Concours de slam, art-thérapie, 7 heures pour sauver le monde… Autant de thématiques que l’on n’attend pas forcément dans une école de commerce et de management, et qui font pourtant la singularité et la fierté de l’EDC Paris Business School.
On ne jure plus que par elles. Essentielles à l’employabilité, à l’adaptabilité, à la performance collective… Les soft skills s’imposent comme la pierre angulaire des compétences professionnelles au XXIe siècle. Mais derrière cette omniprésence dans les discours, une question demeure : comment les développe-t-on concrètement ? Peut-on apprendre à devenir plus créatif, inspiré, empathique, altruiste et responsable ?
À l’EDC Paris Business School, on semble le penser. L’établissement a mis en place dès 2019 un programme ambitieux dédié aux soft skills, bien au-delà des effets d’annonce. Encadrés par des professeurs, des experts, des artistes, les étudiants participent à une série d’ateliers concrets, conçus pour cultiver des compétences humaines. Car comme le rappelle Alya Mlaïki, directrice du PGE et responsable du département soft skills de l’EDC : « C’est de notre part d’humanité dont nous aurons le plus besoin pour aller vers un monde meilleur et non simplement ‘performant’. »
Connaissance de soi et concours de slam
Pour former des managers humanistes, l’EDC Paris a donc intégré ces modules spécifiques tout au long des différents cursus : Programme Grande École, Bachelor et Masters of Science, avec un volume horaire et des crédits ECTS conséquents. Chaque année, les étudiants consacrent entre trente et quarante heures à travailler sur une thématique centrale : conscience de soi, connexion à l’autre, management éclairé, leadership humaniste, prise de décision et négociation.
« Le programme a été pensé crescendo : en première année, la connaissance de soi. Pour les aider à mieux se comprendre, les cours jouent sur la gestion des émotions et l’exploration de leur personnalité. Ils participent à un challenge de créativité en groupe, suivent des enseignement sur le langage du corps, etc », explique Alya Mlaïki. « En deuxième année, on passe au collectif, à la communication avec l’autre, à travers des ateliers de théâtre, d’écriture, et notre fameux concours de slam. »
Obligatoire, le Slam contest couronne un an de préparation aux côtés d’artistes, auteurs, compositeurs et interprètes. Les étudiants doivent rédiger un texte sur une thématique imposée, avant de l’interpréter devant un jury et l’ensemble de leur promotion – soit une centaine de personnes. L’objectif ? Travailler à la fois la profondeur du propos et la puissance de l’interprétation. L’usage de ChatGPT est strictement surveillé : le défi est de produire un texte authentique, ancré dans leur propre réflexion et leur sensibilité.
Si l’exercice suscite en premier lieu quelques commentaires sceptiques, c’est finalement une révélation pour bon nombre d’étudiants. « Certains découvrent qu’ils aiment écrire, qu’ils ont une voix et un message à transmettre », soutient Alya Mlaiki. « À la fin de la journée, ils sont fiers, surpris de ce qu’ils ont produit et du courage qu’ils ont eu de le partager. Chaque année, on observe cette même transformation. »
Devenir l’exemple d’un manager éclairé et un leader humaniste
En troisième année, le programme prend un tournant managérial. Après avoir travaillé leur posture individuelle et relationnelle, les étudiants se confrontent aux réalités du management. « À ce stade, l’objectif est de leur donner des outils concrets pour structurer leur organisation et optimiser leur efficacité », explique Alya Mlaïki. Ils travaillent ainsi sur la gestion du temps, la concentration et la productivité à travers un toolkit du manager. Un atelier de design thinking, appliqué à un projet concret pendant trois jours, les pousse à affiner leur capacité d’analyse et d’innovation. En parallèle, ils explorent la gestion du stress et du leadership zen par la méditation.
En quatrième année, l’accent est mis sur le leadership humaniste et l’accompagnement du changement. « On leur fait comprendre qu’un bon leader ne se résume pas à la performance, mais à sa capacité à fédérer et à intégrer les réalités du monde qui l’entoure ». Un premier module les pousse à réfléchir à leur posture de leader et aux valeurs qu’ils souhaitent incarner. Un second les confronte aux grands défis environnementaux et sociaux, notamment à travers la Fresque du Climat, qui éveille leur conscience et leur rôle dans la transformation des organisations.
