Face à la concurrence des réseaux sociaux, les groupements d’anciens élèves des grandes écoles tentent de redynamiser leurs offres.
Aujourd’hui, il suffit d’un clic pour entrer en relation avec un autre diplômé de son école et entamer un échange avec lui. Face à la concurrence des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn, qui tendent à ringardiser le bon vieil annuaire papier des anciens élèves, les réseaux d’alumni des grandes écoles cherchent à se réinventer. Même si la mise en contact reste, bien sûr, leur vocation première. « Le fait de passer par nos canaux privilégiés génère des taux de réponse bien meilleurs que l’utilisation de ces fameuses applications », soutient Marguerite Gallant, directrice générale d’HEC Alumni. Le but de ses équipes ? Encourager au maximum les interactions pour faire vivre une communauté de 80 000 membres à travers, notamment, la multiplication de clubs spécialisés, regroupés par branches professionnelles, centres d’intérêt, mais aussi régions ou pays.
Certaines thématiques ont suscité un regain d’intérêt ces dernières années. En 2021 naissait ainsi le club HEC Transition, spécialisé dans la transition écologique, qui réunit aujourd’hui plus de 3 000 membres. « Très transversal, il a l’avantage de concerner plusieurs secteurs d’activité, mais aussi de mettre en contact nos étudiants avec nos diplômés plus âgés », explique Marguerite Gallant.
La publication de lettres d’information, de magazines mais aussi l’organisation de conférences aident également à entretenir les liens. « Les Matins HEC, organisés depuis 1984, sont des rendez-vous très prisés. Ils permettent de rencontrer de grands patrons et, parfois, des politiques », poursuit Marguerite Gallant. Ces dix-huit derniers mois, dans le cadre du “hub digital” [NDLR : entité qui regroupe plusieurs clubs liés à l’univers numérique], une série d’événements a également été montée autour de l’intelligence artificielle, secteur en pleine expansion. Il y a quatre ans, HEC Alumni a été également le premier à proposer un fonds d’investissement baptisé HEC Ventures. L’idée ? Encourager les anciens des écoles à soutenir financièrement des start-up créées par d’autres diplômés. De quoi, là encore, optimiser le réseau.
Enjeu : rajeunir toute la cible du réseau alumni
Tous les outils liés à l’accompagnement de carrière et à la recherche d’emploi restent aussi des valeurs sûres. Mais, là encore, tout l’enjeu pour les réseaux d’alumni consiste à rajeunir leur cible. « Depuis trois ans, nous proposons à nos jeunes diplômés des webinaires ou des ateliers dédiés afin de les aider à se lancer dans la vie active », avance Marie-Pierre Schickel, directrice générale d’Essec Alumni. L’internationalisation des études pousse également les écoles à mettre davantage l’accent sur les clubs à l’étranger. « Nos 92 chapters [branches], établis dans le monde entier, permettent de lutter contre l’isolement », explique Marie-Pierre Schickel. L’un, basé en Suisse, propose notamment un vade-mecum regroupant toutes les démarches nécessaires à l’installation dans le pays.
Malgré ces efforts, beaucoup d’associations d’école peinent à maintenir à flot leur nombre d’adhérents au fil des années. Un écueil de taille quand on sait que leurs activités sont essentiellement financées par les frais d’inscriptions des écoles. L’Essec Alumni a trouvé la parade en instaurant une cotisation “à vie”, versée en une fois et non plus annuellement. Le montant n’est pas négligeable puisqu’il s’élève à 1 700 euros. « Cela représente moins de 45 euros par an sur quarante ans », relativise Marie-Pierre Schickel. Toujours dans le but d’accroître sa visibilité auprès des plus jeunes et s’adapter à leurs pratiques, son association a également investi les réseaux sociaux comme Linkedin ou Instagram. Une bonne façon de faire de la concurrence un atout.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Grandes écoles : les alumni font leur mue.
Réinvention des associations d’alumni : Les réseaux d’anciens élèves des grandes écoles s’adaptent à l’essor des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn. Possédant un rôle important, ils cherchent à dynamiser leurs offres pour favoriser la mise en relation entre les membres et un lien fort.
Création de clubs spécialisés : Pour encourager l’engagement, des clubs spécialisés voient le jour, tels que le club HEC Transition, qui se concentre sur des thématiques comme la transition écologique. Cela permet de rassembler des membres autour d’intérêts communs et de favoriser les connexions intergénérationnelles.
Événements et communications : Les associations d’alumni des écoles organisent des événements réguliers, comme les Matins HEC, pour permettre aux membres de rencontrer des leaders du secteur. Ils publient également des lettres d’information et des magazines pour maintenir les liens et partager des informations pertinentes.
Approche ciblée pour les jeunes diplômés : Pour attirer les jeunes diplômés, des webinaires et des ateliers sont proposés pour les aider à entrer dans le monde du travail. De plus, l’internationalisation des études amène les écoles à développer des branches à l’étranger pour soutenir les alumni dans leur installation.
Modèle de cotisation repensé : Face à la difficulté de fidéliser les membres, certaines associations d’alumni, comme l’Essec Alumni, instaurent une cotisation “à vie” pour sécuriser leur financement. En parallèle, elles investissent dans des plateformes comme Instagram et LinkedIn pour accroître leur visibilité auprès d’un public plus jeune.