Concours, études, débouchés : tout savoir sur les écoles nationales vétérinaires (ENV) en France

tout ce qu'il faut savoir sur les études de vétérinaire

Plusieurs concours permettent d’intégrer les quatre ENV (écoles nationales vétérinaires) françaises, à Maisons-Alfort, Toulouse, Nantes et Lyon. Récemment, une école privée a également ouvert ses portes à Rouen. Ce sont des études complexes, qui nécessitent un réel engagement.


« C’est très intense, mais loin d’être impossible ». Chaque année en France, les écoles vétérinaires attirent de nombreux candidats. Mais le nombre de places est limité. Les quatre ENV (écoles nationales vétérinaires), l’ENVA à Maisons-Alfort, l’ENVT à Toulouse, Oniris à Nantes et VetAgro Sup à Lyon, accueillent environ 800 étudiants par an, selon l’Onisep.

Les voies d’accès sont multiples : un concours post-bac, le seul qui permet d’intégrer la première année, et six autres concours d’entrée en deuxième année (A, A-TB, B, C, D, E), accessibles après deux ans d’études. Le diplôme s’obtient en six années d’études en école vétérinaire après le baccalauréat (cinq pour tous ceux qui ne sont pas passés par le concours post-bac).

Thibaud, 27 ans, a été admis à l’ENVT en 2023. « J’ai passé le concours D. Il y avait seulement 5 places dans toute la France. En 2024, ce nombre est réduit à quatre, une place dans chaque école ». Les candidats doivent être titulaires d’un master « à dominante biologique ». Thibaud, lui, est détenteur d’un master en ingénierie de la santé option génie médical.

« On envoie un dossier avec notre CV et une lettre de motivation. Si on est admissible, on défend notre projet à l’oral, à Paris, devant les quatre directeurs des ENV ». Cet ancien conseiller en radioprotection souhaite se reconvertir en vétérinaire mixte : travailler auprès d’animaux de compagnie et d’élevage.

Les premières années d’études vétérinaires comportent surtout de la théorie. « C’est beaucoup de par cœur. Mais rien d’insurmontable avec une bonne organisation et du travail », estime Thibaud, qui évoque « une charge de travail importante ».

« C’est un très beau métier, mais très prenant. Il faut en être conscient. Le programme est dense, on fait de la chirurgie, de l’imagerie, de la dermatologie, de l’ophtalmologie… » prévient également Aubry, étudiant de 27 ans à l’ENVT. Il entamera sa dernière année dans quelques semaines. Lui aussi est passé par le concours D. Il souhaite exercer en tant que vétérinaire rural.

« On sort tous vétérinaire généraliste. Le programme est le même pour tout le monde jusqu’à la cinquième année inclue, durant laquelle on pratique beaucoup au sein de la clinique de l’école (chaque école possède sa propre structure hospitalière). Puis en sixième année, on se spécialise dans un domaine », détaille l’étudiant.

Sa compagne, Marine, future vétérinaire rural et équin, vient aussi de terminer sa cinquième année à l’ENVT. Pour intégrer l’établissement, elle est passée par la prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre) puis le concours A ENV, « la voie traditionnelle pour entrer en école ». A l’époque, le concours post-bac, mis en place en 2021, n’existait pas.

Le concours est « très difficile », témoigne la jeune femme de 25 ans. Contrairement au concours D, il comprend des épreuves écrites. « Il y a toutes les matières scientifiques classiques, mathématiques, physique, chimie, biologie… On a aussi une épreuve de français et d’anglais. Pour les oraux, c’est à peu près les mêmes », détaille-t-elle.

Quant à la prépa, « elle demande énormément de travail et de motivation ». « Je travaillais tous les soirs jusqu’à minuit, 1h. Le matin, je me levais à 7h et c’était reparti. Pas de vacances, pas de week-ends » Résultat : lorsqu’elle est entrée en école vétérinaire, sa charge de travail a diminué « au moins de moitié », « même si ça demande encore beaucoup de travail personnel ». « Pour avoir échanger avec des personnes qui venaient de filières différentes, on est assez avantagé quand on vient de prépa, parce qu’on a acquis des méthodes de travail », explique-t-elle.

Récemment, une nouvelle école vétérinaire privée a vu le jour, UniLasalle à Rouen. Cette dernière recrute uniquement après le bac, sur concours propre, indique l’Onisep. En 2023, 115 bacheliers généraux et 5 aux STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) ont intégré ce cursus.

Les droits de scolarité s’élèvent à 13 550 euros par an les trois premières années, puis 18 600 euros les trois suivantes. Pour les ENV, ils étaient de 2 625 euros par an en 2023-2024 (gratuit pour les boursiers). S’ajoute la CVEC (contribution de vie étudiante et de campus), pour les cinq écoles.