Enfin, en cinquième année, la formation se concentre sur la négociation et la prise de décision en environnement incertain. « On veut qu’ils soient capables d’argumenter, de défendre une position et de gérer des conflits, tout en restant agiles face à l’incertitude », précise Alya Mlaïki. Ces compétences sont mises en pratique lors d’un business game immersif, où les étudiants dirigent une entreprise fictive et justifient leurs choix stratégiques devant un jury d’actionnaires.
L’esprit critique, sans doute le plus grand défi à relever
Si l’importance des soft skills est désormais reconnue, certaines d’entre elles restent cependant difficiles à transmettre. L’esprit critique, en particulier, constitue un véritable challenge, notamment avec l’essor de l’intelligence artificielle : « Aujourd’hui, les étudiants se ruent sur ChatGPT sans forcément remettre en question les informations obtenues », note Alya Mlaiki.
Ce manque de recul est un axe de travail fondamental du programme. Pour y remédier, l’EDC pousse ses étudiants à sortir des sentiers battus, en leur demandant, par exemple, de présenter des projets sans PowerPoint, un exercice qui les oblige à faire preuve d’inventivité.
Mais ces compétences ont-elles un réel impact une fois en entreprise ? Sandra Baccari, aujourd’hui coordinatrice projet marque chez Lagardère Travel Retail, en est convaincue. « Montrer qu’on sait s’adapter, avoir l’esprit d’équipe et parler en public, ce sont des compétences essentielles pour un recruteur », affirme-t-elle. Pourtant, à ses yeux, l’une des soft skills les plus sous-estimées en entreprise reste l’empathie. « Pourtant, c’est ce qui permet de mieux comprendre ses collègues et de travailler plus efficacement ensemble. »
Elle revient également sur un exercice qui l’a marquée durant son parcours à l’EDC : un cours d’éloquence, où elle a choisi de réciter une réplique d’On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, sa pièce préférée. « Cet exercice a vraiment renforcé ma prise de parole en public et ma confiance en moi », explique-t-elle. Un enseignement qui lui sert aujourd’hui au quotidien dans ses interactions professionnelles.
Pour s’inspirer, quelques-uns des ateliers Soft Skills proposés par l’EDC :
- «7 heures pour sauver le monde » par Maureen Angot ;
- « Communiquer pour convaincre » par Wafae Hajjani ;
- « Fitness Challenge » ou le dépassement de soi par le Sport par Sahil Sachdeva ;
- « Comment développer sa créativité » par Patricia Harris ;
- « Émotions et art-thérapie » par Amine Lazrak ;
- « Accéder au bien-être : le chemin vers la santé et la longévité » par Yélibé Desta ;
- « Philosophie comportementale & négociation » par Louis-Augustin Calonne.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les soft skills, clé de la réussite des étudiants de l’EDC Paris.
Importance des soft skills : À l’EDC Paris, les soft skills sont reconnues comme essentielles pour le succès professionnel des étudiants. Ces compétences, telles que la créativité, l’empathie et le leadership, sont prioritaires dans un monde du travail en constante évolution.
Programme innovant : L’école a établi un programme complet axé sur le développement des soft skills. Les étudiants participent à des ateliers pratiques tout au long de leur formation, favorisant la connaissance de soi et des relations solides avec autrui, notamment à travers des activités comme le concours de slam et la gestion des émotions.
Formation graduée : Le programme est structuré par niveaux. Les premières années se concentrent sur la connaissance de soi, tandis que les années avancées abordent le management éclairé et la prise de décision en environnement incertain, préparant ainsi les étudiants à des défis concrets et aux responsabilités managériales.
Évaluation des compétences : L’EDC encourage la créativité et l’esprit critique, notamment à travers des exercices innovants. En réaction à l’essor de l’intelligence artificielle, les étudiants sont formés à contrebalancer l’utilisation de ces outils par un questionnement critique des informations obtenues.
Retours positifs sur l’impact professionnel : Des anciens élèves, comme Sandra Baccari, une alumni d’EDC, témoignent de l’importance des soft skills dans leur carrière. Le travail des compétences relationnelles est une solution innovante afin de réussir en entreprise et contribuer à un environnement de travail harmonieux et collaboratif.