Faut-il encore croire au journalisme ? Dans un secteur fragilisé, entre précarité croissante, intelligence artificielle et défiance du public, le métier continue pourtant d’attirer. À l’ISCPA, on accueille chaque année 1 200 étudiants pour former une nouvelle génération de journalistes, à la fois techniciens aguerris et citoyens lucides.
Depuis plus de trente ans, l’ISCPA prépare les étudiants aux grandes transformations de l’information, en les formant aux métiers du journalisme , de la communication et de la production de contenus. Une approche professionnalisante, ancrée dans les usages d’aujourd’hui, et portée par une conviction : raconter le monde reste un engagement. Car si le métier a changé, sa mission demeure.
À l’école : tout-terrain, tout-format
Dès la première année, les étudiants de l’ISCPA sont confrontés à tous les formats journalistiques : presse écrite, tournage, podcast, short content, narration sur les réseaux. « Nos diplômés doivent savoir écrire, filmer, monter, enregistrer et publier. Ils doivent maîtriser les narrations écrite, vidéo, audio et digitale », détaille Sami Belhadj, directeur de l’établissement. Pour cela, l’école de journalisme met à leur disposition studios télé, salles de montage, matériel de captation et d’édition.
L’établissement cherche ainsi à répondre aux attentes des rédactions, de plus en plus friandes de profils « couteaux suisses » capables d’adapter leur ton, leur format et leur tempo à des plateformes multiples.
La grande questions de l’intelligence artificielle dans les études journalistiques
L’IA a récemment fait son entrée dans les programmes, mais pas à n’importe quelles conditions. « Ce n’est pas une finalité, c’est un outil », précise Sami Belhadj. En première année, les étudiants commencent par apprendre son fonctionnement — l’art du prompt, les modèles de langage, les biais potentiels. Ce n’est qu’ensuite qu’ils utilisent des outils concrets de rédaction assistée, de synthèse vocale ou d’analyse sémantique.
Mais l’école pose une ligne rouge : « L’humain valide. Le journaliste reste garant de la véracité, de la responsabilité éditoriale, de l’éthique. L’IA ne décide pas. »
À côté de l’intelligence artificielle, l’école de journalisme renforce aussi l’apprentissage du datajournalisme, nouvelle brique essentielle de la filière. « Dès lors qu’un article s’appuie sur des données ou des supports numériques digitalisés, on entre dans une logique de datajournalisme, explique Sami Belhadj. C’est une forme d’écriture nourrie par les chiffres, les graphiques, les outils, qui permettent de rendre l’information plus précise, plus fiable. »
Et l’IA ne fait qu’accélérer ce mouvement. « Ce qu’on connaissait déjà dans le digital est désormais boosté par l’intelligence artificielle. Le journaliste peut aller plus vite, mais il doit rester aux commandes. L’enjeu, c’est d’utiliser ces outils pour mieux faire son travail, sans être remplacé. »
Porter une voix, une opinion
Si le métier attire encore, c’est qu’il conserve, malgré tout, une force d’attraction intacte. « Le jeune veut se faire entendre, il a des choses à dire, affirme Sami Belhadj. C’est la filière de la curiosité,de ceux qui veulent changer le monde, y prendre part, se faire entendre. »
Pour nourrir cette envie, l’ISCPA met l’accent sur les projets concrets, les sujets à forte dimension humaine, l’art, la politique, la culture, la RSE, mais aussi sur l’éducation aux nouveaux formats : vidéo courte, podcast immersif, narration visuelle. « On couvre un spectre très large. Et surtout, on envoie nos étudiants dehors, sur le terrain. On essaie d’éveiller les consciences autant que la technique », résume Sami Belhadj.
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Quels débouchés de métiers pour les futurs journalistes ?
Reste une réalité incontournable : le marché de l’emploi s’est durci. D’où une vraie préparation aux formes de travail plus autonomes. « On leur apprend à se vendre, à construire leur identité professionnelle, à négocier leurs piges ou contrats de prestations, à facturer. Le freelancing ne doit pas être subi, mais maîtrisé. » Un enseignement encore trop rare, mais indispensable dans une profession où l’indépendance devient la norme.
L’ISCPA s’appuie également sur un solide réseau de partenaires pour faciliter l’insertion : France Télévisions, Le Parisien, NRJ, Brut, et de nombreux médias locaux ou pure players. Certains cursus sont proposés en alternance. « Nos étudiants sont bien formés techniquement, mais aussi éthiquement. Cette combinaison plaît aux recruteurs », observe le directeur.
Et demain ? Qu’attendre du métier dans cinq ou dix ans ? « Le journaliste de demain, c’est celui qui saura manier les outils, y compris l’IA, sans s’y soumettre. Il devra être curieux, adaptable aux différents formats, mais aussi profondément engagé dans la défense d’une information fiable. »
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : « Le journalisme est la filière de la curiosité, de ceux qui veulent changer le monde » :
Formation polyvalente et adaptée aux mutations numériques : L’établissement prépare chaque année 1 200 étudiants aux métiers du journalisme, licence et master en journalisme. Elle enseigne tous les formats (écriture, vidéo, audio, digital) grâce à des équipements modernes, pour répondre aux demandes croissantes des rédactions multiplateformes.
L’intégration de l’intelligence artificielle comme outil, pas comme remplaçant : L’école de journalisme initie ses étudiants à l’IA en tant qu’outil d’assistance à la rédaction et à l’analyse, tout en rappelant que le journaliste doit garder le contrôle pour garantir véracité, éthique et responsabilité.
Renforcement du datajournalisme : Le digital et l’IA accélèrent la collecte et l’analyse des données au sein des études de journalisme, permettant aux futurs journalistes d’offrir une information plus fiable, précise et enrichie par des chiffres et graphiques.
La quête de sens et d’engagement : Malgré un marché du travail difficile, la passion du journalisme, de faire entendre sa voix et changer le monde, motive encore les jeunes. L’ISCPA privilégie des projets concrets, des sujets d’actualité humains, politiques, culturels, et la pratique sur le terrain.
Préparer à un avenir professionnel flexible et indépendant : Les étudiants en journaliste sont formés aussi à l’autonomie, à la négociation de contrats, au freelancing, avec un bon carnet d’adresses pour faciliter l’insertion, en insistant sur l’éthique et la maîtrise des outils modernes, notamment l’IA.















