin de vétérinaires pour prendre soin de leurs bêtes. Sans eux, impossible de faire tourner leur exploitation. C’est là toute la force de ce film, qui au travers de scènes touchantes et joyeuses, met en lumière le rôle essentiel des vétérinaires de campagne dont dépend la survie de toute une filière. 

Alors bien sûr, avant de se lancer dans cette voie, il est important de savoir que le métier de vétérinaire de campagne est compliqué. Mais, en définitive, il en vaut la peine ! Choisir ce métier, c’est exercer une profession vraiment utile et porteuse de sens. La preuve, dans le film, c’est après avoir sauvé un chat et fait naître un veau qu’Alexandra, la jeune vétérinaire récalcitrante, se prend à s’imaginer continuer de vivre dans ce village et exercer ce métier. À la fatigue accumulée, s’oppose la joie de faire naître un veau, de soigner un chien, de sauver un cheval et la responsabilité d’accompagner tout un secteur d’activité dont le métier est de nourrir la population. Car oui, on le répète, mais le vétérinaire de campagne n’est pas qu’un simple prestataire de soin, il est un véritable partenaire des agriculteurs et un acteur central du secteur agricole.