Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux, Jeu Vidéo, Design Graphique… L’ESMA enseigne les métiers de la création depuis plus de 30 ans à des jeunes passionnés. Témoignages.
Le Monde de Nemo, Cars, Ratatouille… Ces classiques d’animation du studio Pixar ont bercé son enfance. Et créé une vocation. « Ils me faisaient rêver quand j’étais petit. J’ai aussi eu un coup de cœur tout particulier pour la série télévisée Star Wars : The Clone Wars. Je cherchais des informations sur la production dans les petits livrets fournis avec les DVDs. Il y avait tous les concepts art, les designs des personnages, les recherches sur la 3D… C’était une mine d’informations, quelque chose de merveilleux à découvrir ! »
Nathan, étudiant à l’ESMA (École Supérieure des Métiers Artistiques), a entamé sa 5e année en section 3D & VFX (Effets Spéciaux) au campus de Montpellier. Cette formation en 5 ans permet d’apprendre à créer et animer des personnages, des décors ou des éléments graphiques, dans le but d’intégrer des studios d’animation, de jeux vidéo, ou des agences de communication orientées 3D, détaille l’établissement sur son site.
« C’est une formation qui explore tous les métiers de la production des films d’animation, explique le jeune homme de 22 ans. Derrière les films de Pixar, Disney, il y en a une multitude, de la conception des personnages par du dessin traditionnel, jusqu’à leur modélisation, leur animation, leur texture. En résumé, du concept jusqu’au peaufinage des images finales, que l’on appelle le compositing ou le grading ».
Réalisation d’un court-métrage
En 5e et dernière année, les étudiants mettent en application toutes les compétences acquises au cours de leur cursus, en réalisant leur propre court-métrage. Un travail de groupe, où 9 à 10 élèves collaborent ensemble pendant plusieurs mois sur ce projet commun.
« C’est intense, commente Nathan. On est sur la production de septembre 2025 à août 2026, sans vacances, on a juste les week-ends. Mais c’est aussi un réel plaisir, ça a quelque chose de magique. On termine le scénario, on crée les dessins de nos personnages, on en fait des modèles en 3D, on les anime, on leur met des textures… ».
Leur film est ensuite présenté devant un grand jury, dans le cadre de la certification de leur diplôme. « L’école fait venir des représentants de tous les studios de France et de plusieurs studios dans le monde », ajoute l’étudiant, soulignant notamment la présence du directeur d’animation de Pixar l’an passé.
« L’ESMA arrive à nouer des partenariats et à faire venir des professionnels réputés ». Ces derniers visionnent les 32 films produits par les étudiants des différents campus (Bordeaux, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse). « Ils désignent un vainqueur, mais aussi celui avec la meilleure musique, la meilleure animation… ».
L’aventure ne se termine pas là : les productions des étudiants sont toutes proposées à des festivals de courts-métrages d’animation, comme celui d’Annecy ou de Clermont-Ferrand. Une visibilité non négligeable pour les heureux élus, y compris à l’international. « Il y a même TRASH (réalisé par Gregory Bouzid, Maxime Crançon, Robin Delaporte, Matteo Durant, Romain Fleischer, Alexis Le Ral, Margaux Lutz et Fanny Vecchie) qui est en train de se hisser jusqu’aux portes des Oscars ! », s’enthousiasme Nathan. Sélectionné dans les plus grands festivals, TRASH a notamment décroché le prix du jury du Meilleur Court Métrage d’Animation au Cinequest Film Festival, basé en Californie.
Le Design Graphique, une autre formation proposée par l’ESMA
Auriane, 20 ans, est quant à elle en deuxième année de la formation Design Graphique. « C’est de l’art, tout simplement. Mais qui va résoudre une problématique, définit-elle. On peut, par exemple, être amené à faire du branding, c’est-à-dire refaire totalement l’identité visuelle d’une marque : le logo, la charte graphique, les couleurs, la typographie… Les tâches sont très variées. Le mot clé, c’est l’adaptabilité. Il faut être polyvalent, savoir répondre à une multitude de demandes et être capable de sortir de sa zone de confort. Ce qui n’empêche évidemment pas d’avoir sa propre patte graphique », estime la Montpelliéraine.
