49 %. C’est le taux des étudiants qui vivent avec moins de 100 € par mois, une fois le loyer et les charges payés, selon la dernière enquête de l’Ifop.
L’institut de sondage et l’association Cop1, qui apporte de l’aide aux étudiants en précarité, ont publié le 29 septembre dernier, la troisième édition de leur baromètre annuel. L’enquête dresse un état des lieux de la situation des étudiants en France en présentant des données sur l’insécurité alimentaire, les difficultés de logement, la santé mentale et l’accès aux soins.
La précarité alimentaire
Depuis 2020 et l’épisode du Covid, la précarité étudiante a explosé. 5 ans plus tard, l’Ifop souligne que près de 34 % des étudiants ont déjà sauté un repas par manque d’argent. Des données qui se stabilisent selon l’institut mais qui demeure supérieure à la moyenne nationale (29 %). Tandis que le budget étudiant explose, près de 74 % de jeunes privilégient les repas à domicile, tandis que 70 % se tournent vers des produits moins chers et adoptent des pratiques anti-gaspillage.
Bon à savoir
L’association Cop1 et les Restos du Coeur distribuent des paniers alimentaires et d’hygiène gratuits aux étudiants dans le besoin. Cop1 distribue 130 000 paniers chaque année sur tout le territoire.
Un accompagnement insuffisant côté santé
La santé mentale demeure une problématique importante chez les jeunes. Selon l’Ifop, deux tiers des étudiants (66 %) rapportent ressentir des émotions négatives (fatigue, solitude, …), contre 34 % d’émotions positives. Les dispositifs mis en place comme Santé Psy Étudiant, peine pour le moment à se développer : seuls 35 % des étudiants ayant consulté un psychologue y ont eu recours en 2025 selon l’institut.
En 2025, la précarité menstruelle touche 23 % des jeunes étudiantes. Un niveau qui remet en question l’efficacité des dispositifs instaurés concernant la gratuité des protections hygiéniques.
L’institut déplore également la méconnaissance des dispositifs d’aide. Moins de la moitié des jeunes étudiants se déclarent bien informés sur les aides financières, psychologiques ou administratives à destination de la vie des étudiants.
Des parcours académiques limités
En raison de difficultés financières, 30 % des jeunes ne sont pas en mesure de poursuivre la voie universitaire qu’ils désirent. Le lien entre précarité et échec académique est aujourd’hui hautement prouvé à travers les taux de redoublement. Selon l’enquête de l’Ifop, 32 % des étudiants ayant recours à l’aide alimentaire ont redoublé une année.
Les étudiants en situation de précarité accumulent plusieurs problématiques : renoncement de choix de formations, difficultés à suivre un cursus, risque plus élevé d’échec, redoublement… Leurs études s’allongent, entraînant de nouveaux frais. Un cercle vicieux.












