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Les étudiants français à la traîne sur les sujets d’intelligence artificielle

Les étudiants français à la traîne sur les sujets d’intelligence artificielle

Même s’ils utilisent au quotidien des outils d’intelligence artificielle (IA), les jeunes Français évoluant dans l’enseignement supérieur ne semblent pas complètement adhérer aux enjeux de cette révolution et s’interrogent, plus que certains de leurs homologues internationaux, sur leur employabilité future dans un monde dirigé par les IA.


En regardant les adolescents (voire les plus jeunes encore) manier ChatGPT et autre intelligence artificielle générative (IAG) pour réaliser leurs devoirs de français, de philosophie ou même leur exposé sur Pompéi, on aurait pu imaginer qu’ils étaient des maîtres en la matière. Erreur ! L’utilisation des outils d’intelligence artificielle (IA) reste plus faible en France que dans les autres pays étudiés dans le cadre du rapport « Intelligence artificielle et employabilité du futur des étudiants de l’enseignement supérieur »* de Planeta Formation et Universités comparant la France, l’Espagne, l’Italie et la Colombie. Si 69 % des étudiants français déclarent utiliser des outils d’IA générative, ce taux atteint 84 % en Colombie, 78 % en Espagne et 76 % en Italie. Même tendance pour les assistants virtuels, deuxième outil le plus utilisé, avec un usage légèrement inférieur en France (60 %) comparé à la Colombie (61 %), l’Espagne (63 %) et l’Italie (64 %). Autre chiffre saillant : 21 % des étudiants hexagonaux déclarent être capables de créer et d’appliquer des outils d’IA, contre 35 % en Colombie par exemple. 

Et si ça coince entre les étudiants français et l’IA, ce n’est pas « la faute à Voltaire » mais tout bonnement celle d’un déficit de formation sur ces sujets. À peine plus d’un quart des jeunes interrogés (27 %) ont reçu une formation sur l’IA. Une moyenne en deçà des chiffres constatés dans d’autres pays : 28 % en Espagne ou encore 39 % relevés en Colombie. « Ce retard se reflète également dans les disparités selon les domaines d’études. En France, les étudiants en sciences de la santé affichent les niveaux de formation les plus bas, avec moins de 20 % indiquant avoir bénéficié d’une initiation à l’IA, contre 40 % dans ce domaine en Colombie », précise les auteurs du rapport. Si la jeunesse française accuse un déficit sur la maîtrise des outils de l’IA, c’est aussi par manque de confiance. 60% des étudiants français interrogés ne se déclarent pas confiant dans leur capacité à acquérir les connaissances nécessaires pour travailler avec des outils d’IA. 

Si la mayonnaise prend mal entre les étudiants français et le développement de l’IA, c’est parce qu’ils s’interrogent sur les conséquences sur leurs futurs emplois. 43 % évoquent la peur de destructions d’emploi provoquée par l’automatisation des tâches. « Ils se montrent également sensibles aux risques liés à la confidentialité des données (39 %) et aux préoccupations éthiques (30 %). Ce qui reflète une perception plus pessimiste des impacts de l’IA des jeunes français par rapport à leurs homologues étrangers », analysent les auteurs du rapport. Pour autant, conscients que l’IA est en marche et que ses développements ne s’arrêteront pas en si bon chemin, ils ne ferment pas définitivement la porte à ces outils mais attendent des contreparties. En France, les étudiants préconisent davantage qu’ailleurs, des mesures réglementaires (47 %) pour encadrer l’usage des IA et des programmes de formation pour s’adapter aux transformations du marché de l’emploi (40 %). « Leurs homologues colombiens (45 %) et espagnols (43 %) insistent davantage sur la promotion de la créativité et des compétences non remplaçables par l’IA. Trois salles, trois ambiances ! 

*Méthodologie : enquête internationale menée auprès de 3 200 étudiants âgés de 18 à 35 ans en France, Espagne, Colombie et Italie. Réalisée par le groupe Planeta Formation et Universités et ses écoles françaises (EDC Paris Business School, Sup de Luxe, Sports Management School, ESLSCA Business School et l’École de Guerre Économique) en collaboration avec l’institut GAD3.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les étudiants français à la traîne sur les sujets d’intelligence artificielle.

Adoption limitée de l’IA : Bien que 69 % des étudiants français utilisent des outils d’intelligence artificielle, ce chiffre est inférieur à celui de leurs homologues internationaux : 84 % en Colombie, 78 % en Espagne et 76 % en Italie. Cette utilisation reste donc moins développée en France.

Manque de formation : À peine 27 % des étudiants français ont reçu une formation sur l’IA, un taux en deçà de celui observé dans des pays comme la Colombie (39 %) et l’Espagne (28 %). Ce déficit de formation affecte particulièrement les étudiants en sciences de la santé, où moins de 20 % ont été initiés à ces technologies.

Préoccupations sur l’avenir professionnel : Les étudiants français expriment des inquiétudes concernant l’impact de l’IA sur l’emploi, avec 43 % craignant des destructions de postes dues à l’automatisation. Les préoccupations liées à la confidentialité des données (39 %) et aux questions éthiques (30 %) reflètent une perception pessimiste des effets de l’IA.

Appel à des mesures encadrantes : Conscients de l’importance croissante de l’IA, les étudiants français demandent des régulations (47 %) pour encadrer son utilisation et des programmes de formation (40 %) afin de mieux s’adapter aux évolutions du marché du travail et de la technologie, plus que leurs pairs en Colombie et Espagne.

Un besoin d’innovation pédagogique : Pour combler le fossé entre les étudiants et l’IA, les enseignants doivent en réponse intégrer des modules d’IA dans les plans de cours. Cette initiative est essentielle non seulement pour la préparation des jeunes diplômés à un marché du travail en mutation, mais aussi dans l’objectif de renforcer leur confiance dans l’utilisation de ces nouvelles technologies.