Le 17 novembre, c’est le coup d’envoi de la 29e semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées (PH). Au cœur de cet évènement annuel, des pistes pour booster l’emploi des PH mais aussi pour rendre la société plus inclusive, et notamment faire en sorte que ces jeunes puissent suivre des études supérieures dans les mêmes conditions que leurs camarades valides. Échange avec deux étudiants en situation de handicap ultra motivés.
Rayen Ben Dhia, 19 ans, étudiant en première année à l’Efrei

Dans le secondaire déjà, Rayen Ben Dhia, a souhaité suivre un parcours classique. « Je n’ai jamais voulu aller dans un centre spécialisé pour handicapé ni un institut médico éducatif car cela ne m’aurait pas permis d’entrer dans la vie réelle », explique-t-il d’emblée. Donc pour ses études supérieures, le jeune homme en fauteuil roulant depuis sa naissance a conservé cette même ligne directrice. Son choix ? Une école d’ingénieur en 5 ans avec prépa intégrée. « Le rythme y est quand même moins intense que dans une classe prépa classique et c’est beaucoup plus compatible avec mes rendez-vous médicaux et mes absences », précise-t-il.
Son école, l’Efrei donc, est « à 5 minutes à pied » de chez lui à Villejuif. « Le campus est accessible en fauteuil roulant. Depuis la rentrée, un ascenseur est tombé en panne donc l’administration a changé les salles de cours pour que je puisse y assister quand même », illustre-t-il. Au quotidien, Rayen Ben Dhia est accompagné d’une auxiliaire de vie. « Dans le supérieur, on n’a pas droit à une AESH comme dans le secondaire, je viens donc à l’école avec ma propre auxiliaire de vie. Je ne peux me servir que de ma main gauche pour écrire sur une tablette graphique, donc en cours, elle m’assiste. À la cantine, elle m’aide pour déjeuner », témoigne-t-il.
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Pour ce jeune homme ultra motivé, l’école a mis en place un mi-temps supplémentaire pour les examens. « Le tout dans une salle à part car je parle avec mon auxiliaire », précise-t-il. Les professeurs sont également très compréhensifs. « J’ai régulièrement besoin de sortir de classe pour effectuer des exercices respiratoires. Ils m’y autorisent toujours. Et à la fin de l’heure, ils sont disponibles pour m’expliquer la partie de cours que j’ai loupée », explique-t-il. Avec ses camarades, pas de problème d’intégration non plus. « Mon handicap n’est pas une barrière. C’est même plutôt l’inverse. Les gens sont curieux, ils me posent des questions donc ça créé du lien. Pour le week-end d’intégration, l’école a pris en charge mes déplacements en train et mon hébergement ainsi que celui de mon auxiliaire. Une fois sur place, les responsables de l’évènement m’ont communiqué leur numéro de téléphone en cas de besoin », raconte-t-il très heureux d’avoir passé « un super week-end » avec sa promo. Au terme de ces cinq années d’études, Rayen Ben Dhia aspire à un job d’ingénieur en cybersécurité. Mais pour le moment, il recherche un stage pour valider sa première année d’études. Avis aux recruteurs !
Stéphanie Shannon-Perrinaud, 23 ans, étudiante en M2 communication et marketing d’influence à Omnes Éducation

Suite à un accident de la route, Stéphanie Shannon-Perrinaud a subi un AVC avec paralysie du côté droit. Depuis elle marche de nouveau, mais sa main droite est bloquée et même si elle est gauchère, elle est entravée dans ses gestes quotidiens. Déjà en alternance, lors de son accident, elle a obtenu la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé (RQTH). Son employeur l’a soutenue. « Il est même venu me voir à l’hôpital », confie-t-elle reconnaissante.
Aujourd’hui en M2, elle poursuit son alternance du mieux qu’elle peut. À l’école, elle bénéficie d’un tiers temps supplémentaire pour les partiels. « Touchée par des pertes de mémoire, j’ai aussi du mal à me concentrer longtemps. Les profs m’autorisent à faire des pauses régulières », illustre-t-elle.
Pour sensibiliser au handicap, son école lui a demandé de témoigner devant ses camarades. « J’ai expliqué les dangers et les conséquences possibles d’une conduite sous l’emprise de l’alcool. Le tout dans la bienveillance », témoigne-t-elle. Quand elle est en entreprise, Stéphanie Shannon-Perrinaud est en télétravail. Une organisation du travail qui limite donc ses déplacements et sa fatigue. La jeune femme qui vient d’être opérée du bras droit vient de reprendre le chemin de l’école plus déterminée que jamais.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : l’inclusion des étudiants en situation de handicap dans l’enseignement supérieur.
Une semaine dédiée à l’emploi et à l’inclusion
La 29ᵉ Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées rappelle l’urgence de construire une société réellement inclusive, notamment dans l’enseignement supérieur où de nombreux jeunes souhaitent étudier dans les mêmes conditions que leurs pairs valides.
Rayen Ben Dhia, un parcours d’ingénieur rendu possible par l’adaptation et la volonté
Étudiant en première année à l’Efrei et en fauteuil roulant depuis sa naissance, Rayen refuse les parcours spécialisés et choisit une école d’ingénieurs avec prépa intégrée, jugée plus compatible avec ses contraintes médicales. L’établissement adapte salles, examens et pédagogie pour lui permettre de suivre sa formation dans de bonnes conditions.
Un accompagnement quotidien essentiel mais non fourni par le supérieur
Privé d’AESH dans le post-bac, Rayen est accompagné par sa propre auxiliaire de vie, indispensable pour écrire, suivre les cours et assurer les gestes du quotidien. Une organisation lourde mais parfaitement intégrée grâce à la coopération de l’école, des enseignants et de ses camarades.
Stéphanie Shannon-Perrinaud, poursuivre ses études malgré un AVC
Touchée après un accident de la route, cette étudiante en M2 d’Omnes Éducation bénéficie d’un tiers temps, de pauses en examen et du soutien de son entreprise en alternance. Son témoignage auprès des étudiants de son école participe à la sensibilisation au handicap et à la prévention.
Des étudiants déterminés et des écoles engagées
Qu’il s’agisse d’adaptations matérielles, pédagogiques ou humaines, ces parcours montrent que le handicap n’empêche ni la réussite académique ni l’ambition professionnelle, à condition que les établissements jouent pleinement leur rôle. Rayen vise l’ingénierie en cybersécurité ; Stéphanie poursuit sa formation avec détermination malgré les séquelles de son accident.













