Plus d’un jeune sur deux se dit mal accompagné dans son orientation. Voici quelques clés pour mieux la définir et appréhender plus sereinement Parcoursup et ses méandres.
Chaque année, Parcoursup donne des sueurs froides aux élèves et à leurs parents. Découverte de la plateforme, renseignement sur les formations, formulation des vœux, préparation du dossier… Tout ceci se fait dans un timing rigoureux. « La plateforme est très anxiogène pour les familles. La période imposée est très courte : on doit explorer une offre immense en quelques semaines seulement », convient Arnaud Le Blanc, directeur du pôle Orientation du Groupe IGENSIA Éducation. De quoi susciter du stress et la peur de mal faire.
Parcoursup : une offre riche mais difficile à décrypter
Avec plus de 25 000 formations recensées, Parcoursup reste un passage quasi incontournable pour les lycéens. Mais tout n’y figure pas. L’accent est mis sur les formations publiques ou délivrant un diplôme reconnu par le ministère de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’une partie des écoles privées. « Beaucoup de familles pensent qu’un diplôme non issu de l’Éducation nationale est un « sous-diplôme », alors qu’il est simplement évalué par un autre ministère, comme celui du travail par exemple », fait remarquer Arnaud Le Blanc. Ainsi, des formations solides, notamment professionnelles, sont écartées. Parcours Privé, une plateforme d’information dédiée aux formations reconnues du secteur privé, permet aux jeunes de repérer facilement des cursus qui ne figurent pas sur Parcoursup et d’avoir ainsi une vision plus complète de l’offre.
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Une orientation à définir
Face à cette profusion d’informations, les Journées portes ouvertes et les salons restent des temps forts. Ils permettent un contact direct avec des enseignants et des étudiants. Des dispositifs utiles une fois que le jeune a déjà une idée de ce qui pourrait lui plaire. Or, selon Arnaud Le Blanc, « le vrai problème de l’orientation en France, c’est de trouver la formation qui correspond à la personnalité, à la motivation, au centre d’intérêt du jeune, et de savoir quel est le parcours le plus adapté, parce qu’il y en a plein de possibles ». Ce travail nécessite un accompagnement.
Orientation : des équipes éducatives sous pression
Les collèges et lycées, à travers leur plan pluriannuel d’éducation à l’orientation, mettent en place des actions pédagogiques pour aider les jeunes. Certains établissements organisent ainsi des forums des métiers, des rencontres avec d’anciens élèves, des présentations par des professionnels, mais d’autres ne le font pas.
Quant aux professeurs principaux, censés accompagner les élèves dans cette étape, ils se heurtent souvent à un manque de temps.
À titre d’exemple, chaque lycéen formule en moyenne 14 vœux sur Parcoursup, et chaque vœu nécessite une fiche Avenir, à rédiger individuellement. « Même avec deux professeurs principaux en terminale, c’est ingérable », déplore Arnaud Le Blanc. Conséquence : l’accompagnement repose souvent sur les familles, elles-mêmes perdues. Les chiffres confirment cette difficulté. D’après le rapport d’activités 2024 du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), un jeune sur deux estime ne pas avoir été bien accompagné par son établissement au sujet de l’orientation, et 183 000 candidats sur Parcoursup étaient des étudiants en réorientation en 2025 (+14 000 par rapport à 2024).
jeune estime ne pas avoir été bien accompagné par son établissement au sujet de son orientation.

Mieux accompagner, c’est commencer plus tôt
Avant même d’ouvrir Parcoursup, Arnaud Le Blanc recommande d’aider les jeunes à clarifier leur profil : leurs qualités, leurs limites, leurs intérêts, mais aussi leurs attentes concernant le rythme d’études, l’alternance, la mobilité géographique. « Sans ce tri préalable, ils se retrouvent face à une avalanche de formations, incapables de faire des choix cohérents », souligne-t-il.
L’idéal ? S’y prendre dès la seconde, notamment au moment du choix des enseignements de spécialités. Beaucoup d’élèves sélectionnent leurs enseignements par affinité, sans percevoir l’impact que cela aura sur l’accès à certaines filières. « Un futur ingénieur ou un futur étudiant en business a besoin de certaines matières ; trop de jeunes l’apprennent trop tard », regrette le spécialiste. Parcoursup permet de consulter les formations et les attendus, ce qui facilite cette anticipation.
Orientation post-bac : vers qui se tourner quand on se sent perdu ?
Au-delà des équipes éducatives, plusieurs ressources existent : CIO, organismes privés d’orientation, plateformes spécialisées. L’Onisep propose par exemple le service de renseignement gratuit monorientationenligne.fr ou bien encore la plateforme Avenir(s) pour accompagner les parents via des articles, des guides, des webinaires…
Le Groupe IGENSIA Éducation, de son côté, a développé une offre gratuite et neutre « Mon parcours orientation », en présentiel comme en distanciel. Celle-ci passe par des tests d’orientation, des ateliers CV, des conférences, des sessions de coaching pour apprivoiser Parcoursup, un travail sur les soft skills, un accompagnement personnalisé, des ateliers découverte métiers… « Notre objectif n’est pas d’orienter vers nos écoles. La majorité des jeunes que nous accompagnons partent ailleurs. L’essentiel, c’est que leur choix soit éclairé et corresponde vraiment à leur projet », assure Arnaud Le Blanc.
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NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Comment accompagner les élèves face à la complexité du calendrier Parcoursup ?
Un système perçu comme anxiogène
La plateforme Parcoursup, avec ses délais serrés et ses nombreuses étapes, génère un stress important chez les élèves et leurs familles. Le temps imparti pour explorer plus de 25 000 formations reste jugé trop court.
Une offre difficile à décrypter
Si Parcoursup recense la majorité des formations publiques reconnues, elle exclut une partie des cursus privés pourtant solides. Des outils complémentaires comme Parcours Privé permettent d’élargir le champ des possibles et d’éviter de passer à côté de formations pertinentes.
L’orientation, un travail de fond insuffisamment accompagné
Les salons et portes ouvertes sont utiles, mais interviennent trop tard si le jeune n’a pas déjà cerné ses intérêts. Le véritable enjeu est d’identifier la personnalité, la motivation et les attentes de l’élève, ce qui nécessite un accompagnement soutenu — encore trop inégal selon les établissements.
Des équipes éducatives sous forte pression
Professeurs principaux et équipes pédagogiques manquent de temps et de ressources pour suivre tous les élèves. Résultat : un jeune sur deux estime être mal accompagné, et les réorientations progressent fortement, signe d’un défaut d’information initial.
Mieux préparer, plus tôt et avec les bons outils
Idéalement dès la seconde, les élèves doivent clarifier leur profil et comprendre l’impact des spécialités sur leur avenir. CIO, Onisep, plateformes spécialisées et dispositifs gratuits comme « Mon parcours orientation » offrent un soutien précieux pour faire des choix réfléchis et mieux appréhender Parcoursup.













