La santé mentale a été déclarée Grande Cause Nationale pour 2025. Alors évidemment, les jeunes suivant de études supérieures ont été interrogés sur le sujet. Et c’est la cata. Ils n’ont jamais été aussi mal dans leur tête. Au point d’envisager, pour certains, d’arrêter leurs études.
Seulement 45 % des étudiants se déclarent en bonne santé mentale
Les résultats du Baromètre National de la Santé Mentale des Étudiants réalisé par Ipsos pour teale et l’IÉSEG* ne laissent place à aucune ambiguïté : la santé mentale des étudiants est dans un état critique. Moins d’un sur deux (45 %) se dit en bonne santé mentale, et le test clinique GHQ-12 révèle que 60 % présentent des signes de détresse psychologique, un taux largement supérieur à celui de la population générale (36 %). Stress constant, troubles du sommeil, perte de confiance en soi ou sentiment de ne « rien valoir », les symptômes décrits traduisent une fragilisation profonde et durable. « Ces signaux ne relèvent pas d’un malaise passager mais d’une véritable crise structurelle qui menace la réussite académique et l’avenir d’une génération », assurent les auteurs de l’étude.
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Les causes de la détresse mentale des étudiants
La détérioration de la santé mentale étudiante est en fait le produit d’une accumulation de pressions diverses. Les études elles-mêmes sont en première ligne : 68 % redoutent leur avenir professionnel, 64 % les examens et 60 % la pression des résultats. « À cela s’ajoutent des contraintes financières lourdes. 60 % citent leur situation économique comme un facteur d’anxiété. Les tarifs des écoles sont de plus en plus élevés alors que les salaires de leurs parents ne sont pas nécessairement améliorés. De nombreux étudiants doivent donc travailler ce qui rajoute de la pression à leur réussite scolaire car ils ont moins de temps que leurs camarades pour étudier », résume Anaïs Roux, directrice scientifique de teale et psychologue du travail spécialisée en neurosciences. Le climat sociétal anxiogène mais aussi l’éco-anxiété touchent 36 % d’entre eux. Le tout aggravé par une surcharge informationnelle liée à leur connexion quasi permanente à leurs téléphones.
Un étudiant sur trois songe à abandonner ses études
Le mal-être des jeunes ne se cantonne pas à la sphère intime mais pèse directement sur leur capacité à poursuivre les études. 57 % déclarent avoir du mal à tenir le rythme des cours et 52 % peinent à se concentrer. « Bilan, 38 % envisagent de tout arrêter pour des raisons de santé mentale, avec un pic de 47 % dans les filières Lettres, arts et sciences humaines. Ces chiffres révèlent un risque de décrochage massif et laisse augurer un déficit de talents dans certains secteurs d’activité. Soit une perte importante pour la production nationale mais aussi des coûts accrus pour le système de santé public », souligne Maria Castillo, directrice des projets stratégiques et développement à l’IÉSEG.
Les étudiantes plus touchées par ce mal-être mental
Seuls 29 % des jeunes apprenantes estiment être en bonne santé mentale, contre 53 % des étudiants. Cette vulnérabilité accrue se double d’une exposition massive aux violences : 30 % d’entre elles déclarent avoir subi plusieurs formes de violences (psychologiques, harcèlement, violences sexuelles). « Les étudiantes cumulent donc une double peine qui appelle une réponse ciblée des établissements et des pouvoirs publics », insiste Anaïs Roux (teale).
MÉTHODOLOGIE
Enquête menée du 20 juin au 17 juillet 2025 auprès de 2 000 étudiants constituant un échantillon national représentatif de la population étudiante vivant en France âgée de 18 ans et plus. Outre des questions déclaratives, ce questionnaire intègre un indicateur clinique de santé mentale reconnu : le GHQ-12 (General Health Questionnaire). Ce questionnaire auto-administré comporte 12 questions visant à évaluer l’état mental d’une personne au cours des semaines passées.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Santé mentale, les étudiants vont mal.
Un constat alarmant
Seuls 45 % des étudiants se disent en bonne santé mentale, et 60 % présentent des signes cliniques de détresse psychologique, bien au-dessus du reste de la population (36 %).
Des causes multiples
Pression académique (examens, résultats, avenir professionnel), difficultés financières (60 % citent l’argent comme facteur d’anxiété), éco-anxiété et surcharge informationnelle aggravent leur mal-être.
Un risque massif de décrochage
38 % des étudiants envisagent d’abandonner leurs études pour des raisons de santé mentale, avec un pic de 47 % dans les filières Lettres, arts et sciences humaines.
Des conséquences directes sur la réussite
Plus d’un étudiant sur deux dit avoir du mal à suivre le rythme des cours (57 %) ou à se concentrer (52 %), compromettant leurs chances de réussite académique et leur avenir professionnel.
Les étudiantes particulièrement touchées
Seules 29 % déclarent être en bonne santé mentale (contre 53 % des hommes). Elles sont aussi plus exposées aux violences (30 % en ont subi plusieurs formes), ce qui accentue leur vulnérabilité.