Passionnée de dessin depuis toute petite, Auriane se pensait destinée à l’illustration, également enseignée à l’ESMA. En amont de sa formation, elle y a intégré l’année préparatoire design. « Quand j’ai découvert le design graphique, je me suis dit que c’était finalement ça que je voulais faire. Je veux répondre à une demande, servir à travers mon art », explique-t-elle.
Ce secteur lui permet d’exprimer sa créativité au quotidien, mais aussi de travailler avec des professionnels issus de tous les domaines. « Mon client peut tout aussi bien être une agence de publicité qu’un boulanger », assure-t-elle.
L’IA, une menace pour les métiers créatifs ?
Après son diplôme, Auriane compte commencer sa carrière « en tant que designer graphique ». « Pour le moment, c’est vraiment la création qui m’intéresse. Si je souhaite avoir plus de responsabilités plus tard, je me tournerai peut-être vers le métier de directeur artistique », ajoute-t-elle.
De son côté, Nathan vise un poste de chargé de production. « Une sorte de chef d’orchestre dans une production de 3D qui va répondre aux questions de tous les artistes, organiser les plannings, les budgets… », indique-t-il.
L’émergence de l’intelligence artificielle (IA), elle, ne semble pas inquiéter les deux étudiants.
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« On utilise des outils d’IA depuis des années, souligne Nathan. Concernant l’IA générative, une production entièrement générée par ce biais nécessiterait quand même des artistes pour élaborer un prompt ou assembler des plans. Il y aura toujours besoin d’une vision artistique. Des productions générées par IA auraient-elles le même goût, la même qualité ? Est-ce qu’elles procureraient les mêmes émotions que celles pensées par des humains ? Une grande partie des artistes, dont moi-même, voit davantage l’IA comme un outil plutôt qu’une menace capable de nous remplacer. C’est un outil avec lequel on doit évoluer, et qui va nous permettre d’être encore plus productifs ».
Même son de cloche chez Auriane. « On nous apprend à l’utiliser comme un outil et à ne pas le voir comme un ennemi. L’IA est déjà présente dans des logiciels comme Photoshop, et nous permet de gagner beaucoup de temps. On peut aussi lui demander de nous résumer un brief annonceur pour en retenir seulement les points principaux, pour que ce soit mieux organisé. Mais la créativité, elle, reste humaine avant tout ».
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : « Quelque chose de magique » : pourquoi choisir les métiers de la création ?
Une école tournée vers les métiers créatifs d’avenir
Depuis plus de 30 ans, l’ESMA forme aux secteurs porteurs comme l’animation 3D, les effets spéciaux, le jeu vidéo, l’illustration ou le design graphique. Des formations pluridisciplinaires adaptées aux besoins croissants des studios et agences.
Une pédagogie immersive et professionnalisante
Les cursus, notamment en 3D & VFX, couvrent toutes les étapes de production d’un film d’animation — du concept à la composition finale. En dernière année, les étudiants réalisent un court-métrage complet, véritable carte de visite professionnelle.
Une visibilité exceptionnelle grâce aux jurys et festivals
Les courts-métrages étudiants sont présentés à des jurys prestigieux, incluant des représentants de grands studios comme Pixar, puis envoyés dans les plus grands festivals (Annecy, Clermont-Ferrand). Certains projets, comme TRASH, pourraient même atteindre les Oscars.
Le design graphique : créativité, polyvalence et débouchés
L’ESMA propose aussi des formations en design graphique, un domaine qui allie créativité et réponse à des besoins concrets (identités visuelles, branding, communication). Les étudiants apprennent à travailler pour des clients variés et à affirmer leur style.
L’IA, un outil et non une menace
Pour les étudiants, l’IA générative n’efface pas la vision artistique humaine. Elle permet d’optimiser les tâches (retouches, organisation, briefs) mais ne remplace pas l’émotion ni la créativité. Les métiers artistiques restent portés par l’humain.















