Avec plus de 341 mastères spécialisés et 144 Masters of science labellisés par la CGE cette année, ces formations se développent de plus en plus avec l’objectif de répondre aux besoins concrets des entreprises.
En plus de leur programme phare – programme Grande école et cycle ingénieurs – les grandes écoles d’ingénieurs comme de commerce diversifient depuis plusieurs années leurs offres de formation. Parmi cette offre, les masters of science et les mastères spécialisés proposent des parcours en un ou deux ans dont l’objectif est de répondre aux besoins des entreprises.
Des formations spécialisées et d’expertise
C’est le choix qu’a fait Mathurin. « Après une formation d’ingénieurs au Pays-Bas, je suis rentré en France pour suivre le master of science sustainability transformation de l’ESSEC. Dans ma formation initiale j’ai pu acquérir les compétences d’ingénieur mais il me manquait une expertise économique, comme savoir monter un business plan ou financer un projet », résume l’étudiant de 23 ans.
À Rennes School of business, les étudiants titulaires d’une licence, d’un bachelor ou d’un BUT peuvent aussi postuler à l’un des huit masters of science que propose l’école. « Certains sont très spécialisés dans des domaines, comme la finance internationale, le management du design immersif, tandis que d’autres sont orientés vers des secteurs d’activité comme le luxe », résume Elodie Huré, directrice des programmes de Rennes School of Business, qui précise que « tous les MSc sont reconnus par l’État et délivrent un grade master comme notre programme Grande école ».
L’École nationale des Ponts et Chaussées a de son côté développé plusieurs mastères spécialisés, un label de la CGE. « Ce sont des formations de niveau bac +6 qui s’adressent aussi bien à des étudiants en poursuite d’études qui souhaitent se spécialiser qu’à des personnes déjà en activité professionnelle qui recherchent une compétence ou une expertise complémentaire », indique Estelle Reveillard.
Des études qui suivent les besoins des entreprises
La particularité de ces formations c’est qu’elles visent à répondre concrètement aux besoins des entreprises. « À partir du moment où une formation est labellisée mastère spécialisé par la CGE, cela signifie que nous avons sondé le marché, qu’on a été à l’écoute des entreprises pour répondre à leur demande », précise la responsable du pôle mastère spécialisé® et Executive Master des Ponts et Chaussées.
Et pour cause, chaque mastère spécialisé dispose de sa propre gouvernance avec un comité d’orientation scientifique composé d’entreprises. « Ces dernières assistent à nos instances pour nous apporter leurs expertises, détailler leurs besoins et faire une veille sur le marché. En parallèle, elles viennent sourcer des candidats dans nos mastères spécialisés. C’est tout l’intérêt de cette formation : de créer un autre lien avec les entreprises partenaires », poursuit Estelle Reveillard.
Pour certains mastères spécialisés, des accords cadres sont d’ailleurs signés impliquant des entreprises avec l’objectif de favoriser la relation entre professionnels et la formation mais aussi de « garnir les rangs avec des salariés des entreprises ».
De la même manière, Rennes School of business met en place une méthode d’amélioration continue de ses programmes. « Pour chaque formation, nous avons un conseil de perfectionnement dans lequel vont être réunis des entreprises partenaires et nos alumni. On se réunit une fois par an pour discuter de l’évolution des métiers », détaille Elodie Huré.
Grâce à ces comités, l’école identifie l’émergence de nouveaux sujets comme les enjeux climatiques, l’IA mais aussi autour des besoins en soft skills. « On constate que les recruteurs recherchent avant tout des personnalités, des compétences comportementales plutôt que des compétences métiers », affirme-t-elle.
Des formations très professionnalisantes
Et pour répondre aux besoins des entreprises, les écoles misent sur des formations très professionnalisantes. C’est le cas aux Ponts et Chaussées où tous les apprenants en MS sont en alternance. « Ils suivent les cours selon le planning du mastère spécialisé et passent le reste du temps en entreprise. À l’issue de la formation, ils doivent rendre une thèse professionnelle et la soutenir devant un jury en vue d’obtenir leur diplôme », précise Estelle Reveillard.
À Rennes School of Business, les étudiants ont le choix. « La moitié sont en alternance, les autres font des stages. Un premier stage de trois à quatre mois en première année et un second de quatre à six mois pour la fin de leurs études », confirme Elodie Huré.
C’est cette professionnalisation qui “plaît” à Mathurin. « Les cours mélangent pratiques et théorie. On a une vision holistique du développement durable dans différents domaines comme la finance, le marketing, l’impact… En plus on a des cours très concrets avec des études de cas proposées par des professionnels du milieu. »
L’étudiant a d’ailleurs déjà trouvé son stage de fin d’étude, “sans difficulté”. « Grâce au réseau et aux compétences qu’on acquiert, on est très serein pour postuler à plein d’offres de stage. Grâce au MSc je suis amené à travailler dans le monde dans lequel j’évoluerais demain ».
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : MSc et Mastères spécialisés : une réponse aux besoins des entreprises.
Croissance des MSc et Mastères spécialisés : Avec 341 mastères spécialisés et 144 Masters of Science labellisés, ces formations se multiplient pour répondre aux besoins concrets des entreprises, en diversifiant les offres des grandes écoles d’ingénieurs et de commerce.
Formations d’expertise spécifiques : Ces programmes, bien adaptés aux profils d’étudiants ayant une formation initiale, permettent d’acquérir des compétences spécifiques telles que le montage de business plans et le financement de projets, tout en délivrant un grade master reconnu par l’État.
Lien avec les entreprises : Chaque mastère spécialisé est conçu en consultation avec les entreprises, garantissant que les programmes répondent aux attentes du marché. Cela inclut des comités d’orientation scientifique impliquant des professionnels qui identifient les compétences requises.
Approche professionnalisante : Les établissements proposent des formations axées sur l’alternance et les stages, favorisant l’intégration des étudiants dans le monde professionnel. Cette approche est plébiscitée pour sa capacité à mêler théorie et pratique, ce qui prépare efficacement les apprenants à leur future carrière.
Compétences comportementales recherchées : Les entreprises privilégient de plus en plus les compétences comportementales et les soft skills par rapport aux compétences techniques, soulignant l’importance d’une formation qui donne accès à des compétences, dans divers contextes professionnels.