La licence de psychologie est une formation très prisée des étudiants, en 2023, elle était le troisième cursus le plus demandé sur Parcoursup. Cette filière n’est pas considérée officiellement comme sélective, bien qu’elle propose peu de places par rapport aux nombres de demandes.
Alissia est en première année de licence de psychologie qu’elle a rejoint après deux ans en fac de droit. Elle nous raconte les raisons de sa réorientation et nous parle de ses études de psychologie. Témoignage.
Avant de suivre des études de psychologie, tu étais en licence de droit. Qu’est-ce qui t’a amenée à changer de voie ?
Alissia : Arrivée en L2 de droit, je me suis rendue compte que le droit ne me plaisait plus vraiment. En décembre, j’ai donc décidé d’arrêter mon année pour travailler et ensuite me réorienter en psychologie. Pendant cette “pause”, j’ai travaillé dans une boutique de Bubble Tea. J’ai pu économiser, financer mon permis de conduire et me construire une expérience professionnelle. Mais cette période m’a surtout permis de relativiser et de comprendre que les études n’étaient pas ce qu’il y a de plus important dans ma vie et que ma valeur ne dépendait pas de ma réussite scolaire.
Pourquoi as-tu choisi la psychologie ?
Alissia : Je savais que je voulais faire un métier centré sur l’aide aux personnes. C’est une dimension que l’on retrouve dans le droit. Mais je voulais surtout faire un métier dans lequel j’aurais un rôle actif dans le bien-être des personnes. Ma sœur est actuellement en doctorat de psychologie et me parlait souvent de ce domaine qui m’intéressait énormément. C’est comme cela que j’ai choisi de me lancer sur cette voie.
À quoi ressemble ton quotidien en licence 1 de psychologie ?
Alissia : Chaque semaine, on a des cours magistraux qui durent deux heures. Ce sont de grands amphithéâtres dans lesquels il y a énormément d’étudiants. On a aussi des travaux dirigés chaque semaine, qui peuvent durer 1h30 ou 2h. On est alors en plus petite classe et on fait des travaux de groupe. On est plus proche des professeurs aussi, cela permet de communiquer plus facilement. Dès la première année, on peut faire des stages, qui sont facultatifs. C’est seulement en L3, donc en troisième année, qu’il y a un stage obligatoire à faire pour valider la licence.
Qu’est-ce que tu aimerais faire en sortant de tes études ? Comment envisages-tu ton futur métier ?
Alissia : Je reste ouverte à toutes les possibilités. Après les études de psychologie, il existe différents masters : on peut se spécialiser en clinique, en neuropsychologie, en psychologie sociale, etc. On peut même s’orienter vers des domaines qui ne touchent pas forcément à la psychologie, mais dans lesquels elle est importante, comme les ressources humaines, l’éducation ou bien le marketing. Il y a beaucoup de débouchés. Pour l’instant, j’aime bien la neuropsychologie. C’est une matière qui permet de comprendre le fonctionnement du cerveau et comment cela influence les processus mentaux et le comportement. Je trouve ça vraiment très intéressant !
Selon toi, quelles sont les compétences et les qualités indispensables pour exercer le métier de psychologue ?
Alissia : Ce qui est fondamental c’est d’être empathique et tolérant. Il faut aussi être patient et avoir une profonde envie d’aider les autres au niveau de la santé mentale. C’est très important et de nombreuses personnes négligent ce côté-là.
Quelles sont les idées reçues liées à tes études ou ton métier contre lesquelles tu aimerais lutter ?
Alissia : Aujourd’hui, la santé mentale est beaucoup plus acceptée et médiatisée. Il y a donc un peu moins de tabou à ce sujet. Mais, la plupart du temps, quand je dis que je suis en licence de psychologie, on me demande de suite si c’est intéressant de comprendre les fous. Les gens pensent que quand on est en psychologie, on étudie juste la manière dont les malades se comportent, alors qu’il n’y a pas que cela.
En réalité, chacun devrait aller voir un psychologue, même sans être malade. Or, la plupart du temps, ce sont surtout les personnes qui ont le plus besoin d’un psychologue qui n’y vont pas, et ce sont les personnes qui subissent les comportement de ces personnes qui y vont pour tenter de mieux les vivre.
Est-ce que tu aurais une anecdote à partager avec nous propre à tes études ?
Alissia : Un jour, j’avais un examen de statistiques, avec une amie nous étions en difficulté dans cette matières et on révisait quelques heures avant l’examen. Une fille a entendu que nous avions du mal à comprendre et est venue d’elle-même nous aider. Elle est restée avec nous pendant deux heures pour nous expliquer avant d’aller à son cours. Grâce à elle, j’ai pu avoir une meilleure note que ce que je pensais. Je dirais donc que l’ambiance est assez bonne à la fac et on peut y rencontrer de très bonnes personnes, sympathiques et qui nous aident.
Quelles sont les matières enseignées en psychologie et quelles sont tes préférées ?
Alissia : Cette année, j’étais en mineure sciences cognitives au premier semestre, mais on avait aussi de la psychologie clinique, de la psychologie du développement, de la psychologie sociale, de la neuropsychologie. Il y a aussi des cours de statistiques. Mes matières préférées sont la psychologie du développement et la neuropsychologie. Je trouve que c’est vraiment les matières les plus intéressantes. En psychologie du développement, on apprend les différents processus mentaux, les étapes du développement de l’enfant et de l’adulte.
Quel serait ton conseil pour un.e lycéen.ne qui hésiterait à se lancer dans les études de psychologie ?
Alissia : Tout d’abord, ce serait de de ne pas hésiter à aller en licence de psychologie si c’est un domaine qui vous plaît. Quoi qu’il arrive, vous pouvez toujours vous réorienter, si finalement ça ne vous plaît pas. On est encore très jeunes et il y a énormément de personnes qui reprennent leurs études après 30 ans. Je pense que ceux qui vont en licence de psychologie, sont des personnes qui souhaitent vraiment s’investir dans ce domaine. Dans ma fac, il y a d’ailleurs des personnes qui sont plus âgées et issues de la reconversion. Au départ, c’est toujours un peu difficile de comprendre que le domaine dans lequel on pensait vraiment s’épanouir et fonder une vie professionnelle ne correspond pas vraiment à nos attentes. Mais le fait de comprendre et d’accepter qu’on ne veut pas suivre ce chemin nous permet aussi de grandir. Le plus important, c’est de se sentir bien dans le domaine où l’on est, être passionné et faire ce qu’on aime.