Le Service Civique, vous connaissez ? Nadia Bellaoui, présidente de l’Agence du Service Civique, nous présente ce dispositif pensé pour les jeunes.
10questions à Nadia Bellaoui

Le Service Civique : qu’est-ce que c’est ?
Nadia Bellaoui : Le 10 mars 2010, le Parlement a adopté une loi pour créer le Service Civique. Celui-ci donne la possibilité aux jeunes de consacrer 6 à 12 mois à une mission d’intérêt général intensive dans une association ou un service public tout en bénéficiant d’un accompagnement à la mission et à leur projet d’avenir.

À qui s’adresse le Service Civique ?
Nadia Bellaoui : Le Service Civique est conçu pour les jeunes âgés de 16 à 25 ans et jusqu’à 30 ans lorsqu’ils sont en situation de handicap. Il est vraiment ouvert à tous les jeunes, y compris ceux en décrochage scolaire.

Quand peut-on effectuer un Service Civique ?
Nadia Bellaoui : La France est plutôt en retard par rapport à d’autres pays sur l’idée que les jeunes peuvent faire une pause utile, une césure, pendant leur formation initiale. Or le Service Civique est possible juste après le bac, au cours des études et même avant pour les jeunes en décrochage. C’est une belle manière de reprendre confiance en soi, d’acquérir des compétences, des savoir-être et de reprendre ensuite ses études.

Où peut-on le faire ?
Nadia Bellaoui : Le Service Civique peut s’effectuer en France métropolitaine, en Outre-mer mais aussi à l’étranger. En 2024, il y a eu 86 500 nouvelles missions dans l’hexagone et à peu près 1 500 missions proposées à l’étranger. Le Service Civique est également ouvert aux étrangers en France car son objectif est d’encourager la cohésion nationale et la mixité sociale.

Quelles sont les missions proposées ?
Nadia Bellaoui : Il y a une dizaine de thématiques larges comme la solidarité, l’éducation, le sport… Concrètement, le Service Civique peut se faire dans une association ou un service public, par exemple dans une épicerie solidaire, une ressourcerie, une école primaire ou un hôpital, un club de sport… Il y a une mission de Service Civique épanouissante pour chaque jeune !

Combien de temps durent ces missions ?
Nadia Bellaoui : Ce sont des missions longues et intensives, entre 6 et 12 mois, et au moins 24 heures par semaine. L’idée c’est de pouvoir adapter la mission aussi aux situations des jeunes. Le Service Civique est, par exemple, cumulable avec des études grâce à des aménagements horaires. On peut descendre à 15 heures par semaine en période de cours, et augmenter pendant les vacances pour faire une moyenne à 24 heures sur la durée de la mission. Cette souplesse, c’est aussi ce qui fait le succès du Service Civique.

En quoi est-ce une expérience intéressante ?
Nadia Bellaoui : Un an après leur mission, 85 % des jeunes interrogés confient leur satisfaction, 73 % nous disent qu’ils ont mobilisé des compétences acquises dans le Service Civique pour leur instruction professionnelle, pour leur recherche d’emploi, et 62 % pour leur orientation ou réorientation. En moyenne, on fait un Service Civique autour de 21 ans afin de se tourner directement vers le marché de l’emploi ou de reprendre ses études. Le Service Civique sert donc aussi à conforter une orientation ou une bifurcation.

Est-ce comparable à un stage ?
Nadia Bellaoui : Le Service Civique, c’est plus qu’un stage. Le jeune n’est pas en formation et n’est pas subordonné à un employeur, on attend en revanche de lui qu’il s’investisse, qu’il intervienne sur la conception de sa mission. Le jeune est suivi par un tuteur qui l’accompagne dans l’exécution de sa mission mais aussi pour son projet d’avenir. C’est ce qui permet de documenter les compétences acquises et de les valoriser sur son CV.

Salaire : combien est-ce rémunéré ?
Nadia Bellaoui : Il ne s’agit pas d’une rémunération du travail mais d’une indemnité donnée pour se consacrer intensivement à une mission d’intérêt général. Cette indemnité est de 620 euros par mois, financée à 80 % par l’État et par l’organisme d’accueil via une prestation de subsistance en numéraire ou en facilité.
L’Agence du Service Civique cotise par ailleurs à la retraite et la couverture maladie, donc le jeune bénéficie d’une couverture sociale complète. Et dans certains cas (7 % au total), les boursiers de l’échelon 5 et plus bénéficient de 115 euros d’indemnités supplémentaires.

Où trouver les offres et candidater ?
Nadia Bellaoui : Sur le site service-civique.gouv.fr, il suffit d’indiquer la période, la localisation, la thématique et on obtient une pluralité d’offres. La candidature se veut la plus simple possible. Le jeune remplit son profil en ligne et peut expliciter sa motivation notamment pour les missions à l’étranger, moins nombreuses. Il est possible de candidater à plusieurs offres et les organismes ont l’obligation de répondre à chaque candidature.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : le service civique en France.
Une mission d’intérêt général pour les jeunes
Créé en 2010, le service civique permet aux 16-25 ans (jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap) de s’engager 6 à 12 mois dans une mission d’intérêt général, en association ou dans le service public.
Un dispositif accessible et flexible
Ouvert à tous, y compris aux jeunes en décrochage scolaire, il peut être réalisé après le bac, pendant les études ou comme césure. La durée hebdomadaire est modulable (24h en moyenne, minimum 15h en période scolaire).
Une expérience valorisante
Plus qu’un stage, le service civique offre un accompagnement personnalisé par un tuteur. Il permet de développer des compétences utiles pour l’emploi ou la reprise d’études : 74 % des jeunes en réutilisent dans leur parcours professionnel.
Des missions variées et ouvertes à l’international
Solidarité, éducation, sport, environnement… En 2024, plus de 86 000 missions ont été proposées en France et 1 500 à l’étranger. Le dispositif est également ouvert aux étrangers résidant en France.
Une indemnité et une protection sociale
Les volontaires perçoivent environ 620 € par mois (avec une aide supplémentaire pour certains boursiers), financés majoritairement par l’État. Ils bénéficient aussi d’une couverture sociale complète et de droits à la retraite.













