Face à la propagation croissante de contenus sexistes en ligne, portés par des influenceurs masculinistes, le ministère de l’Éducation britannique a annoncé ce mardi 15 juillet la mise en place de cours pour lutter contre la misogynie.
Ces derniers seront obligatoires dans les collèges et lycées du Royaume-Uni dès septembre 2026. Une directive qui vise, entre autre, à « empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie ».
Aider les jeunes a trouver des modèles masculins positifs
Selon le ministère de l’Éducation britannique, environ 54 % des 11-19 ans au Royaume-Uni déclarent avoir déjà été témoins de commentaires sexistes. Le gouvernement insiste cependant sur l’importance de ne pas “stigmatiser” ces jeunes, mais de les aider à trouver des modèles masculins positifs. Il invite donc les collèges et lycées à intégrer ces nouvelles directives dès la rentrée prochaine, en vue de s’y conformer totalement d’ici septembre 2026.
Ainsi, en plus de cours sur la haine en ligne comme la mouvance “incel” (des hommes célibataires qui reprochent aux femmes d’être responsables de leur situation), les établissements devront sensibiliser leurs élèves aux risques liés à l’intelligence artificielle et aux “deepfakes”, ainsi qu’aux liens entre pornographie et misogynie.
Réduire de moitié les violences faites aux femmes
Cette directive s’inscrit dans la lignée des promesses faites par me Parti travailliste, lors de sa campagne victorieuse de 2024, de réduire de moitié les violences faites aux femmes et aux filles en dix ans.
Plus tôt cette année, le Premier ministre Keir Starmer avait d’ailleurs annoncé que la série Netflix “Adolescence”, qui traite des ravages des contenus masculinistes des réseaux sociaux sur les plus jeunes, serait diffusée dans les écoles. Il a plus largement appelé à un débat sur les moyens d’« empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie ».
La France s’inspire de son voisin britannique
En France, la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne avait également annoncé, début juin, que la série serait proposée comme support pédagogique au collège. Cinq extraits avaient alors été sélectionnés pour leur intérêt pédagogique et montrés aux élèves à partir de la 4e. Ceci pour sensibiliser « au risque des réseaux sociaux, de la violence et du sexisme ».
Obligatoire en France depuis 2001, l’éducation à la vie affective et à la sexualité est dans les faits peu enseignée, au grand dam de ses défenseurs qui y voient un outil crucial de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.












