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[Dossier] Morgane Colombert, ingénieure en génie urbain : « J’ai eu cette chance de ne pas m’être sentie discriminée en tant que femme »

Morgane Colombert, ingénieure en génie urbain.

Morgane Colombert, Directrice des études et des partenariats chez Efficacity, est spécialisée dans les questions liées à la transition environnementale et aux opérations d’aménagement urbain. Un domaine particulièrement apprécié des femmes, a remarqué l’ingénieure de 43 ans, pour qui le genre n’a pas été un obstacle.


« Un métier passion ». Depuis 2023, Morgane Colombert occupe le poste de Directrice des études et des partenariats chez Efficacity, un institut R&D (Recherche et Développement) dédié à la décarbonation des villes.

L’ingénieure de 43 ans est notamment en charge de la coordination et du pilotage du projet UrbanPrint, un logiciel commercialisé depuis 2022. « Il permet d’accompagner les aménageurs ou les collectivités en phase amont de leur opération d’aménagement urbain. Avec, pour objectif, d’évaluer les impacts environnementaux en analyse de cycle de vie », explique Morgane Colombert, qui a rejoint l’entreprise en 2019 en tant que chef de projet.

« Avant cette commercialisation, il y a eu toute une phase de tests et d’expérimentations grâce à des partenariats noués, notamment, avec le ministère de l’Environnement, autour de la démarche ÉcoQuartier. Ce qui nous a permis de s’assurer que notre méthode d’évaluation était valide, pertinente. Mais aussi de consolider l’interface du logiciel, pour une saisie facilitée et des résultats pédagogiques. Le but étant de répondre vraiment aux besoins opérationnels, à la fois du bureau d’études, qui utilise le logiciel, et des collectivités et aménageurs, qui, eux, n’utilisent pas forcément le logiciel, mais les résultats qui en sont issus », détaille-t-elle.

La Directrice des études et des partenariats œuvre également à la création de nouveaux projets, comme l’Observatoire national quartier énergie carbone, dont le lancement est prévu au début de l’été 2025. Ce dernier a pour vocation de « mettre à disposition tout le savoir acquis grâce aux applications réalisées avec UrbanPrint ». Des données destinées à « tous les publics », qu’il s’agisse de professionnels de l’aménagement, de l’enseignement, de la recherche, ou de citoyens engagés « qui souhaitent simplement s’informer ».

Si certains domaines de l’ingénierie, comme l’industrie, sont réputés pour être majoritairement masculins, d’autres semblent particulièrement appréciés des femmes, souligne Morgane Colombert. « Chez Efficacity, on va avoir davantage d’hommes sur les programmes portés vers l’énergie pure. Mais dans l’équipe dédiée à UrbanPrint, qui travaille sur la transition environnementale, les opérations d’aménagement, c’est presque l’inverse. Ce sont des enjeux qui attirent les femmes. On apporte un peu de mixité au sein de l’entreprise ». La quadragénaire est elle-même sensibilisée aux questions d’intérêt général depuis de nombreuses années.

Une féminisation que l’on retrouve, logiquement, dans les établissements tournés vers ces domaines. C’est notamment le cas de l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris (ENVP), où a étudié Morgane Colombert, qui forme des ingénieurs spécialisés en génie urbain et en ville durable. « À mon époque, il y a une vingtaine d’années, il y avait déjà plus de jeunes femmes que dans d’autres écoles. De fait, je ne me suis jamais retrouvée en situation de réelle minorité. On était moins nombreuses que les hommes, mais pas dans des proportions démesurées », assure-t-elle. Après un doctorat en génie urbain sur les enjeux liés aux îlots de chaleur en milieu urbain, l’ingénieure est retournée dans son école d’origine, en tant qu’enseignante-chercheuse cette fois, pour développer le pôle énergie-climat. Avant de rejoindre Efficacity 10 ans plus tard. « J’ai eu cette chance de pas avoir été discriminée en tant que femme dans ce milieu-là, mais aussi de pouvoir choisir dans quel cadre et dans quelle structure je me situe ».

« La notion de croyances limitantes est souvent évoquée pour expliquer que les femmes ne se sentent pas légitimes à aller vers les métiers de l’ingénierie puis à s’affirmer, souligne-t-elle. Je pense que la thèse m’a permis de prendre confiance en moi. Cela m’a appris à accepter le débat scientifique, à comprendre qu’il ne s’agit pas d’une remise en cause de l’individu. Mais aussi à prendre la parole, à m’affirmer ». Aujourd’hui, l’ingénieure est épanouie, et envisage de continuer sa carrière « dans la R&D au service des villes ». « Les sujets de transition énergétique et climatique des villes sont particulièrement d’actualité. On se sent utile, et ça, c’est très enrichissant ». 

Lire le dossier complet : 
#1 La place des femmes dans les écoles d’ingénieurs -Nadège Troussier, Directrice générale adjointe en charge des formations de l’École nationale supérieur d’Arts et Métiers (ENSAM)
#2 Camille, étudiante en génie informatique : « Je ne regrette pas du tout mon choix »
#4 Rendez-vous demain


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Morgane Colombert, ingénieure en génie urbain : « J’ai eu cette chance de pas avoir été discriminée en tant que femme ».

Rôle de Morgane Colombert : Directrice des études et des partenariats chez Efficacity, Morgane Colombert est en charge de projets liés à la transition environnementale, notamment le développement d’UrbanPrint, un logiciel d’analyse de cycle de vie pour le secteur de l’aménagement urbain.

Un domaine apprécié par les femmes : Morgane souligne que certains secteurs d’ingénierie, comme l’aménagement urbain et la transition environnementale, attirent davantage de femmes. Contrairement à d’autres domaines plus masculins, elle constate une féminisation dans son équipe.

Formation et parcours : Morgane a étudié à l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris, où elle a rencontré plus de jeunes femmes que dans d’autres écoles. Son parcours comprend un doctorat en génie urbain et un retour à son école en tant qu’enseignante-chercheuse, témoignant d’une intégration réussie dans le milieu académique.

Confiance et légitimité : Morgane reconnaît que les femmes sont parfois perçues comme moins légitimes dans le domaine de l’ingénierie. Sa formation et son expérience l’ont aidée à développer sa confiance en soi et à s’affirmer dans des débats scientifiques.

Engagement pour des enjeux contemporains : Épanouie dans sa carrière, Morgane projette de continuer à travailler sur des sujets liés à la transition énergétique et climatique des villes, qu’elle juge essentiels et enrichissants, contribuant à un objectif de développement durable.