Avec 30 à 40 % de jeunes filles selon les campus et les parcours, en première année, à la rentrée 2025, l’Icam affiche des résultats bien supérieurs à la moyenne des écoles d’ingénieurs. Carole Marsella, directrice générale déléguée, nous dévoile une stratégie globale où l’humain prime sur le marketing.
À l’heure où la plupart des écoles d’ingénieurs stagnent autour de 20 % de filles, l’Icam fait figure d’exception. « À Toulouse, nous avons atteint 30 % de filles, en première année, sur l’ensemble des parcours, et 40 % en prépa scientifique à Lille », annonce Carole Marsella. Des chiffres expliqués par un parti pris assumé : faire de la féminisation un axe stratégique à 360 degrés.
Une conviction, pas un coup de communication
« Ce n’est pas du one-shot, pas du marketing ponctuel. C’est une réflexion globale que nous souhaitons porter dans notre plan stratégique à 5 ans », insiste la DGD. Cette approche repose sur une conviction forte : la parité crée l’émulation, la créativité et l’agilité. Mais au-delà de l’argument économique et du déclin démographique, c’est l’ADN même de l’Icam qui fait la différence. Une étude menée sur le campus de Toulouse révèle que les motivations diffèrent selon le genre : « Les jeunes filles viennent pour l’ambiance, la bienveillance, l’accompagnement et les valeurs humaines. Les garçons mentionnent davantage l’aspect technique et la réputation. » Un constat éclairant qui guide toute la stratégie.
L’ancrage ignatien, un atout insoupçonné
Première du classement Happy at School, l’Icam cultive une pédagogie héritée des jésuites : « L’enseignant est à côté de l’étudiant, pas au-dessus. Nous pratiquons la pédagogie de la réussite, sans compétition. » Cette philosophie, centrée sur l’accompagnement personnalisé et le discernement, résonne particulièrement auprès des jeunes filles.
« L’ancrage ignatien de l’Icam garantit la bienveillance et l’exigence, dans un esprit d’ouverture à tous ». Une approche inclusive qui s’illustre aussi par les écoles de production intégrées aux campus, seule initiative du genre dans une école d’ingénieurs, accueillant des jeunes en décrochage scolaire, sur des métiers en tension.
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Un process d’admission qui change tout
Contrairement aux autres écoles, l’Icam a fait le choix de ne pas passer par les concours. « Nous sélectionnons nos étudiants comme une entreprise choisit ses collaborateurs, et inversement. » Chaque dossier est lu deux fois, parfois trois, puis deux entretiens individuels sont organisés. « Nous allons veiller à ce qu’au moins une femme soit présente lors des entretiens », annonce la dirigeante.
Cette philosophie du « choisir et être choisi » permet de valoriser les parcours, la progression, l’engagement associatif, et pas seulement les notes. Un terreau favorable pour les profils féminins souvent plus sensibles à l’accompagnement qu’aux classements.
Des actions concrètes et mesurables
La stratégie se décline en initiatives tangibles : portraits d’alumni femmes dans les halls d’entrée (parité 50/50), projet de journée portes ouvertes réservée aux filles, capsules vidéo de témoignages, mobilisation accrue des ingénieures diplômées lors des événements. « Nous voulons que nos candidates se projettent. Beaucoup de nos ingénieures alumni brillent dans des secteurs variés. »
Le réseau alumni, dont les étudiants deviennent membres dès la première année, joue aussi un rôle crucial dans la féminisation de l’école. L’établissement travaille aussi avec ses partenaires entreprises. « Nous signons des partenariats avec des entreprises qui partagent nos valeurs et s’engagent sur la féminisation. » Sans oublier les actions en amont, avec Elles Bougent et la participation aux événements de la CDEFI.
Cap sur 2030
Objectif affiché : atteindre 35 à 40 % de filles en première année d’ici 2030. Un défi qui nécessite de repenser l’ensemble de l’écosystème : « Comment rendre nos campus plus accueillants ? Comment adapter nos parcours ? Comment former nos collaborateurs aux biais inconscients ? » « Il faut que tout le monde comprenne les enjeux et incarne cette dynamique ».
Dans un secteur où les résultats peinent à décoller, l’Icam prouve qu’un modèle alternatif est possible. Non pas en créant des filières réservées, mais en promouvant la parité, en cultivant ce qui attire naturellement les jeunes, filles comme garçons : l’humain, la bienveillance et le sens.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : À l’Icam, les valeurs humaines font tomber les barrières de genre.
Une féminisation en forte progression
Avec 30 % à 40 % de filles selon les campus, l’Icam dépasse largement la moyenne nationale des écoles d’ingénieurs (environ 20 %). Cette réussite repose sur une stratégie assumée et durable, intégrée au plan stratégique à cinq ans.
Une approche fondée sur les valeurs et non sur le marketing
L’école mise sur son ADN : ambiance, bienveillance, accompagnement, valeurs humaines — des éléments particulièrement attractifs pour les jeunes filles, selon une étude interne. Les garçons citent davantage la technique et la réputation, révélant des motivations complémentaires.
L’ancrage ignatien comme moteur d’inclusion
La pédagogie jésuite, centrée sur la réussite sans compétition, l’écoute et le discernement, séduit fortement le public féminin. L’Icam se distingue aussi avec ses écoles de production intégrées, accueillant des jeunes en décrochage, preuve d’une culture profondément inclusive.
Un processus d’admission pensé pour réduire les biais
Pas de concours, mais une sélection “à la manière d’une entreprise” : lecture multiple des dossiers, deux entretiens individuels, présence obligatoire d’au moins une femme parmi les recruteurs, prise en compte du parcours et de l’engagement plutôt que des seules notes — un modèle valorisant pour les candidates.
Des actions concrètes et un cap clair pour 2030
Portraits d’alumni femmes, événements dédiés, vidéos témoignages, implication du réseau alumni, partenariats avec des entreprises engagées : l’Icam multiplie les initiatives pour encourager la projection et lutter contre les biais. L’objectif : atteindre 35 à 40 % de jeunes filles en première année d’ici 2030, en transformant l’ensemble de l’écosystème.















