Profitant du boom des reconversions, plusieurs grandes écoles se positionnent sur le créneau de la transition professionnelle. Un levier de développement stratégique.
Il n’y a plus d’âge pour apprendre et retourner se former. Les grandes écoles l’ont bien compris. Aussi sont-elles aujourd’hui nombreuses à accueillir des cohortes de cadres, de salariés ou de demandeurs d’emploi souhaitant faire évoluer leur carrière ou se réorienter professionnellement. Dans un contexte bousculé par la transformation numérique, la transition écologique et l’intelligence artificielle, la formation continue – rebaptisée executive education, dans le jargon des écoles – est devenue un axe de diversification pour des établissements comme HEC, Polytechnique, l’Essec, Kedge, Skema et bien d’autres encore.
S’inspirant du modèle nord-américain, notamment de Harvard et de Berkeley, l’ESCP a ainsi lancé en début d’année son « Extension School », une école 100 % dédiée à la formation des actifs. « Nos cursus permettent d’apporter un véritable coup d’accélérateur à sa carrière et de lutter contre l’obsolescence des compétences, explique Guidiche Makanda, sadirectrice. Nous ciblons un public large, du cadre intermédiaire au cadre dirigeant. 40 % de nos participants sont d’ailleurs en mobilité, qu’il s’agisse d’une reconversion professionnelle ou d’une recherche d’emploi. » Avec cette nouvelle offre, l’école, qui a accueilli 100 élèves sur ses deux rentrées de mars et septembre 2025, devrait générer, d’après Challenges, un chiffre d’affaires de 800 000 euros. Des revenus qu’elle entend encore augmenter dès 2026 avec de nouvelles formations et, à terme, la mise en place de ses parcours en anglais.
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Sur un marché de la formation continue très concurrentiel, estimé à 500 millions d’euros selon une étude Xerfi d’avril 2025, chaque établissement du supérieur tente de se différencier avec des programmes collant au plus près aux évolutions des métiers. « Notre master Management des services et établissements pour personnes âgées attire. Sur les 20 apprenants de notre M2, la moitié a un projet de reconversion pour devenir directeur d’Ehpad », explique Sébastien Duizabo, directeur Executive Education de l’université Paris-Dauphine PSL. Quête de sens, utilité sociale, mais aussi nécessité d’adapter ses compétences font partie des motivations des apprenants. À l’ESCP Extension School, la formation « Piloter la transformation digitale avec l’IA » fait également un carton. Elle a été choisie par 70 % de la cohorte de mars 2025. « Quel que soit le métier exercé, l’IA est aujourd’hui devenue incontournable », confirme Guidiche Makanda.
Le prix à payer
Reste la question du coût. Dans certaines écoles, les tarifs s’envolent, avec des MBA pouvant frôler les… 80 000 euros ! Des montants que le Compte personnel de formation (CPF), dont le plafond est fixé à 5 000 euros, est loin de pouvoir financer en totalité. Pour éviter un reste à charge trop élevé, il est possible de demander à son employeur d’abonder son CPF et/ou de s’adresser à un Opérateur de compétences pour obtenir un complément.
Afin de démocratiser l’accès au plus grand nombre, l’ESCP Extension School a pour sa part mis en place une solution originale. « Nos programmes, d’une durée de cent cinquante heures réparties sur huit mois, ne dépassent pas les 4 850 euros. Ils sont donc intégralement finançables via un CPF », indique sa directrice. Certes, à la fin de leur formation, les apprenants ne ressortent pas avec un diplôme à proprement parler. Mais ils disposent tout de même d’un titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) de niveau 7, équivalent à un Bac + 5. Un précieux sésame.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : La reconversion professionnelle, un nouveau filon pour les grandes écoles
Les grandes écoles se diversifient
Intelligence artificielle, transformation digitale, transition écologique ou métiers à forte utilité sociale : les cursus répondent aux besoins concrets du marché et des actifs en mobilité.
Des programmes adaptés aux mutations
Intelligence artificielle, transformation digitale, transition écologique ou métiers à forte utilité sociale : les cursus répondent aux besoins concrets du marché et des actifs en mobilité.
Un marché en pleine expansion
La formation continue représente déjà 500 millions d’euros en France, un secteur ultra-concurrentiel où chaque établissement cherche à se démarquer avec des parcours professionnalisants.
Des coûts variables mais des solutions
Si certains MBA atteignent 80 000 €, l’ESCP propose des formations intégralement finançables via le CPF (4 850 € maximum), démocratisant l’accès à des titres RNCP de niveau Bac+5.
Une réponse à l’obsolescence des compétences
Ces cursus permettent d’accélérer sa carrière, d’acquérir de nouvelles expertises et de sécuriser sa reconversion, avec déjà 40 % des participants en mobilité professionnelle.















