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Quel avenir pour la fonction RH ?

Les ressources humaines de demain

Pour s’adapter aux nouvelles tendances du marché du travail, la fonction RH se transforme. Malgré l’arrivée des nouvelles technologies, c’est bien l’humain qui occupera la place centrale des nouvelles missions, assure Sophie Chabasse, directrice de l’école d’enseignement supérieur en ressources humaines l’ISFOGEP.


« Contrairement à ce que l’on pense, la plus grande mutation de la fonction RH ne sera pas technologique, mais humaine ». Sophie Chabasse, directrice de l’école supérieure des ressources humaines l’ISFOGEP (Institut Supérieur de Formation à la Gestion du Personnel), située à Limoges, en est convaincue : l’intelligence artificielle (IA) ne remplacera jamais l’humain. Y compris dans les métiers des ressources humaines.

Ces derniers ne se résument pas aux postes de DRH ou assistant RH. Ils sont en réalité bien plus nombreux. « Les étudiants ne connaissent pas tous ces métiers. Quand ils nous parlent des ressources humaines, ils font généralement référence au recrutement et à la formation. Ils ne savent pas que les ressources humaines englobent également la transformation des organisations, l’intelligence artificielle, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)… », explique Sophie Chabasse, qui évoque deux catégories : les missions stratégiques et les missions techniques.

« Assistant RH, gestionnaire des ressources humaines, adjoint des ressources humaines, chargé de recrutement, chargé de formation ou encore assistant paie font partie des métiers techniques. Pour les stratégiques, on retrouve, entre autres, le classique directeur ou directrice des ressources humaines, responsable des ressources humaines, manager des ressources humaines ou encore chargé du développement des ressources humaines », détaille la directrice de l’ISFOGEP.

Le côté technique est donc davantage porté sur l’opérationnel (recrutement, formation, gestion des emplois et des carrières, gestion des données, gestion de la paie, réglementation, droit, organisation des conditions de travail…) tandis que l’aspect stratégique regroupe les missions de direction, de stratégie, de pilotage, mais aussi de transformation des organisations, avec, notamment, la digitalisation.

Afin de répondre à de nouveaux enjeux, la fonction RH a déjà entamé sa transformation. « Il y a la gestion de la diversité et l’inclusion, le pilotage du changement, lié aux nouvelles technologies et aux nouvelles tendances du marché, la difficulté de recrutement, la rétention des talents, la conformité aux règlements. Tous ces enjeux entraînent de nouvelles missions, ajoute Sophie Chabasse. Sans oublier l’équilibre entre les objectifs professionnels et les besoins individuels des salariés, en matière de bien-être, d’équilibre entre le travail et la vie personnelle. C’est un enjeu capital ».

Concrètement, en quoi consistent les nouvelles missions du secteur ? « Celle dont on entend le plus parler, c’est la technologie. Il y a une montée en puissance des outils digitaux pour prendre en charge les tâches opérationnelles, comme la gestion administrative du personnel, la gestion de la paie, la gestion des données. Cela permet de libérer du temps pour la stratégie, pour se concentrer sur des initiatives de réflexion, de développement et de considération de l’humain de manière plus importante ».

Quant aux inquiétudes suscitées par l’intelligence artificielle, la directrice de l’ISFOGEP se veut rassurante. « L’IA ne remplacera jamais l’humain. C’est un outil. L’arbitrage final, lui, est obligatoirement humain. La machine ne sera jamais la priorité », insiste Sophie Chabasse.

Selon elle, le RH de demain « sera obligatoirement intégré au comité de direction, aux différentes gouvernances, même s’il s’agit d’une toute petite entreprise. Il doit se concentrer sur l’adhésion culturelle, le leadership, la capacité à accompagner les projets de vie, à créer des cultures d’entreprises porteuses de valeurs, pour faire communauté. C’est très important. Ce sont des leaders, des influenceurs. Ils auront le rôle de boussole dans le brouillard des mutations. La mutation, elle est là : on passe de gestionnaire à un leader humain ». Les nouvelles missions seraient donc, en partie, les suivantes : « développer une vision stratégique des ressources humaines et piloter les transformations organisationnelles. Dans les grandes lignes, soutenir la stratégie globale d’une entreprise ».

De quoi redorer l’image du RH, souvent mise à mal ? La directrice l’espère. « Il faudrait même changer l’appellation ‘ressources humaines’, estime-t-elle. Je préfère parler de capital humain, de développement humain. Parce qu’une ressource, par définition, est épuisable. Alors que dans le développement, il y a une notion de continuité ».

De fait, les soft skills, ou compétences comportementales, seront particulièrement importantes pour exercer les nouvelles missions RH. Sophie Chabasse évoque notamment « la communication, la création, le partage d’un système de valeurs, les liens sociaux, l’adaptabilité, la pensée et le sens critique ».

« La fonction RH ne peut plus se résumer à l’acquisition de compétences techniques, résume-t-elle. Il s’agit bien de créer de la valeur, des espaces inspirants et de réflexion, de stratégie, avec, encore une fois, le capital humain au centre du débat ».


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Quel avenir pour la fonction RH ?

Transformation axée sur l’humain : La fonction RH évolue face aux nouvelles tendances du travail, en mettant l’humain au centre des préoccupations, malgré l’avènement des technologies comme l’IA, selon Sophie Chabasse de l’ISFOGEP.

Diversité des rôles RH : Les RH incluent de nombreux métiers techniques (recrutement, paie) et stratégiques (transformation des organisations, RSE), démontrant l’ampleur des missions et la nécessité d’une compréhension élargie de la fonction.

Nouvelles missions RH : La transformation RH est motivée par la gestion de la diversité, la rétention des talents et l’équilibre vie professionnelle-personnelle, renforçant le besoin de se concentrer sur les initiatives humaines et stratégiques.

Rôle essentiel des compétences douces : Les soft skills telles que la communication et l’adaptabilité sont cruciales pour les nouvelles missions RH, qui visent à créer des environnements inspirants avec l’humain comme principal investissement.

Leadership et stratégie : Le RH de demain sera intégré aux comités de direction, jouant un rôle de leader dans les transformations organisationnelles, avec un focus sur la création de cultures d’entreprise solides et engageantes.