En France, il existe plus de 450 Missions Locales capables d’accompagner les jeunes et demandeurs d’emploi vers un stage, même sans être inscrits dans une école. Obtenir une convention de stage sans école est donc possible, sous certaines conditions. La clé consiste à passer par des dispositifs spécifiques, comme la Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP), proposée par France Travail ou encore la Mission Locale, qui permettent de découvrir un métier ou de tester un projet tout en restant dans un cadre légal.
Est-il possible d’avoir une convention de stage sans avoir d’école ?
Oui, il est possible d’avoir une convention de stage sans école, mais sous des conditions très spécifiques.
Selon le service public, un stage est une “période temporaire de mise en situation en milieu professionnel” qui permet à l’élève ou l’étudiant d’acquérir des compétences professionnelles en lien avec sa formation. Le point crucial ici est que le stage doit obligatoirement s’inscrire dans un cursus pédagogique. L’objectif est d’assurer que le stagiaire n’est pas un salarié déguisé, mais bien une personne en apprentissage, dont les missions sont encadrées et évaluées.
Alors, comment obtenir une convention de stage sans école ? Les établissements d’enseignement traditionnels (universités, lycées, écoles de commerce) ne sont pas les seuls organismes habilités à délivrer ce document. D’autres structures, reconnues par l’État, peuvent jouer le rôle d’organisme de formation ou d’accompagnement et ainsi fournir une convention.
Téléchargez un modèle gratuit et prêt à personnaliser, tiré du site officiel du gouvernement !
Voici les principales situations pour obtenir un stage avec une convention hors parcours classique :
- Vous êtes demandeur d’emploi : si vous êtes inscrit à France Travail (anciennement Pôle Emploi), vous n’êtes plus considéré comme étudiant, mais votre projet de stage peut s’inscrire dans une démarche de réinsertion ou de reconversion professionnelle ;
- Vous êtes un jeune de 16 à 25 ans sorti du système scolaire : les Missions Locales sont spécifiquement conçues pour accompagner ce public et peuvent, dans le cadre d’un projet professionnel solide, délivrer des conventions ;
- Vous suivez une formation à distance : des organismes comme le CNED (Centre National d’Enseignement à Distance) sont des établissements de formation à part entière. Même si vous n’êtes pas physiquement dans une salle de classe, vous suivez un cursus et pouvez donc prétendre à une convention ;
- Vous êtes en situation de handicap : des organismes spécialisés comme Cap Emploi peuvent vous aider dans vos démarches, y compris pour l’obtention d’une convention ;
- Vous êtes en année de césure : si votre césure est encadrée par votre établissement d’origine, vous conservez votre statut étudiant et l’école vous fournira la convention. Si ce n’est pas le cas, vous tombez dans la catégorie “sans école” et devrez vous tourner vers d’autres solutions.
Comment obtenir une convention de stage sans école ? À qui la demander ?
Le choix de l’organisme dépend de votre statut et de votre projet. Obtenir une convention de stage sans école demande une démarche proactive, via différents organismes.
1) France Travail (anciennement Pôle Emploi)
Ce dispositif s’adresse aux demandeurs d’emploi inscrits. Il ne s’agit pas d’un stage classique, mais principalement d’une Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP). Toutefois, si vous suivez une formation financée par France Travail par exemple, votre conseiller peut vous orienter vers l’organisme compétent afin d’obtenir une convention de stage liée à cette formation. La première étape consiste donc à prendre rendez-vous avec votre conseiller pour présenter votre projet, avant qu’il puisse évaluer la pertinence d’un stage.
2) Les Missions Locales
Les Missions Locales accompagnent les jeunes de 16 à 25 ans révolus qui ne sont plus scolarisés. Elles proposent un accompagnement global couvrant l’emploi, la formation, le logement et la santé. Si vous avez un projet professionnel précis et qu’un stage peut constituer une étape clé pour le concrétiser, votre conseiller pourra valider votre démarche et établir une convention de stage même en l’absence d’inscription scolaire. Pour cela, vous devrez présenter un dossier solide précisant les objectifs du stage, les missions envisagées et la manière dont il s’intègre à votre parcours d’insertion professionnelle.
3) Le CNED et autres organismes de formation à distance
Le CNED et les autres organismes de formation à distance sont accessibles à toute personne inscrite à une formation diplômante ou certifiante. Une fois inscrit au CNED, vous bénéficiez du statut d’étudiant, ce qui permet d’effectuer un stage dans les mêmes conditions qu’au sein d’un établissement scolaire classique. La procédure consiste à trouver une entreprise d’accueil, compléter le formulaire de demande de convention fourni par le CNED, puis le faire signer par les trois parties concernées. Le stage doit obligatoirement être en lien direct avec le contenu de votre formation.
