Ce temps d’introspection sur son avenir professionnel a bien failli prendre du plomb dans l’aile. Heureusement la mesure inscrite dans le projet de loi de finances 2026 qui prévoyait de sortir les bilans de compétences du CPF a été retoquée. Explications.
Le bilan de compétences secoué par les gouvernements
Un soulagement pour les salariés et les opérateurs de bilan de compétences ! En effet, le projet de loi de finances 2026 prévoyait l’inéligibilité du bilan de compétences du dispositif du Compte personnel de formation (CPF). Concrètement, cela signifiait que vous auriez dû payer de votre poche votre bilan de compétence alors que votre CPF était peut-être plein à craquer (max 5 000 euros). Pour justifier une telle mesure, le gouvernement arguait du fait que le CPF finançait trop d’actions non certifiantes, dont le fameux bilan de compétences, et que cela finissait par couter trop cher. En 2024, plus de 80 000 bilans de compétences ont été réalisés grâce au CPF, représentant un coût total de plus de 155 millions d’euros. Face au tollé des opérateurs de bilan de compétences, l’inéligibilité de celui-ci au CPF a été écartée en commission le 9 novembre dernier. Donc, si vous envisagez de faire un bilan de compétences, c’est sans doute le moment de mobiliser votre CPF, car le sujet reviendra peut-être dans peu de temps sur le devant de la scène.
Un bilan de compétences via le CPF, un enjeu d’égalité
Si cette mesure n’avait pas été retoquée du projet de loi de finances, les salariés et les demandeurs d’emploi auraient donc dû payer la totalité de leur bilan de compétence avec leurs propres deniers. La dépense n’est pas neutre : en moyenne 1 946 euros. Or, contrairement à l’idée d’une « formation de confort » dénoncée initialement dans le texte, le bilan de compétences est considéré comme un outil d’égalité des chances. Il est souvent sollicité par des personnes, parfois diplômées, qui se trouvent dans une situation de mal-être professionnel ou de retour de burn-out, cherchant à réorienter leurs parcours. De plus, il est important de noter que près de 70 % des bénéficiaires des bilans de compétences sont des femmes. Les professionnels estimaient que retirer ce dispositif du CPF aurait pénalisé principalement les femmes, qui sont déjà plus sujettes aux ruptures de carrière, que les hommes. Sortir le bilan de compétences du CPF aurait potentiellement représenté une nouvelle mesure discriminante.
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Le bilan de compétences mérite d’être davantage contrôlé
Vent debout contre cette mesure d’inéligibilité du bilan de compétences au CPF, les professionnels n’en demeurent pas moins conscients qu’un lifting pourrait être nécessaire. Par exemple, que tous les opérateurs de bilans de compétences s’engagent sur un volume horaire de 18 à 24 heures et pas sur des formats en ligne de 5 heures… assistés par une intelligence artificielle. Certains plaident également pour davantage de contrôle sur l’efficacité réelle des bilans de compétences. Mais pour eux, ce dispositif a une finalité professionnelle, il a donc toute sa place dans le CPF mis en œuvre pour garantir aux actifs la liberté de choisir leur parcours professionnel.













