Souvent perçue comme très stressante, les deux ou trois années d’études en classe préparatoire ne sont pas de tout repos pour les étudiants qui doivent, bien souvent, faire preuve de résilience et de motivation pour arriver aux concours en pleine possession de leurs moyens. Voici comment avoir toutes les cartes en main et ne pas se laisser submerger en prépa.
Le rythme de travail dans les classes préparatoires est très intense, afin de pouvoir suivre cette cadence, l’autodiscipline et la bonne gestion du stress sont de mise.
D’après une enquête de l‘ALPCPGE (L’Association des proviseurs des lycées à classes préparatoires) et de l’Observatoire du Bien-être, 40 % des étudiants de deuxième année ont déjà sérieusement pensé à arrêter la classe préparatoire. Un cursus exigeant nécessitant un état d’esprit adéquat et une bonne organisation bien ficelée.
Se renseigner avant de se lancer
Avant même d’intégrer une classe préparatoire et de se jeter dans le grand bain, les bacheliers doivent, au préalable, savoir dans quelles études ils s’engagent pour ne pas foncer tête baissée. « Il faut savoir dans quoi on s’embarque : la charge de travail, la pression subie, l’exigence et les difficultés auxquelles il faut faire face. Il faut se renseigner en amont avant de se lancer dans une classe préparatoire » explique Jeanne, ancienne élève en prépa Chartes à Strasbourg.
Il est essentiel de s’informer sur l’environnement en classe prépa afin de se jauger. Un étudiant doit être prêt physiquement mais surtout mentalement pour appréhender ce cursus aussi sereinement que possible.
Prendre du recul
Une fois arrivé en prépa, la désillusion peut être grande pour bon nombre d’élèves. En effet, comme l’explique Mathilde, étudiante en BCPST au lycée Carnot de Dijon, « la prépa, c’est un niveau supérieur par rapport au lycée et il faut vite s’habituer à avoir des notes plus faibles. » Un sentiment totalement partagé par Catherine Bruneaud, professeure d’espagnol pour les préparationnaires au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. « Au-delà de la méthodologie et de l’organisation, qui sont évidemment essentielles pour réussir, il faut avant tout prendre du recul. Il ne faut pas s’attendre aux mêmes notes qu’au lycée, sinon le passage en prépa risque d’être très compliqué » corrobore-t-elle.
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Bien s’entourer et s’entraider
Les élèves ont parfois tendance à se comparer les uns aux autres, ce qui est peut être une source de stress et même créer, sans le vouloir, une forme de compétition au sein d’une classe. « J’avais du mal à gérer la comparaison avec les autres, alors même qu’ils étaient mes camarades mais aussi mes amis » témoigne Joan, ancien élève de prépa ECG à Clermont-Ferrand. L’esprit de compétition en prépa s’avère être inefficace voire néfaste. Tous les étudiants ayant témoigné s’accordent à dire qu’il faut, bien au contraire, s’entraider et se serrer les coudes entre élèves d’une même prépa.
Avoir un groupe soudé en prépa, c’est aussi une chance pour se confier sur ses difficultés et se sentir vraiment soutenu. « Ce qui est bien, c’est que tout le monde a les mêmes problématiques, le même rythme de travail, donc tu te sens compris par les autres élèves de prépa », illustre Jeanne. « Pour s’en sortir, il faut se créer un groupe d’amis solide. Personnellement, cela m’a permis d’être soutenu mais aussi de me dire que je pouvais quand même déstresser, parler et m’amuser en prépa » abonde Joan.
Trouver son exutoire en dehors des cours
La prépa est une question d’endurance, il est donc absolument nécessaire de savoir lâcher prise par moment. Malheureusement, les élèves confondent trop souvent quantité avec efficacité et pensent qu’ils doivent travailler en permanence. « Faire du 8h-22h, ce n’est pas idéal » rappelle Catherine Bruneaud, professeure d’espagnol. « Honnêtement, je ne vois pas comment on peut rester concentré 10-12 heures dans une journée, c’est contre-productif. La quantité ne remplace pas la qualité. Vous pouvez travailler 3 heures et de ne pas du tout être concentré et au contraire bosser 10 minutes et être efficace » ajoute-t-elle.
Si les élèves veulent réussir et ne pas se noyer sous la pression, ils ont tout intérêt à trouver une activité leur permettant de se vider l’esprit. « J’essaye un maximum de faire du sport et de voir mes amis. C’est un exutoire et j’ai bien plus d’énergie lorsque je me mets à travailler » confie Mathilde.
Un retour d’expérience partagé par Joan. « J’ai arrêté totalement le sport entre le lycée et la prépa et c’était une grosse erreur. Je pense que si j’avais continué, ça m’aurait changé la vie, j’aurais été mieux dans ma tête, plus concentré et plus efficace » admet-il.
S’accrocher et ne pas se décourager
Les concours sont au bout de deux ans voire trois pour ceux qui auraient décidé de khûber (NDLR : redoubler la deuxième année de prépa). La route est longue et la prépa est bel et bien un marathon comme aime le rappeler Catherine Bruneaud. « Personne ne court les 42km d’un seul coup. Il faut s’entraîner, accepter de se planter, de se faire mal et progresser sur le long terme. C’est une course d’endurance, pas un sprint ».
Pour réussir et survivre en classe préparatoire, il importe donc de persévérer, d’être régulier et de ne pas lâcher. « Il faut s’accrocher et se dire qu’après les concours on aura une bonne école dans laquelle on pourra s’épanouir » conseille Mathilde, en année de khûbe au lycée Carnot de Dijon. Pour aller au bout, il ne faut pas baisser les bras, c’est essentiel de ne pas se décourager malgré les difficultés et le stress engendrés par le rythme de la prépa. « C’est important de croire en soi et de garder le mental. Alors oui, c’est stressant et exigeant mais deux années d’études, ça passe vite » ponctue Joan.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : 5 conseils pour survivre en classe préparatoire :
Se préparer mentalement et s’informer avant de s’engager : Il est crucial de connaître la charge de travail, la pression et les difficultés liées au cursus pour éviter les mauvaises surprises. Se renseigner en amont permet d’adopter le bon état d’esprit et de mieux se préparer à l’environnement exigeant des prépas.
Prendre du recul face aux résultats et à la pression : Les notes en classe prépa sont généralement inférieures à celles du lycée, il faut donc accepter cette nouvelle norme et ne pas se décourager. La prise de recul est essentielle pour garder confiance et continuer à avancer malgré les défis selon les professeurs des grandes écoles.
Favoriser l’entraide et le groupe de soutien : L’esprit de compétition est néfaste en CPGE. Le conseil est de favoriser l’entraide et de s’entourer d’un groupe solidaire, d’échanger avec ses pairs, et de se soutenir mutuellement pour mieux surmonter l’effort et la pression.
S’accorder des moments de détente et trouver des exutoires : Il ne faut pas travailler en permanence. Pratiquer une activité comme le sport ou sortir avec des amis permet de déstresser, d’être plus efficace lors des sessions de travail, et de préserver sa santé mentale.
Persévérer et garder confiance dans la durée : Les concours en prépa sont une épreuve longue qui demande endurance et régularité. Au sein de cette voie exigeante, il est essentiel de ne pas lâcher prise, de croire en soi, en ses méthodes de travail, et de voir cette étape comme un passage clé de la réussite et de l’épanouissement professionnel.













