La ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a lancé le plan “Filles et maths”, le 7 mai dernier. Un dispositif pour pallier les biais de genre et inciter davantage les filles à se former aux sciences de l’ingénieur et du numérique.
En France, 42 % des filles choisissent de suivre la spécialité Mathématiques proposée en terminale. Une fois arrivées dans l’enseignement supérieur, elles ne sont plus que 25 % à intégrer des formations pour des métiers dans l’ingénierie ou l’informatique. Un chiffre qui stagne depuis presque 20 ans.
La persistance des stéréotypes de genre
« Le sexisme ne baisse pas, voire il s’accentue. Vous avez parfois moins de 10 % de filles dans certaines classes préparatoires » souligne Elisabeth Borne. Un écart entre les genres qui débute dès le CP et s’élargit d’années en années, selon le ministère de l’Éducation nationale. Un constat inquiétant qui prive les filles d’accéder à des carrières scientifiques en lien avec leurs appétences ou des professions mieux rémunérées. « En 2023, on note un écart de salaire de 14,2 % entre les femmes et les hommes à temps de travail identique » précise la ministre.
Face à cette situation, une enquête, menée par l’Inspection générale des finances (IGF) et par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a été transmise à la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Élisabeth Borne. L’un des principaux constats est la persistance des stéréotypes de genre, au sein de la société et dans les classes. La ministre a donc lancé un plan d’action dont l’objectif est de mobiliser toute la communauté éducative.
Plan “Filles et maths” par Elisabeth Borne
Le plan du gouvernement contient des mesures concrètes pour renforcer la place des filles dans les cursus scientifiques et augmenter le nombre de personnes dans la filière qui peine à recruter.
Il repose sur trois piliers :
- Une formation et une sensibilisation des professeurs de l’Éducation nationale aux biais de genre dès la rentrée 2025
- Un renforcement de la place des filles dans les enseignements qui ouvrent vers des filières scientifiques
- Une ouverture des horizons des jeunes filles pour susciter des vocations (Présentation de femmes modèles et de leurs parcours dans les classes, de la 3e à la terminale)
Le plan “Filles et maths” prévoit d’augmenter le nombre d’étudiantes dans la spécialité mathématiques en terminale générale, en passant de 42 % à 50 %. Ce plan mené par Elisabeth Borne vise aussi à atteindre 20 % de filles dans chaque classe préparatoire scientifique en 2026 et 30 % en 2030.
L’État peine aujourd’hui à recruter dans les métiers d’ingénieurs. L’objectif du dispositif est également de renforcer le nombre de professionnels dans la filière. « Il manque plus de 20 000 ingénieurs et 60 000 techniciens formés chaque année en France », selon le ministère.
Un plan bonus par France Stratégie
Pour aller encore plus loin, l’organisme France Stratégie a publié un rapport le lundi 19 mai 2025. L’organisme qui évalue les politiques publiques, présidé par l’ancien ministre Clément Beaune, a présenté vingt recommandations. L’une d’elles propose d’instaurer un “bonus” afin d’amener davantage de filles en filières scientifiques et de garçons dans les filières littéraires. Un bonus qui cible les filles et les garçons « dont les voeux d’orientation se portent sur des spécialités de formation où leur sexe est nettement minoritaire » selon l’organisme.
« C’est le seul moyen de changer les habitudes d’orientation, si on veut passer à la vitesse supérieure », a estimé Clément Beaune lors de la présentation du rapport, ce lundi 19 mai. L’idée serait de mettre en place un mécanisme similaire à celui qui valorise les boursiers.