4) Les organismes d’accompagnement pour publics spécifiques
Les organismes d’accompagnement pour publics spécifiques s’adressent notamment aux personnes en situation de handicap, via Cap Emploi, ou aux bénéficiaires de minima sociaux, entre autres via le conseil départemental. Pour en bénéficier, il faudra se rapprocher directement de la structure qui vous suit. Leur mission est de faciliter l’insertion professionnelle, et ils disposent pour cela des outils adaptés, y compris la possibilité d’établir des conventions pour des périodes d’immersion ou de stage.
Dois-je payer pour obtenir une convention de stage si je n’ai pas d’école ?
En cherchant sur Internet, vous tomberez sur des sites privés qui proposent de vous fournir une convention de stage moyennant finance. Des plateformes comme Facforpro ou EBI (Edu-Business Institute) promettent une solution rapide et simple. Mais est-ce fiable et légal ?
Leur modèle économique est le suivant : pour vous délivrer une convention, ces organismes vous inscrivent à une formation (souvent une courte session en ligne sur un sujet général comme “la gestion de projet” ou “le marketing digital”). En payant leurs frais (qui peuvent aller de 100 à plus de 500 euros), vous devenez leur étudiant, et ils peuvent donc légalement signer votre convention de stage.
Il s’agit toutefois d’une zone grise. Techniquement, ces organismes respectent la loi puisqu’ils lient le stage à un cursus pédagogique, même s’il est très léger. Cependant, l’esprit de la loi, qui vise un réel accompagnement formatif, est contourné. Il faut donc être prudent si vous optez pour cette solution.
En cas de problème avec l’entreprise (missions non respectées, litige, accident de travail), le suivi pédagogique et le soutien de ces organismes privés sont souvent moins poussés que ceux d’une véritable école ou d’un service public comme la Mission Locale. De plus, certains recruteurs connaissent ces pratiques et peuvent voir d’un mauvais œil une convention obtenue via ce type de service, le considérant comme un artifice.
Les solutions offertes par les services publics (France Travail, Missions Locales) sont gratuites. Payer plusieurs centaines d’euros doit donc être une décision réfléchie.
Quelles sont les alternatives possibles ?
Si l’obtention d’une convention de stage s’avère complexe, d’autres dispositifs permettent de vivre une expérience en entreprise :
- La PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel) : une immersion professionnelle de courte durée, limitée à un mois, qui permet de découvrir un métier, de confirmer un projet ou d’amorcer un recrutement. Elle permet de conserver son statut et ses allocations de demandeur d’emploi, ce qui en fait une bonne alternative à un stage sans école ;
- L’alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation) : offre le statut de salarié, avec un contrat de travail, un salaire et les responsabilités associées. Elle combine formation théorique dans un centre et travail en entreprise, constituant une voie à la fois exigeante, très formatrice et rémunératrice ;
- Le Volontariat Européen (Corps européen de solidarité) : pour s’engager dans un projet d’intérêt général en France ou en Europe. Bien que son objectif soit avant tout citoyen, il offre l’occasion d’acquérir des compétences précieuses telles que l’autonomie, la maîtrise des langues étrangères ou la gestion de projet, toutes très valorisées sur un CV.
À LIRE AUSSI
– Qu’est-ce que le Compte Engagement Citoyen ?
– Tout ce qu’il faut savoir sur la rémunération de stage
Convention de stage sans école à l’étranger, c’est possible ?
À l’étranger, la meilleure alternative est de viser un contrat de travail, même de courte durée (job d’été, CDD local). Cette solution offre une bien meilleure protection : vous êtes considéré comme un employé, vous percevez un salaire conforme à la législation locale et vous êtes couvert par la sécurité sociale du pays.
Notons aussi qu’un contrat de travail clarifie votre statut en matière de couverture santé. Effectuer un “stage” sans aucun cadre contractuel à l’étranger est risqué et peut vous laisser sans aucune protection en cas d’accident ou de litige, car des dispositifs comme la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) sont conçus pour des séjours temporaires (tourisme, études) et non pour couvrir une activité professionnelle durable, même non déclarée.
Si une convention de stage sans école n’est pas possible pour votre projet à l’étranger, la piste du contrat de travail est la plus sûre et la plus valorisante.













